À Harvard, Phan Thi Ngoc Chân compile et préserve le savoir vietnamien

Employée à la bibliothèque de Harvard Yenching aux États-Unis, Phan Thi Ngoc Chân contribue depuis plus de 40 ans à rassembler de nombreux ouvrages et documents précieux d’origine vietnamienne.

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Phan Thi Ngoc Chân dans son bureau à la bibliothèque de Harvard Yenching.
Photo : CTV/CVN

Phan Thi Ngoc Chân a commencé à travailler à la bibliothèque de Harvard Yenching de l’Université américaine de Harvard (HYLb) en 1974, alors qu’elle suivait ses études universitaires à Boston. Elle y a gardé un emploi à temps partiel, même après avoir obtenu son diplôme et être devenue enseignante en charge du programme bilingue vietnamien-anglais pour les enfants vietnamiens de la ville. Grâce à son expérience et son enthousiasme, elle a été nommée conservatrice d’un fonds de livres sur le Vietnam.

Environ 30.000 documents sur le Vietnam

Grâce à ses efforts persistants pendant plus de 40 ans de travail à la HYLb et au soutien d’un réseau de collaborateurs et d’éditeurs au Vietnam, Mme Chân a permis à la bibliothèque d’acquérir quelque 30.000 documents, continuellement mis à jour depuis 1965. On retrouve sur place par exemple les numéros du magazine Công San (Communiste), du journal Tuôi Tre (Jeunesse), du magazine L’histoire militaire du Vietnam, tous archivés par année.

Depuis ses débuts, Mme Chân se tient au fait de la recherche scientifique de son pays d’origine afin de toujours étendre le fonds de la bibliothèque.

"Quand j’ai des informations sur des documents de grande valeur, je propose à la HYLb de les acheter. L’ajout rapide de documents aide les lecteurs à accéder à des données nouvelles. C’est très utile pour les étudiants et chercheurs qui viennent à la HYLb chaque année", a-t-elle expliqué.

De nombreux étudiants et chercheurs vietnamiens reçoivent des aides utiles de Mme Chân (2e à droite).
Photo : ST/CVN

Actuellement, le fonds sur le Vietnam à la HYLb comprend non seulement des livres et des journaux vietnamiens, mais aussi des documents en langue et en écriture nationales (nôm) et en chinois classique (han). Il y a également beaucoup de livres dans le domaine des sciences humaines et sociales, notamment sur l’histoire et la littérature.

Dernièrement, Mme Chân a aidé beaucoup de personnes à trouver des documents originaux précieux relatifs à l’histoire et aux conflits concernant les archipels de Hoàng Sa (Paracel) et Truong Sa (Spratly). Parmi les autres documents précieux disponibles à la bibliothèque, on peut citer l’accord franco-chinois de la dynastie Qing en 1887, le traité de paix signé par le Japon et les puissances alliées à San Francisco (États-Unis) en 1951, des documentations sur le naufrage du navire allemand Bellona en 1895 et du navire japonais Imeji Maru en 1896 près de l’archipel Hoàng Sa, et des documents sur l’occupation des deux archipels par le Japon pendant la seconde guerre mondiale.

La HYLb se distingue aussi par sa collection de films sur les archives royales de la dynastie des Nguyên (1802-1945), documents de journaux périodiques en vietnamien dans les années 1920-1930. Les collections en han-nôm sur l’histoire, le bouddhisme, le droit et la politique du Vietnam sont archivées et facilement accessibles aux chercheurs.

Il est difficile pour les chercheurs vietnamiens de se retrouver dans cet immense réservoir d’informations, et la plupart préfèrent directement s’adresser à Mme Chân. Elle les aide alors à se repérer et à trouver les documents dont ils ont besoin rapidement, un travail extrêmement important dans l’étude et la recherche des scientifiques professionnels.

Mme Chân ne se lasse pas d’aider chercheurs et étudiants, notamment lorsque ces derniers participent aux programmes d’études de l’Institut de Harvard Yenching (HYI) et de l’Université de Harvard : "Parce que, tout simplement, le Vietnam est ma patrie. Faire rayonner son image à l’étranger me rend plus heureuse", a-t-elle insisté.

Des passeurs de culture

Mme Ngoc Chân et son mari.
Photo : CTV/CVN

Mme Chân et son mari - le chercheur, traducteur et poète Nguyên Ba Chung qui travaille à l’Université du Massachusetts - sont aussi très actifs dans l’organisation d’activités d’échanges visant à resserrer les liens entre les étudiants vietnamiens aux États-Unis et les chercheurs et scientifiques vietnamiens. Pour les jeunes vietnamiens de la 2e ou 3e génération résidant dans ce pays, c’est une bonne opportunité d’approfondir leurs connaissances sur la culture, l’histoire et la tradition de leur pays d’origine.

M. Chung a apporté lui aussi une grande contribution aux relations entre le Vietnam et les États-Unis. Dans les années qui ont immédiatement suivi la guerre contre l’impérialisme américain, les relations entre le Vietnam et les États-Unis étant toujours tendues, Nguyên Ba Chung a proposé de se coordonner avec les vétérans américains du centre William Joiner, au sein de l’Université du Massachusetts, pour organiser des programmes d’échange entre les deux pays, aidant le public américain à acquérir une meilleure compréhension de la culture vietnamienne.

Il a commencé lui-même à créer des poèmes et à traduire des œuvres littéraires vietnamiennes produites à partir des années 1990. Depuis, il se consacre sans réserve à des projets promouvant la littérature vietnamienne.

Il n’est pas trop de dire que Phan Thi Ngoc Chân et Nguyên Ba Chung ont joué et jouent encore un rôle exceptionnel dans la promotion des relations pacifiées et constructives entre le Vietnam et les États-Unis. C’est un esprit patriotique exemplaire qui guide leur travail de tous les jours.


Phuong Nga/CVN

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