À Gia Lai, les soldats luttent aussi contre l’analphabétisme

Les gardes-frontières du poste d’Ia Lôp, dans la province de Gia Lai, sur les hauts plateaux du Centre, assurent le rôle d’enseignants pour éliminer l’analphabétisme parmi la population ethnique locale.

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Cours d’alphabétisation en faveur des Jrai dans la zone résidentielle de Suôi Khôn. 
Photo : VNA/CVN

La zone résidentielle de Suôi Khôn, commune frontalière d’Ia Mo, district de Chu Prông, province de Gia Lai, compte 561 habitants appartenant à la minorité ethnique Jrai, dont la plupart sont pauvres. Parmi eux, 71 sont analphabètes, soit plus de 10% de la population locale. Le poste des gardes-frontières d’Ia Lôp a ouvert des cours d’alphabétisation et les soldats sont devenus des professeurs. Ces cours aident non seulement les Jrai à apprendre, à lire et à écrire, mais contribuent également à les sensibiliser et à les responsabiliser dans la protection des frontières nationales.

Difficultés

Pour se rendre dans la zone résidentielle de Suôi Khôn, il faut d’abord plus de deux heures de voiture entre la ville de Pleiku et la commune d’Ia Pior, puis emprunter une piste de plus de dix kilomètres.

Le lieutenant-colonel Nguyên Van Thanh, secrétaire du Comité du Parti du poste des gardes-frontières d’Ia Lôp, fait savoir qu’il y a 71 personnes d’ethnie Jrai qui sont analphabètes, dont 45 désireuses d’apprendre.

Les dirigeants du poste ont ainsi décidé d’ouvrir des cours d’alphabétisation. Depuis le début de l’année, deux classes ont été organisées en faveur de 25 élèves.

Les professeurs sont notamment le lieutenant-colonel Vu Van Hoang, qui enseigne les mathématiques, et le capitaine Nguyên Van Luân, chargé du vietnamien. Le programme d’enseignement se base sur documents compilés par le ministère de l’Éducation et de la Formation.

Les cours, qui ont lieu trois soirs par semaine, ont reçu le soutien de l’École primaire Hoàng Hoa Tham, de la commune voisine d’Ia Pior.

Selon Nguyên Van Luân, l’accès à l’école se heurte à de nombreuses difficultés. Les conditions météorologiques ici sont très dures. Les gens travaillent principalement dans l’agriculture et leur vie est très difficile.

Les habitants issus des ethnies minoritaires ressentent souvent un complexe d’infériorité et ont une faible estime d’eux-mêmes, ce qui les rend timides dans la communication. “Il a donc fallu aller dans chaque foyer pour les mobiliser et les inciter à venir en classe”, explique-t-il.

Le lieutenant-colonel Vu Van Hoang explique que les cours ont lieu le soir, mais dans l’après-midi, les professeurs doivent se rendre dans chaque maison pour rappeler aux gens d’y venir.

L’âge des élèves étant compris entre 16 et 60 ans, l’organisation des cours et les méthodes d’enseignement doivent être flexibles, notamment pendant la saison des récoltes. Les apprenants doivent travailler dur pendant la journée, et beaucoup d’entre eux ne peuvent pas assister aux cours du soir. “Donc, pour maintenir les cours, les gardes-frontières doivent parfois aider les gens dans les tâches agricoles ou s’occuper de leurs enfants”, informe M. Hoang.

Changement de vie

La zone résidentielle de Suôi Khôn, dans la commune frontalière d’Ia Mo, district de Chu Prông, province de Gia Lai. 
Photo : VNA/CVN

Kpui H’Lep, 27 ans, fait partie des meilleures élèves. Après seulement quatre mois d’études, elle est capable de lire et d’écrire couramment. “Avant, j’étais analphabète, très gênée et timide. J’étais toujours stressée lorsque je faisais des affaires. Mais maintenant, c’est différent. J’ai appris à lire et à calculer. Je compte sur les enseignants pour m’aider, moi et les autres habitants du village, à avoir une vie meilleure”, partage-t-elle.

Une autre élève, Ro Lan H’Cuc, 26 ans, originaire du village de Sâm, commune d’Ia Pior, a une fille de 2 ans qu’elle emmène aux cours du soir. Elle s’assoit souvent au fond de la classe mais est très appliquée et sérieuse. “J’ai regretté de ne pas avoir été alphabétisée plus tôt. Maintenant, j’ai l’opportunité d’apprendre auprès des enseignants. Les professeurs nous ont non seulement appris à lire et à écrire, mais ils nous ont également donné des livres, des stylos, des conseils pour l’éducation des enfants… Je leur en suis très reconnaissante”, s’enthousiasme-t-elle.

“La zone résidentielle de Suôi Khôn a été créée en 2003. La plupart des habitants appartiennent à la minorité ethnique Jrai. Depuis sa fondation, les conditions de vie des habitants s’améliorent de jour en jour. Pourtant, elle souhaite bénéficier de plus de soutien politique pour se développer”, déclare Hà Van Tin, vice-président de la commune d’Ia Pior.

Huong Linh/CVN

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