À Bangui, un potager des soldats vietnamiens

Lors d’une mission onusienne de maintien de la paix en République centrafricaine, les officiers vietnamiens ont montré leur talent de jardinier.

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Lê Nhu Tiên
31 ans
Province de Nghê An
Prix d’Encouragement

Les légumes sont indispensables aux repas de tous les Vietnamiens, civils comme soldats. C’est pour cela que ces derniers en cultivent dans les casernes. Pour les officiers vietnamiens en Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA), le manque de légumes frais a été un problème dès les premiers jours. Les légumes sont rares et on en trouve que très peu dans le régime alimentaire de la population locale. Et la chaleur est telle qu’elle peut faire fondre les sièges en cuir d’une voiture. Peu de gens cultivent des légumes, seulement quelques arbres fruitiers comme bananier et manguier. Un grand nombre de familles laissent leurs jardins en friche.

Dans la capitale Bangui, quatre supermarchés vendent des légumes importés, mais à des prix très élevés. Par ailleurs, les employeurs de l’ONU recommandent de limiter les déplacements dans les endroits bondés, pour des raisons de sécurité. Acheter des légumes dans les marchés s’avère donc très difficile. Un vrai problème pour les officiers vietnamiens de la MINUSCA. La maison qu’ils ont louée a été construite pour les agents des Nations unies, avec de hauts murs et des barbelés. La porte blindée a été testée et validée par les agences de sécurité de la délégation de l’ONU. La mission onusienne a également embauché un garde de sécurité 24h/24. Ses agents ont loué cette maison à un prix très élevé et ils n’avaient pas d’autre choix.

Quand les officiers vietnamiens ont vu le jardin en friche à l’avant du bâtiment, ils ont tout de suite pensé à créer un potager.

Une victoire contre le climat

Les officiers vietnamiens préparent le terrain.

Les soldats vietnamiens en mission onusienne cherchent toujours à être autonomes dans la production de légumes, qui sont nécessaires pour une bonne santé. Car contrairement à leurs homologues d’autres armées, ils sont peu coutumiers des rations de combat et autres produits lyophilisés. Avant d’aller en mission, ils avaient mis en place un certain nombre de plans pour résoudre ce problème. En cas de climat trop rude, ils prévoyaient de cultiver des germes de soja. "En tout temps, les officiers vietnamiens n’ont jamais manqué de légumes verts", a dit le général Nguyên Chi Vinh, vice-ministre de la Défense.

Dans le jardin, il y avait plein de mauvaises herbes. Ils ont convaincu le propriétaire de les laisser cultiver des légumes, notamment en assurant qu’ils partageraient la récolte avec lui. Ils ont passé le week-end à enlever les herbes, les déchets, et à évacuer les cailloux. Leurs collègues d’autres pays pensaient qu’ils ne parviendraient à rien cultiver sur cette terre ingrate.

Le jardin a été divisé en huit rangées. Ils ont acheté du grillage pour empêcher les animaux de basse-cour de rentrer, envoyés depuis le Vietnam puisqu’à Bangui on n’en vend pas.

Des soldats de l’Oncle Hô

Récolte des légumes.

Au début, ils ont planté épinards, amarantes, patates douces, gingembres et papayers. Ils étaient inquiets de voir la chaleur s’éterniser, mais heureux de voir la pluie qui permettait aux légumes de grandir jour après jour. Chaque après-midi après leur travail, ils prennent soin du potager. Ils considèrent cela comme une détente et un moyen d’évacuer le stress. L’eau à Bangui est rare et chère. Ils réutilisent donc l’eau pour les légumes. Ils ont aussi acheté des engrais. Leur petit potager peut fournir des légumes à huit personnes. "Vos légumes sont beaux. Vous avez fait des choses incroyables dans un lieu où le climat est si rude. C’est admirable!", a dit le commandant zambien Kunda.

Beaucoup de gens sont admiratifs devant le potager des officiers vietnamiens. Le lieutenant-colonel Sherphad, du Zimbabwe, a même demandé des semences pour en planter aussi, et il les a félicités : "Vous avez fait ce que je pensais impossible !". Ce compliment a fait la fierté des "soldats de l’Oncle Hô".

Surtout, cette activité contribue à aider les officiers vietnamiens à supporter les conditions de vie difficiles et les maladies contagieuses. C’est également une source d’encouragement pour remplir toutes les missions des Nations unies et du ministère de la Défense.

Texte et photos : Lê Nhu Tiên/CVN

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