Le colloque, intitulé "Débat sur la politique de l'environnement dans le contexte de développement au Vietnam" était organisé par le Centre de l'homme et de la nature (PanNature), une organisation à but non lucratif. Il s'inscrivait dans le cadre du projet "Renforcement des compétences de supervision sur l'exécution législative et la politique de protection de l'environnement au Vietnam", financé par le Fonds Ford sur la période 2008-2010.
Une des questions majeures consistait en la contradiction entre la planification de développement, la politique de gestion de l'environnement et la préservation des ressources naturelles. Parmi lesquelles, l'environnement et la biodiversité du delta du Mékong et du Tây Nguyên faisaient figure de priorités.
"Il n'y a aucune harmonie entre la préservation et le développement, entre le développement, la croissance économique et la politique de protection de l'environnement. En général, les décideurs se soucient toujours de la question environnementale. Pourtant, en réalité, la quête des bénéfices et des profits immédiats fait passer au second plan la politique nationale de l'environnement", a confié Nguyên Ngoc Trân, expert de haut rang du Conseil national de politiques scientifiques et technologiques, ancien vice-président de la Commission des relations extérieures de l'Assemblée nationale.
Toujours selon lui, lors du processus de développement socioéconomique, trop de priorités ayant été accordées à l'attraction d'investissement, la course aux profits et aux petits intérêts, l'homme intervient trop sur son environnement naturel. "Alors nous payons un lourd tribut vis-à-vis de la nature : déforestation, glissements de terrain, envahissement de l'eau salée, pollution des ressources en eau, crues...", a souligné M.Trân.
Pour sa part, Nguyên Chi Thành, expert en préservation des ressources naturelles, de la biodiversité et des recherches sur la terre humide, a abordé le rôle important de la presse dans la tâche de protéger l'environnement : "La presse ne peut se détacher de son rôle d'information impartiale du public, de même que le dirigeant suprême pour contribuer à la politique de l'environnement du pays".
D'après les études du PanNature, la Loi sur l'environnement du Vietnam n'est pas perfectionnée, ce qui provoque des difficultés sur la découverte et la sanction des infractions.
Les inculpations dans ce domaine sont de plus en plus nombreuses, diversifiées et continuelles. Le niveau de dégâts s'aggrave, mais il y a peu d'accusations sur les responsabilités pénales, malgré que les règlements de protection de l'environnement soient entrés en vigueur depuis près de 10 ans.
Toujours selon ces études, parmi 10 violations de l'environnement existantes, seulement 2 sont passibles d'être traduites en justice : destruction de forêt et violations des règlements sur la protection des animaux sauvages.
Les experts pensent qu'il est temps d'avoir des approches et des concepts nouveaux pour perfectionner la Loi sur la protection de l'environnement ainsi que la tâche de supervision de l'exécution législative sur la protection de l'environnement.
TRUONG GIANG/CVN