Une référence pour les étudiants qui veulent s’expatrier

Journaliste et écrivain, Hô Thi Minh Trang conseille les Vietnamiens qui désirent étudier à l’étranger au travers de livres et d’articles en ligne proches de leurs préoccupations.

Comment trouver des vêtements de petite taille en France ? De quelle manière peut-on décrocher une bourse ? Quels documents sont nécessaires pour ouvrir un compte en banque ? Des questions concrètes, parfois insolites, qui préoccupent les jeunes Vietnamiens souhaitant partir à l’étranger afin d’y poursuivre leurs études. Pour leur apporter des réponses, mais aussi les conseiller et les rassurer, ils peuvent compter sur Hô Thi Minh Trang, 24 ans, plus connue sous le pseudonyme de Trang Ami.

À 24 ans, Hô Thi Minh Trang, plus connue sous le nom de Trang Ami, est l’une des références dans le conseil pour les étudiants qui désirent partir à l’étranger.

Originaire de Dà Nang (Centre), cette Vietnamienne s’est elle-même expatriée après sa formation au lycée Phan Châu Trinh de Dà Nang. À 19 ans, elle est partie pour la France, à Besançon, puis aux Pays-Bas, où elle a effectué des études en communication. «Lorsque j’étais à l’étranger, mes compatriotes me posaient énormément de questions sur mon quotidien», se rappelle Minh Trang, qui parle français et anglais couramment. En 2011, elle crée son site Internet. Une année plus tard, elle est engagée comme journaliste pour le site www.hotcourses.vn, spécialisé dans les programmes d’études à l’international.

Ses articles, tantôt sérieux, fouillés, mais aussi décalés et avant-gardistes, sont proches des préoccupations des étudiants. Ils tranchent avec les informations disponibles jusqu’alors sur la Toile, où chaque université ou programme se met en avant pour attirer les étudiants.

Rupture de stock après un mois

Le dernier livre de Hô Thi Minh Trang était en rupture de stock après un mois. Il a été réédité.
Photo : CTV/CVN

Minh Trang poursuit dans ce créneau et devient l’une des administratrices d’une page Facebook, qui compte aujourd’hui près de 250.000 fans. Elle gère également un groupe spécialisé dans la recherche de bourses, qui compte plus de 5.000 membres. Écrivain, elle a déjà publié quatre livres, dont deux qui traitent en particulier des études à l’étranger. Son dernier ouvrage Du học từ A tới đích (Étudier à l’étranger de A jusqu’au but), tiré à 1.500 exemplaires, était en rupture de stock après un mois. Il a été réédité.

Sa notoriété, renforcée par sa connaissance du terrain, lui vaut actuellement un nombre de sollicitations grandissant. «Chaque jour, je consacre entre deux et trois heures à répondre aux questions que me posent des étudiants vietnamiens. Certains m’écrivent de longues lettres. Leur contenu m’inspire pour mes sujets».

Retarder le départ à l’étranger

Un succès qui s’explique également par un nombre de plus en plus élevé d’étudiants souhaitant s’expatrier. D’après les chiffres du ministère vietnamien de l’Éducation et de la Formation, 125.000 Vietnamiens ont fait ce choix en 2013. Près de 21% d’entre eux ont choisi l’Australie, 15% les États-Unis, 5% la France, et 4% la Grande-Bretagne. Environ 90% ne bénéficiaient pas de bourse et sont donc partis par leurs propres moyens.

Minh Trang souligne que l’aspect financier est un problème pour la plupart de ces jeunes. «Beaucoup n’ont pas les moyens de partir, mais ils le font quand même. J’ai connaissance d’un cas où la personne disposait d’un budget de 80 euros par mois pour se nourrir, en France. Pour économiser, il lui arrivait de cueillir des herbes comestibles sur le campus». D’autres décident de travailler pour pouvoir payer leurs études. «Ils sont souvent engagés dans des restaurants ou des usines. Une fois qu’ils sont entrés dans la vie active, ils ne recommencent que rarement leur formation, explique la journaliste. J’ai rencontré des gens qui vivent depuis près de dix ans en France et ne possèdent aucun diplôme».

Minh Trang milite donc pour retarder le départ des étudiants à l’étranger : «L’idéal serait de terminer sa licence dans son pays d’origine. Ces années d’étude dans son pays natal laissent le temps de gagner en maturité et d’approfondir ses connaissances en langue étrangère».

La barrière de la langue

Car souvent, le niveau linguistique des étudiants à l’heure de leur départ n’est pas suffisant, indique Minh Trang. «Ils ont des problèmes de compréhension orale et ne saisissent pas ce que le professeur enseigne. Comme ils ont également des difficultés pour s’exprimer, ils n’osent pas lui demander des précisions». Sans un bon niveau en langue étrangère, une expatriation réussie s’avère donc difficile. «Mais une fois la barrière de la langue dépassée, les Vietnamiens s’en sortent très bien, ajoute la spécialiste. Notre culture nous apprend à donner le meilleur de nous-même en classe. Je trouvais d’ailleurs qu’il était plus facile d’étudier en France qu’au Vietnam !»

www.trangami.com

https://www.facebook.com/HotcoursesVietnam

https://www.facebook.com/groups/hoi.fr.scholarshipplanet

 

Plus de 300 étudiants vietnamiens au Laos

Après la France et les Pays-Bas, Hô Thi Minh Trang découvre aujourd’hui le Laos. Elle y travaille en tant que chargée de communication au sein du Pôle des activités francophones de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), à Vientiane. Un poste qu’elle occupe dans le cadre du programme de volontariat mis en place par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). «Cela me permettra de gagner en expérience dans le domaine des études à l’international puisqu’une partie de mon travail consistera à conseiller les Lao qui veulent se former hors de leur pays», précise la jeune femme. Et d’ajouter : «J’ai été surprise de découvrir une communauté d’étudiants vietnamiens au Laos. Je pensais qu’il n’y en avait que quelques-uns, ils sont au contraire plus de 300».

Angélique Rime/CVN

 

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