Une chimiste férue d’huiles essentielles

Nguyên Ngoc Anh a posé ses valises à Trà Quê, province de Quang Nam (Centre), pour mener des recherches sur les huiles essentielles extraites à partir de différentes herbes aromatiques. Une spécificité appréciée par les touristes.

Nguyên Ngoc Anh, 27 ans, est une jeune femme dynamique, charmante, au teint légèrement foncé et aux cheveux ébouriffés. Elle est responsable d’un spa dans un hôtel à Hôi An, province de Quang Nam. Mais surtout, elle produit des huiles essentielles à partir d’herbes aromatiques. En juin, elle envisage même de partir en Thaïlande et à Singapour pour se perfectionner dans ce domaine.

Ngoc Anh (1er à gauche) explique aux touristes comment utiliser ses huiles essentielles.

Nguyên Ngoc Anh est née et a grandi dans une famille de paysans dans la province de Khanh Hoà (Centre). Elle a obtenu, en 2010, un diplôme en chimie à l’Université de l’industrie de Hô Chi Minh-Ville. Après ses études universitaires, elle s’est spécialisée dans la recherche sur les herbes médicinales. La même année, Ngoc Anh est parti en France pour étudier à l’Institut SPA France, pendant un an.

En Provence, une région connue pour la culture de lavande, elle s’est essayée à la production d’huile essentielle, avec succès. Si qu’elle s’y intéresse aujourd’hui plus qu’avant, c’est principalement car son père souffre d’arthralgie. «Je souhaite trouver une huile qui puisse le soulager».

Une fois revenue au Vietnam, elle a travaillé dans le district suburbain de Cu Chi (Hô Chi Minh-Ville). Après une année passée là-bas, elle a décidé de poser ses valises à Trà Quê, un village proche de Hôi An. «J’ai choisi de m’y installer car une vingtaine de sortes d’herbes aromatiques, notamment la menthe aquatique, y sont cultivées, partage Ngoc Anh. À l’étranger, la plupart des chercheurs se concentrent sur les huiles essentielles extraites de fleurs. Or, le Vietnam est un pays où poussent de nombreuses sortes d’herbes aromatiques».

Créé il y a plus de 300 ans, le village des herbes aromatiques de Trà Quê s’étend sur plus de 40 hectares. Il est entouré par la rivière Dê Vong et un marais. La technique de culture des agriculteurs consiste à créer des bandes de terre, à les enduire d’algues, à semer des graines d’herbes aromatiques et enfin, à recouvrir le tout d’une couche de sable. Ils utilisent des engrais naturels, sans produits chimiques. Une pratique qui a aussi poussé Ngoc Anh à s’installer ici.

Une dizaine d’huiles essentielles produites

L’extraction d’huile essentielle est un long processus. Pour la citronnelle, il faut au moins huit heures pour en obtenir 10 ml. Et, à la base, 20 kilos de plante. «Il est important de choisir le bon moment de la journée pour récolter les plantes. Cela varie en fonction de chacune», détaille Ngoc Anh. Et d’ajouter que «la surface des cultures de Trà Quê ne permet pas une production d’envergure». Aujourd’hui, elle réussit à produire une dizaine d’huiles essentielles, notamment de coriandre, de ciboulette et de gingembre.

Créé il y a plus de 300 ans, le village des herbes aromatiques de Trà Quê s’étend sur plus de 40 hectares.

De nombreux touristes étrangers s’intéressent aux produits de Ngoc Anh. Ils sont prêts à payer 100 dollars pour acheter un échantillon de 5 ml, qu’ils ramèneront chez eux. Elle leur propose aussi un petit manuel d’utilisation.

D’après Ngoc Anh, bien que les huiles essentielles à base de plantes soient largement utilisées dans le monde, les Vietnamiens ont plutôt l’habitude de manger ou de inhaler les herbes aromatiques lorsqu’ils sont malades. «Il est nécessaire d’informer les gens sur leurs propriétés, explique la chimiste. Ainsi, ce marché pourra se développer au Vietnam». Fin 2014, la jeune femme a déposé un brevet. Elle aide les consommateurs à faire leur choix et à utiliser les bonnes substances.

Projet d’usine à Hôi An

«Grâce aux huiles essentielles extraites des herbes aromatiques, les touristes, notamment étrangers, viennent de plus en plus visiter Trà Quê. En effet, ils apprécient les productions respectueuses de la nature, commente Ngoc Anh. Si nous exploitons bien cette spécificité, le village deviendra encore plus attractif».

Nguyên Van Dung, président par intérim du Comité populaire de la ville de Hôi An, estime que les tests sur l’extraction des huiles essentielles à base d’herbes aromatiques de Trà Quê aident à développer les services touristiques du village et de la ville. Hôi An a aussi avalisé le projet de la Compagnie des essences naturelles du Vietnam, dont le siège est à Hanoi, de construire une usine dans le complexe industriel de Thanh Hà (Hôi An). «Grâce aux personnes dévouées comme Ngoc Anh, le village de Trà Quê est promis à un bel avenir, estime Nguyên Thi Vân, chef de la Chambre d’économie de Hôi An. Le niveau de vie de ses habitants s’améliorera de jour en jour».

Quê Anh/CVN

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