Une chaîne humaine à Washington pour la fermeture de Guantanamo

Plusieurs centaines de manifestants ont formé une chaîne humaine le 11 janvier à Washington, de la Maison Blanche à la Cour suprême, pour protester contre les dix années d'existence de la prison de Guantanamo.

Des manifestants vêtus des célèbres combinaisons oranges et encagoulés de sacs noirs, avec le slogan : "Fermeture de Guantanamo", le 11 janvier devant la Maison Blanche à Washington.

"Dix ans de trop! Dix ans ça suffit!", ont scandé pendant deux heures et demi les manifestants parmi lesquels 200 personnes étaient vêtues des célèbres combinaisons oranges et encagoulés de sacs noirs, symboles du centre de détention américain situé sur l'île de Cuba. "Nous sommes ici avec notre colère, notre énergie et même avec notre espoir pour demander à Obama et à la Cour suprême de fermer Guantanamo", a dit Frida Berrigan de l'association Témoins contre la torture, un des organisateurs de la manifestation.

Devant la Maison Blanche, les faux détenus se sont rangés en formation sur quatre rangs, avant de partir les uns à la file des autres et en silence vers la Cour suprême, à la manière d'un convoi de prisonniers. Certains manifestants en treillis mimaient des violences faites aux détenus, d'autres portaient sur leur dos des photos ou les noms de détenus morts à Guantanamo.

Un ancien soldat, un avocat de détenu parmi d'autres protestataires ont conclu la manifestation devant la Cour suprême, appelant à signer une pétition pour fermer Guantanamo sur closeguantanamo.org. D'autres rassemblements se sont tenus en Europe et au Canada. "Il y a eu plus de morts à Guantanamo que de détenus jugés", a souligné Vincent Warren, directeur du Centre pour les droits constitutionnels (CSIS), un autre organisateur. Huit détenus ont péri et six ont été traduits en justice.

"Aujourd'hui est un triste jour", a déclaré John Hutson, ancien juge militaire qui s'était "tenu fièrement derrière le président" Obama quand il a signé le décret de fermeture de la prison en 2009. "Trois ans après, au 10e anniversaire de son ouverture, Guantanamo reste une tache dans nos efforts pour mettre fin au terrorisme et pour promouvoir le droit", a ajouté ce contre-amiral de la Marine à la retraite, lors d'une conférence de presse.

Objectif de fermer la prison malgré les "obstacles"

Le 11 janvier 2002, une vingtaine de détenus arrivés d'Afghanistan étaient  emprisonnés dans les cages à ciel ouvert sur la base navale américaine que Washington loue à Cuba en vertu d'un traité américano-cubain de 1903. Aujourd'hui, 171 hommes croupissent encore dans ses geôles sur les 779 qui y ont été détenus, la plupart sans inculpation ni jugement. 89 d'entre eux ont été jugés "libérables" par les autorités militaires mais leur retour dans leur pays est empêché par une loi votée au Congrès.

"Dans ses premiers jours, Guantanamo était une anomalie" mais dix ans après "ce qui était une exception est devenue une norme", a renchéri Baher Azmy, qui a défendu un ancien détenu de Guantanamo. "Aujourd'hui, beaucoup comme lui sont encore bloqués là-bas à cause du jeu politique du Congrès et de l'extrême timidité de l'administration Obama", a-t-il fustigé.

La Maison Blanche a affirmé le 9 janvier qu'il était toujours dans son objectif de fermer à terme la prison, malgré les "obstacles". À Ottawa, une douzaine de manifestants ont bravé le froid polaire pour réclamer devant l'ambassade des États-Unis "la fin des détentions illégales" et le retour du détenu canadien de Guantanamo Omar Khadr.

 

À Stockholm, l'image d'un détenu était projetée contre un mur et chaque signataire pouvait symboliquement effacer les barreaux de la cellule. À Paris, la réplique de la statue de la Liberté a été brièvement drapée d'une bâche orange le 10 janvier.

AFP/VNA/CVN

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