Tunisie : le vin, sera-t-il son futur atout touristique?

En Tunisie où le tourisme vit une période difficile, Mohamed Ben Cheikh veut croire en des jours meilleurs : "notre pays est riche en produits du terroir", plaide-t-il depuis les hauteurs de son domaine. Parmi ces atouts, le vin, culture "ancestrale" en plein renouveau.

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Des Tunisiennes font les vendanges dans le domaine viticole de Neferis, région de Grombalia (40 km au sud-est de Tunis), le 16 septembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Pendant des décennies, la Tunisie s'est appuyée sur un tourisme de masse quasi exclusivement balnéaire. Mais l'instabilité née de la révolution de 2011 et plusieurs attentats jihadistes ont entraîné une profonde crise, amenant à réfléchir à une diversification.
Parmi les pistes étudiées, celle de l'
œnotourisme.
"Le vin est un produit haut de gamme qui peut parler du terroir, de l'histoire. C'est un moyen de faire la promotion de la Tunisie", assure M. Ben Cheikh, président de la Chambre syndicale des producteurs de boissons alcoolisés.

À la tête du domaine Neferis, à Grombalia (40 km au sud de Tunis), où les collines toisent la Méditerranée au loin, il travaille à la création d'une "route des vins", "alternative au tourisme classique", qu'il veut mettre à la disposition des opérateurs dès l'an prochain.
"Notre pays est riche de sites archéologiques et produits du terroir. On peut créer un tourisme culturel", affirme-t-il.
Cellier de Rome
La Tunisie, dont la population est en majorité musulmane, est considérée comme l'un des pays les plus libéraux du monde arabe et "produit du vin depuis au moins 2.800 ans", rappelle-t-il.
"Carthage était le grenier de Rome mais aussi son cellier. Elle a connu un grand agronome, Magon, le premier à avoir laissé des traités viticoles", fait-il valoir.
De Tunis à la péninsule du Cap Bon (Nord-Est), au milieu des oliviers centenaires, le projet prévoit d'associer visites archéologiques et découvertes ?nologiques. Et ce second point pourrait bien en constituer la principale surprise.
Après un déclin post-indépendance -en partie lié à des mesures européennes de "préférence communautaire", selon Belgacem D'Khili, l'un des piliers du secteur viticole en Tunisie-, la viticulture tunisienne est parvenue à renaître à la fin des années 1990. L'État promeut alors la reprise des terres domaniales en association avec des étrangers. La démarche débouche sur sept "sociétés de mise en valeur de développement agricole".
Vingt ans plus tard, le pari est plutôt réussi. Le vin tunisien, qui s'appuie sur de vieux cépages comme le carignan, voit pousser de nouvelles vignes de chardonnay, viognier ou verdejo. Il compte sept Appellations d'origine contrôlée (AOC).
Pour cela, "il a fallu investir dans de nouvelles technologies, du refroidissement durant la fermentation aux cuveries à température contrôlée", relève Rached Kobrosly, responsable qualité au domaine Neferis.
Au milieu des 450 hectares de vignoble, en ces derniers jours de vendanges, il assure que ses 1,2 million de bouteilles produites chaque année soutiennent désormais la comparaison à l'international.
M. Kobrosly en est dès lors persuadé: le vin tunisien, qui s'écoule pour l'heure essentiellement sur le marché local -à hauteur de 32 millions de bouteilles à l'année- a "de très fortes chances de pouvoir s'exporter".

AFP/VNA/CVN

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