Trump tente de rebondir après le fiasco sur sa réforme de l’assurance santé

Le président américain Donald Trump tente de rebondir après l’échec cinglant de son projet emblématique de réforme de l’assurance santé, faute d’un soutien suffisant de ses propres troupes au Congrès.

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Le président américain Donald Trump, le 24 mars à la Maison Blanche, à Washington.

Le président américain s’est de nouveau tourné samedi 25 mars vers Twitter pour dénoncer la loi "Obamacare" de son prédécesseur démocrate Barack Obama, détestée des républicains. "Obamacare va exploser et nous nous rassemblerons tous et construirons ensemble une superbe loi de santé pour LE PEUPLE. Ne vous inquiétez pas !", a écrit Donald Trump, sans préciser de calendrier.

Gardant, mis à part ce message, un silence remarqué samedi 25 mars, il a passé une grande partie de la journée dans un club de golf à son nom en Virginie, près de Washington. Il devait y tenir des réunions, selon son équipe, qui n’a toutefois pas précisé aux journalistes qui il devait rencontrer.

Dépêché en Virginie occidentale, terres acquises à Donald Trump, son vice-président Mike Pence a en revanche joué les émissaires avec un discours éminemment politique. L’abandon de la réforme de la santé vendredi le 24 mars "est une victoire du statu quo à Washington (...) mais je vous promets que cette victoire ne sera pas longue", a-t-il déclaré à Scott Depot.

"Les Américains veulent la fin d’Obamacare". "Vous l’avez vu, 100% des démocrates de la Chambre, tous, et une poignée de républicains ont bloqué la voie", a encore déploré Mike Pence.

Signée en 2010, la loi dite "Obamacare" a étendu la couverture santé à des millions d’Américains mais se heurte à des problèmes de financement.

"Tenir les promesses"

En attendant qu’une nouvelle loi sur l’assurance maladie soit finalement passée, "je vous le promets, le président Trump ne cessera jamais de se battre pour tenir les promesses faites aux Américains et nous rendrons à l’Amérique sa grandeur", a-t-il poursuivi, reprenant le grand slogan de la campagne.

Mais s’il tentait de faire bonne figure, Donald Trump apparaissait affaibli après le retrait de ce projet, malgré des négociations haletantes dans lesquelles il s’est personnellement impliqué sans parvenir à rallier un soutien suffisant dans ses propres rangs au Congrès.

Un sérieux camouflet pour ce président arrivé au pouvoir sur la promesse d’employer ses qualités de négociateur, mises à l’oeuvre pour bâtir sa carrière d’homme d’affaires, à la Maison Blanche. Une image d’ailleurs battue en brèche samedi 25 mars par le Washington Post.

"La prochaine fois que quelqu’un assure qu’un homme d’affaires gérerait mieux le pays qu’un politique expérimenté, souvenez-vous de cette dernière semaine", a taclé le quotidien dans son éditorial. "M. Trump ne doit pas s’imaginer que les Américains en colère feront retomber la faute sur les démocrates, qui sont complètement bloqués hors du pouvoir, s’il préside pendant que le système s’effondre".

Le vice-président américain Mike Pence, le 18 mars à Jacksonville, Floride.
Photo : AFP/VNA/CVN

Sécurité, infrastructures, Donald Trump a promis dès vendredi 24 mars de tourner la page en s’attelant au reste de son programme, avec en premier lieu son autre grande promesse de campagne: une profonde réforme fiscale. "Je dirais que nous allons probablement commencer à y aller très, très fort avec les grosses coupes d’impôts et la réforme des impôts", a-t-il déclaré.

"Nous avançons. Prochaine étape, revenir à l’agenda en trois parties du président: les emplois, les emplois et les emplois", a renchéri Mike Pence samedi 25 mars devant ses partisans.

Mais même s’il tente de passer rapidement à autre chose, l’échec de la réforme santé marque la deuxième fois que Donald Trump est forcé de reculer sur un grand projet en seulement neuf semaines au pouvoir, après le blocage par la justice de ses décrets migratoires.

Et cette déconvenue a fait éclater au grand jour la méconnaissance des rouages du pouvoir d’un président américain à la popularité historiquement basse à ce stade d’un mandat.

Le New York Times dénonçait ainsi la précipitation des républicains, qui ont "expédié une parodie de loi sans passer par le processus laborieux des auditions et de la construction de coalitions". Avant d’asséner : "Pour M. Trump, c’est un rappel assez brutal que faire campagne, c’est la partie facile".


AFP/VNA/CVN

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