Troubles alimentaires : alerte à la santé des Vietnamiens !

Trente ans après la mise en route de sa réforme économique, le Vietnam connaît toujours des problèmes d’accès à une alimentation équilibrée. L’Institut national de la nutrition vient de lancer la «Semaine de la nutrition et du développement 2016». Cette année, le thème central repose sur l’accès dans tout le pays à une alimentation équilibrée sous la contrainte des changements climatiques.

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>>Lancement du programme "Nutrition saine pour aider les enfants à grandir 2016"

La «Semaine de la nutrition et du développement 2016» a pour objectif de
Photo : Phuong Anh/VNA/CVN

La «Semaine de la nutrition et du développement 2016», organisée du 16 au 23 octobre, est animée par de nombreux buts. Tout d’abord, l’idée est d’informer les Vietnamiens de la sélection et de la préparation des repas équilibrés, de les sensibiliser à l’importance de la sécurité sanitaire des aliments ainsi que des activités physiques. Le changement climatique est également une des thématiques majeures, avec l’organisation de cours sur les dernières innovations techniques pour s’adapter à ces nouvelles contraintes. Il s'agit aussi de faire un point sur les enquêtes réalisées en ce moment sur la situation actuelle de la culture et de la pêche.

Lors de la conférence de presse présentant la Semaine de la nutrition, le professeur Lê Danh Tuyên, directeur de l’Institut national de la nutrition, a confirmé que le changement climatique avait gravement bouleversé le régime alimentaire, de sorte que les gens, particulièrement les enfants, n’arrivent plus à s’assurer de repas équilibrés.

Des statistiques choquantes

Une infirmière dans la commune de Yên Thinh, province de Thanh Hoa (Centre), mesure la hauteur et le poids d’une enfant.
Photo : Hoa Mai/VNA/CVN

La malnutrition est encore présente au Vietnam, et les statistiques issues de l’Institut national de nutrition ont de quoi choquer.

Quelque 24,6% des enfants vietnamiens de moins de 5 ans sont rachitiques, et 14,4% se trouvent sous la courbe de poids idéal. Le contexte polarise également les problèmes : les enfants habitant dans les régions montagneuses ou en proie à des difficultés économiques sont les plus amaigris, alors que les enfants des villes sont de plus en plus obèses. À Hô Chi Minh-Ville, depuis 2009, le taux d’obésité infantile a été multiplié par trois. À Hanoï, 17,3% des enfants sont obèses et 23,4% en excès de poids, alors que 2,4% sont rachitiques et 2% encore sous le poids moyen idéal.

Les enquêtes ont montré que la plupart des enfants vietnamiens n’avaient jamais réussi à avoir accès aux vitamines les plus importantes, y compris celles D, E, A, mais aussi le calcium, l’iode et autres minéraux. Environ 80% des enfants n’ont pas assez de fer, et 43% des petits de moins de 2 ans ne sont pas alimentés par des éléments nutritifs essentiels à leur croissance. De plus, 30% des femmes souffrent d’anémie, majoritairement celles qui habitent dans les régions montagneuses.

À la reconnaissance
de l’importance de la nutrition

Un cours de nutrition aux jeunes femmes dans la province de Thanh Hoa.
Photo : Hoa Mai/VNA/CVN

La doctoresse Lê Bach Mai, directrice adjointe de l’Institut national de la nutrition, a supposé que la précarité et la méconnaissance des parents étaient les causes premières de la situation tragique des familles vietnamiennes. «Oui, l’économie de notre pays a évolué, mais pas de manière uniforme. Dans les familles pauvres, avoir un repas est déjà un défi, donc personne ne peut s’intéresser à la nutrition. Les familles riches ont quant à elles une mauvaise habitude alimentaire : on mange ce que l’on aime, ce que l’on veut, mais on ne mange jamais de manière rationnelle», a-t-elle partagé. La doctoresse a insisté également sur les autres mauvaises habitudes, particulièrement celles des femmes enceintes, qui influent négativement la base nutritionnelle de leurs enfants. Négliger les activités physiques jusqu’à l’âge adulte sans oublier l’adage d’«être plein se suffit» conduit à un déséquilibre nutritionnel, aux conséquences bien connues.

Selon le professeur Lê Danh Tuyên, les enfants ont besoin d’une nutrition comportementale, depuis leur naissance jusqu’à l’âge de l’adulte. «C’est une science qui, parfois, ne répond pas aux envies personnelles ou aux habitudes familiales», a-t-il indiqué. «À ce propos, j’espère que cette Semaine pourra aider tout le monde, notamment les régions et les familles en situation précaire, à prendre conscience de l’importance de la nutrition au quotidien. Et ce, surtout à l’heure des changements climatiques qui ont bouleversé notre agriculture. J’espère aussi que les solutions durables proposées par la +Semaine de la nutrition et du développement 2016+ seront appliquées ici et ailleurs. Elles se fondent sur les éléments basiques de l’agriculture du Vietnam, et conformément aux dernières innovations techniques mondiales», a-t-il conclu.

Dang Duong/CVN

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