Trois catégories d’étrangers autorisées à être propriétaires d’un logement au Vietnam

L’assouplissement des conditions d’accession à la propriété par les étrangers est plus important que prévu et marque une étape forte de l’ouverture du marché immobilier à l’investissement étranger.

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Fin 2014, l’Assemblée nationale du Vietnam a adopté une nouvelle loi sur le logement répondant à un certain nombre de préoccupations, concernant notamment la réglementation de la propriété de biens immobiliers au Vietnam par des étrangers.

Les spécialistes prévoient que ce texte aura un rôle majeur pour faire de l’immobilier résidentiel un marché plus équilibré, transparent et durable. La suppression d’un grand nombre de restrictions sur l’acquisition de la propriété par les étrangers va développer la demande et contribuer à améliorer la liquidité, en particulier pour le segment des logements résidentiels de moyenne et haute gamme, ainsi que le secteur du tourisme à travers le segment des résidences secondaires. Le marché deviendra plus attractif pour les expatriés qui cherchent à investir, tout comme pour les Vietnamiens résidant à l’étranger.

Cet assouplissement est la grande nouveauté de cette loi sur le logement qui entre en vigueur le 1er juillet.

Conditions pour devenir
propriétaire au Vietnam

Trois catégories d’étrangers sont désormais autorisées à devenir propriétaire : les organisations et les individus investissant dans un projet de construction de logements au Vietnam, les entreprises à capitaux étrangers, les filiales et bureaux de représentation de sociétés étrangères, y compris de banques. Les modalités d’acquisition autorisées comprennent la pleine propriété par vente, donation et succession, ainsi que la jouissance par bail emphytéotique.

La Loi amendée sur le logement, entrée en vigueur le 1er juillet dernier, donne un nouveau souffle au marché immobilier.

Les conditions pour devenir propriétaire au Vietnam sont désormais favorables aux étrangers : tout étranger séjournant au Vietnam pourra acheter des villas, des appartements et des logements de projets de construction dans les zones non-interdites par le gouvernement. Ils pourront acquérir jusqu’à 30% des appartements d’un même immeuble, et de même dans un quartier, dans la limite de 250 maisons ou villas.

Il y a cinq ans, le Vietnam avait fixé des conditions, mais elles étaient tellement strictes que très peu d’étrangers avaient pu devenir propriétaires. Les nouvelles dispositions plus ouvertes pour les organisations et particuliers étrangers ont reçu un écho favorable dans l’opinion publique. Lê Hoàng Châu, président de l’Association immobilière de Hô Chi Minh-Ville, estime que les conditions pour devenir propriétaire sont moins exigeantes. Or, plus de 70.000 étrangers résident en permanence au Vietnam et leur demande en immobilier est forte. Le Vietnam peut satisfaire à celle-ci, et l’ouverture du marché aux étrangers permettra de diversifier les offres.

Garantir les droits des propriétaires étrangers

Les professionnels étrangers nous apportent des expériences dans le commerce de l’immobilier. Plus le Vietnam ouvre son marché, plus il perfectionne ses institutions d’économie de marché, ajoute Pham Sỹ Liêm, vice-président de l’association générale de la construction du Vietnam.

Cette ouverture du marché est considérée comme une externalisation du commerce de l’immobilier. Lê Bá Chí Nhân, un expert en immobilier, estime qu’une fois entré au Vietnam, les étrangers peuvent acheter leur logement, ce qui permettra de faire rentrer des capitaux sur un marché sinistré depuis cinq ans et de liquider les stocks d’invendus. Le marché immobilier vietnamien est assez prometteur. Toutefois, si la loi ouvre des opportunités, elle est également porteuse de nouveaux défis. Pour les entreprises, cette loi amendée va stimuler le marché car les étrangers sont désormais des clients potentiels. «La réglementation va aussi devenir plus conforme aux pratiques internationales», a déclaré Nguyễn Ngọc Thành, vice-président de l’Association de l’immobilier du Vietnam.

De l’avis de Đang Hùng Võ, spécialiste en immobilier, il s’agit d’une opportunité de long terme pour le marché vietnamien. Si ce nouveau régime est une excellente chose, le Vietnam a encore beaucoup à faire pour convaincre les étrangers de la stabilité de son système juridique. Il est donc essentiel de leur montrer que la loi vietnamienne garantira leurs droits pour les inciter sérieusement à investir dans le marché immobilier.

L’heure de l’immobilier de villégiature

Dans cinq ou dix ans, le Produit intérieur brut (PIB) per capita à Hanoi et à Hô

Chi Minh-Ville sera au même niveau que d’autres grandes villes de l’ASEAN. Ainsi, l’immobilier dans les zones de villégiature sera en vogue, a estimé le groupe Vietnam Capital Partners. Au fur et à mesure que les conditions de vie de la population des grandes villes comme Hanoi et Hô Chi Minh-Ville s’amélioreront, le nombre de citadins capables de dépenser des milliards de dôngs pour acquérir une résidence secondaire sur le littoral ne cessera, lui aussi, de croître.

Doté d’un long littoral et de merveilleux paysages, le Vietnam est considéré comme très prometteur en termes d’investissement immobilier de villégiature.

Le pays connaît ces derniers temps une nouvelle vague d’investissement dans l’immobilier touristique, notamment sur son littoral. Selon les prévisions, dans les cinq ans à venir, ce marché devrait connaître un véritable boom, a précisé Kenneth Atkinson, directeur exécutif du consultant Grant Thornthon Vietnam.

Pour bien saisir ces opportunités, plusieurs provinces possédant des sites avantageux pour les villégiatures ont lancé un appel aux investisseurs pour bon nombre de projets d’immobilier touristique. La province de Quang Ninh (Nord), dans sa liste des projets faisant appel à l’investissement, privilégie les projets d’immobilier touristique : un projet de 2.000 ha à Vân Dôn de 4 à 5 milliards de dollars, la zone Phuong Hoàng de 250 millions, ou encore celle de Dâm Nhà Mac de 3.170 ha pour 530 millions de dollars...

Dans la province de Binh Dinh (Centre), le groupe Vingroup a construit la zone touristique Hai Giang de 650 ha qui représente un investissement de 3.500 mil-liards de dôngs. Ce groupe a également placé ses capitaux dans des projets de villégiatures à Phu Quôc, Nha Trang et Dà Nang. Le groupe FLC est aussi sur le point de lancer le chantier d’un complexe des villas de villégiature et de terrain de golf dans la ville de Quy Nhon, d’un coût total de 3.500 milliards de dôngs.

Doté d’un long littoral et de merveilleux paysages, le Vietnam est considéré comme très prometteur en matière d’investissement immobilier. Après avoir subi de plein fouet la crise économique mondiale, son marché immobilier touristique retrouve sa vigueur. Les investisseurs nationaux comme étrangers sont revenus évaluer les opportunités de construction d’hôtels et autres complexes touristiques. Selon Jonathan Tizzard, chef de la section hôtellerie et villégiature de la compagnie Cushman & Wakefield Vietnam, dans cinq ans, les provinces côtières comme Nha Trang, Dà Nang, Hai Phong, Binh Thuân et Ninh Thuân, outre l’île de Phu Quôc, seront des destinations très courues.

Texte et photos : Thê Linh/CVN

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