Société Générale va fermer 400 agences en France d'ici à 2020

Société Générale a dévoilé le 5 novembre le projet de transformation de ses réseaux en France à l'horizon 2020, qui passera notamment par la fermeture de 400 agences et la suppression d'environ 2.000 postes.

>>Société Générale envisage de fermer jusqu’à 20% de ses agences d’ici à 2020

Le groupe espère mener ce plan, qui découle de la place de plus en plus importante du numérique dans les rapports entre les Français et leurs banques, en évitant les licenciements et en s'appuyant sur des départs naturels, a indiqué son directeur général, Frédéric Oudéa, lors d'une conférence téléphonique.

Selon un document interne, un tiers des 2.000 suppressions de postes auraient lieu en Île-de-France.

Société Générale va réduire de 20% du nombre de ses agences d'ici 2020.
Photo : AFP/VNA/CVN

Société Générale est présent en banque de détail en France à travers trois grandes marques : la sienne, celle de Crédit du Nord, dont la clientèle est davantage composée de professionnels et de PME, et la banque en ligne Boursorama.

Outre la fermeture de 20% des 2.200 agences Société Générale, le projet prévoit de faire passer le nombre de clients de Boursorama de 700.000 actuellement à deux millions d'ici à cinq ans, de développer de nouveaux formats d'agences plus centrés sur le conseil, et d'investir 1,5 milliard d'euros pour accompagner cette transformation, notamment dans le domaine de la numérisation des processus.

En ce qui concerne le réseau Crédit du Nord, beaucoup moins dense, le directeur général délégué, Bernardo Sanchez Incera, a prévenu que des regroupements d'agences étaient à prévoir mais de façon bien moins importante que pour Société Générale.

Cette réorganisation avait été évoquée dès septembre par les syndicats et le groupe, sans la confirmer, s'était alors contenté d'indiquer qu'il avait "déjà commencé progressivement à optimiser le maillage de (son) réseau".

Selon lui, l'évolution des comportements a fait fondre la part de ses clients qui se rendent au moins une fois par mois dans une agence, passée de 57% en 2007 à 42% en 2012. Et ils contactent de plus en plus leur conseiller par courrier électronique.

"Nous avons décidé d'aller plus vite et plus loin dans la transformation de notre modèle de banque de détail en France en nous appuyant sur la complémentarité de nos trois enseignes, et avec l'ambition de renforcer notre promesse de banque relationnelle de référence", souligne Frédéric Oudéa, cité dans un communiqué.

La ministre du Travail, Myriam El Khomri, a fait état de son inquiétude face au projet de Société Générale et dit vouloir éviter les licenciements, tout en reconnaissant que l'attitude des Français vis-à-vis de leur agence bancaire a changé.

"Inquiétude des salariés"

"On voit bien que les banques en ligne prennent de la place et que les guichets sont de moins en moins utilisés; je ne suis pas pour bloquer toute évolution", a-t-elle commenté sur RMC/BFMTV, tout en soulignant que "l'objectif, c'est d'éviter les licenciements" et en plaidant pour des reconversions et des départs volontaires.

Le vice-président du Front National, Florian Philippot, a appelé le gouvernement à "faire pression" sur Société Générale pour obtenir l'annulation de son plan, estimant que les fermetures d'agences seraient un "coup dur" pour l'emploi et allaient pénaliser "certaines petites communes".

L'État n'est actionnaire de la banque qu'indirectement, via la Caisse des dépôts, et détenait seulement 2,59% de son capital au 31 décembre 2014.

Les syndicats ont dénoncé une "logique purement financière" appliquée "à pas forcés", disant redouter des mobilités contraintes. "Ils forcent la main aux salariés en disant "c'est ce poste-là et rien d'autre"", a estimé Isabelle Blanquet-Leroy, de Force ouvrière, qui craint des mutations "à plusieurs centaines de kilomètres" pour certains salariés.

Société Générale a présenté son plan en marge de la diffusion de ses résultats pour le troisième trimestre.

De juillet à septembre, la banque a vu bondir son bénéfice net de 27,7%, à 1,1 milliard d'euros, porté par la bonne tenue de sa banque de détail en France. Les analystes s'attendaient en moyenne à un montant de 793 millions d'euros, selon le fournisseur de données financières FactSet.

Ces annonces ont fait grimper le cours de Bourse de Société Générale à Paris, où il a fini en hausse de près de 4%, à 44,15 euros, dans un marché qui a pris 0,64% en clôture.

AFP/VNA/CVN

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