Sandrine Llouquet, «alchimiste» de l’art contemporain

Née en 1975 à Montpellier, en France, Sandrine Llouquet vit au Vietnam depuis 2005. Elle a largement contribué au développement de l’art contemporain dans le pays.

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Sandrine Llouquet (2e de gauche) lors d'une rencontre avec les spectateurs à Hanoï.

Diplômée de l’École pilote internationale d’art et de recherche - Villa Arson en 1999, Sandrine Llouquet, une Française d’origine vietnamienne, est retournée dans son pays d’origine pour la première fois en 1995. Cette terre a réussi à retenir ses pas. «Ici, il y a beaucoup d’artistes, de lieux et de musées pour que les artistes se rencontrent, travaillent et exposent ensemble. J’ai envie d’y rester et de faire quelque chose avec les artistes vietnamiens», a rappelé Sandrine Llouquet.  Elle est un des fondateurs de Wonderful District, un groupe d’artistes français au Vietnam qui favorise l’art contemporain à travers des expositions, des concerts et des pièces de théâtre. Elle est également membre du groupe artistique Mogas Station. Les œuvres de Llouquet ont été exposées à Tokyo, Paris, San Francisco (Californie) et Londres. Ses dessins, ses objets et vidéos se trouvent également dans des collections privées à travers le monde.
«Depuis quelques années, les croyances au sens large, les religions, la magie, l’alchimie sont les thèmes qui m’intéressent le plus. Auparavant, c’étaient des questions philosophiques. Ces dernières m’ont amenée petit à petit vers des questions de croyances et de religions», a exprimé Sandrine Llouquet. Et d’ajouter qu’elle considère le travail des artistes comme celui des alchimistes. «Je suis intéressée par l’aspect métaphorique de l’alchimie» qui consiste à la transmutation en or des métaux vils. Et les alchimistes ont consacré toute leur vie à «faire des expériences, des recherches» pour des résultats métaphoriques, a-t-elle exalté. «Le travail des artistes, c’est la même chose. Ils essayent d’évoluer dans leur travail, a-t-elle souligné. Moi aussi, j’essaie d’évoluer, de me perfectionner jour après jour».

Le cabinet de Dr Komo, une oeuvre de Sandrine Llouquet.
Photo : Sandrinellouquet.net/CVN

Sandrine Llouquet a exploité plusieurs matériaux dans ses œuvres. «J’ai utilisé beaucoup de dessins, c’est la base de mon travail. Et après, effectivement, j’ai fait beaucoup de choses sur des supports qui restent proches des supports traditionnels», a-t-elle partagé. Elle a utilisé du plexiglas, du papier moule à toile, mais aussi les éclairages, les projections. Elle n’hésite pas à réaliser des expériences nouvelles. «Il y a eu des projets qui sont un peu plus expérimentaux et qui ont répondu à un contexte donné. Par exemple,  j’ai créé une bibliothèque éphémère. J’ai voulais parler de l’importance des références pour les artistes : des références littéraires, théoriques, artistiques aussi. Cela faisait partie d’un projet global où, avec mes compagnons, on a organisé une grande expo avec beaucoup d’artistes. J’ai demandé à tous les artistes de me donner la liste de leurs références, des livres qu’ils aiment, puis j’ai construit des petites bibliothèques individuelles pour chacun où j’ai mis leurs livres. Ce sont ainsi comme des portraits sous formes de livres», a expliqué la Française.
Installée au Vietnam depuis 12 ans, Sandrine Llouquet constate que le pays évolue au fil du temps. «Il y a de plus en plus de lieux dédiés à l’art et notamment à l’art contemporain. Une belle avancée pour les artistes», a-t-elle insisté. «Le Vietnam cache toujours des choses que me surprennent», a conclu l’artiste.

Vân Anh/CVN

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