Roumanie : le gouvernement ébranlé par la poursuite des manifestations

Le gouvernement roumain restait sous pression, des dizaines de milliers de personnes continuant à descendre dans la rue pour demander sa démission, une semaine après le début d'une mobilisation sans précédent contre une tentative d'assouplir la législation anticorruption.

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Des manifestants avec des drapeaux de Roumanie et des États-Unis défilent contre le gouvernement à Bucarest le 6 février 2017.

Au lendemain de manifestations géantes ayant réuni un demi-million de personnes à travers la Roumanie, le Premier ministre social-démocrate (PSD) Sorin Grindeanu a appelé la population "au calme", assurant avoir "compris le message des manifestants".

Le gouvernement n'a "aucune raison de démissionner", a également martelé le chef du PSD, Liviu Dragnea.

Environ 2.000 sympathisants de cette formation se sont rassemblés pour le deuxième jour consécutif devant le palais présidentiel pour dénoncer le chef de l'État de centre droit Klaus Iohannis, accusé avoir "fomenté" cette vague de protestation. Ce dernier doit s'exprimer mardi devant le Parlement.

Le retrait du 5 février du décret controversé dépénalisant certaines infractions n'a pas suffi aux quelque 10.000 protestataires réunis le 6 février à Bucarest devant le siège du gouvernement.

'Partager les mêmes craintes'

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a salué l'abrogation du décret qui permettait à des responsables politiques d'échapper à des poursuites. "Je voudrais que la Roumanie se ressaisisse, je crois qu'elle est en train de se ressaisir", a-t-il estimé.

Si la Roumanie s'est métamorphosée en élève modèle de la lutte anticorruption sous la pression de l'Union européenne et de magistrats très offensifs, le rapport de l'ONG Transparency International, publié fin janvier, indique cependant que ce pays est l'un des plus mal classés au sein des 28 s'agissant du sentiment de corruption des citoyens dans leur quotidien.

M. Grindeanu avait défendu la semaine dernière l'adoption de cette révision du code pénal par décret, sans l'aval du Parlement. Mais il a laissé entendre lundi qu'il demanderait la démission du ministre de la Justice Florin Iordache pour avoir "mal communiqué" sur cette question.

Le décret abrogé réduisait sensiblement les peines encourues pour abus de pouvoir et introduisait un seuil minimum de préjudice de 200.000 lei (44.000 euros) pour entamer des poursuites dans la plupart des affaires de corruption. Il faisait craindre à ses détracteurs une régression de la lutte contre la corruption, qui s'est intensifiée ces dernières années en Roumanie.


AFP/VNA/CVN

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