Risque d'attentat en Allemagne : des proches du fugitif interpellés

La police allemande a arrêté un complice présumé du jeune fugitif syrien soupçonné de préparer un attentat, qui restait introuvable malgré une chasse à l'homme de grande ampleur et des contrôles renforcés dans tout le pays.

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Des fourgons de police dans un quartier résidentiel de Chemnitz dans l'Est de l'Allemagne, où les forces de l'ordre ont perquisitionné un appartement le 9 octobre.

Faute de pouvoir mettre la main sur le suspect principal âgé de 22 ans et enregistré sous le nom de Jaber Albakr, qui leur a échappé de peu samedi 8 octobre, les enquêteurs se concentrent sur son entourage.

L'homme inculpé et placé en détention dimanche 9 octobre, également de nationalité syrienne, "est soupçonné de complicité" dans "la préparation d'un attentat", a indiqué un porte-parole de la police locale.

Il avait été interpellé la veille pour vérifications et s'est révélé être "le locataire en titre" de l'appartement de Chemnitz (Est), où a été retrouvée une importante quantité d'explosif samedi 8 octobre, a-t-il ajouté.

Une vitre brisée dans un appartement du quartier Yorckgebiet de Chemnitz dans l'Est de l'Allemagne, où les forces de l'ordre ont perquisitionné le 9 octobre

Dimanche 9 octobre, les forces d'intervention spéciale de la police ont interpellé un autre proche du suspect à Chemnitz, lors d'une perquisition musclée au cours de laquelle elles ont fait exploser la porte d'entrée d'un appartement. Cet homme "fait l'objet d'un interrogatoire", a précisé la police.

La veille, la police avait découvert "plusieurs centaines de grammes" d'une "substance explosive bien plus dangereuse que la TNT" dans le logement occupé par le suspect et loué par le complice présumé.

Selon plusieurs médias allemands, il s'agit de 500 grammes de TATP, la substance prisée des jihadistes de l'organisation État islamique, qui peut être fabriquée avec des produits disponibles dans le commerce. C'est cette substance qu'avaient utilisée les kamikazes des attentats de Paris (130 morts en novembre 2015) et de Bruxelles (32 morts en mars).

Environ un kilo de produits chimiques, ainsi que des détonateurs et des ustensiles pouvant servir à la fabrication de bombes tuyau ont aussi été saisis, selon la Süddeutsche Zeitung. Le suspect était en contact via internet avec l'EI, selon ce journal.

Le parquet fédéral allemand, compétent pour les affaires de terrorisme, a annoncé se saisir de l'enquête. "Tout indique que le suspect avait l'intention de commettre un attentat islamiste", a-t-il annoncé.

Il n'est pas exclu que l'homme ai pu prendre la fuite avec une partie de l'explosif car il a été vu courant avec un sac à dos, précise le journal.

Polémique sur la disparition

Une polémique commence du reste à monter en Allemagne sur les conditions dans lesquelles le suspect, Jaber Albakr, a pu échapper à la police tôt samedi matin 8 octobre, alors qu'il faisait l'objet d'une surveillance du renseignement intérieur.

C'est ce dernier qui a donné l'alerte en conseillant vendredi 7 octobre à la police locale d'intervenir en raison d'un risque imminent de passage à l'acte.

"Nous étions en train de préparer l'intervention lorsqu'il a quitté l'immeuble", a dit la police.

Plusieurs médias allemands parlent eux d'une "bourde". Les forces de l'ordre seraient pratiquement tombées nez à nez avec le fugitif en s'approchant de son habitation et auraient tenté sans succès de le stopper en tirant un coup de semonce.

Un robot télécommandé pour désamorcer les bombes à la gare centrale de Chemnitz, dans l'Est de l'Allemagne, le 8 octobre.

Les forces de l'ordre se sont défendues en arguant qu'un tir direct sur le Syrien aurait pu déclencher une explosion. L'homme a pu finalement se volatiliser dans des circonstances encore floues et restait activement recherché dimanche soir 9 octobre.

Suite à des informations sur un possible projet d'attentat contre un aéroport, la sécurité de ceux de Berlin notamment, ainsi que dans les gares, a été renforcée. Chemnitz est située à 260 km au sud de Berlin.

Le quotidien Süddeutsche Zeitung évoque aussi comme cible possible une "plateforme de transports" en Saxe, la région autour de Chemnitz.

Le suspect est un demandeur d'asile arrivé illégalement en Allemagne en février 2015, soit plusieurs mois avant la grande vague de migrants de l'automne. L'homme a obtenu le statut de réfugié en juin de la même année.

L'Allemagne a connu en juillet deux attentats commis par des réfugiés et revendiqués par l'EI. Et plusieurs autres ont été déjoués ces derniers mois.

Ces actes ont contribué à nourrir l'inquiétude dans l'opinion à l'égard des demandeurs d'asile et à placer la chancelière Angela Merkel sous pression.

AFP/VNA/CVN

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