Renouvellement urbain en marche à Hô Chi Minh-Ville

Cette année, Hô Chi Minh-Ville compte déplacer 4.400 foyers démunis vivant le long de canaux insalubres. L’objectif est d’éradiquer ces bidonvilles qui ternissent son image, mais aussi d’offrir une vie stable à ces familles précarisées.

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La rue Truong Sa-Hoàng Sa, le long du canal Nhiêu Lôc- Thi Nghè est considérée comme la plus belle de Hô Chi Minh-Ville.
Photo : Hoàng Hai/VNA/CVN

Il y a quelques années, les habitants de la mégapole du Sud ainsi que les touristes considéraient le canal Nhiêu Lôc- Thi Nghè, qui serpente sur 10 km à travers plusieurs arrondissements, comme une «horreur à ciel ouvert». Ordures flottantes, eaux putrides, puanteur, le tableau n’était guère reluisant. Malgré l’insalubrité, ses berges étaient peuplées de baraques sur pilotis bâties à la hâte, refuges d’une population miséreuse.

Projet d’assainissement et de relogement

Aujourd’hui, grâce au projet d’assainissement, ce canal s’est transformé en un lieu très apprécié. La rue Truong Sa - Hoàng Sa, le long du canal, est même considérée comme la plus belle de la ville !

L’assainissement de ce canal a été l’un des projets phares du programme d’«Éradication des maisons de fortune et embellissement de la ville». Ce projet de grande envergure a incarné la reprise en main de la planification urbaine et la priorité de la lutte contre l’habitat informel et précaire. Concernant les populations vivant dans ces habitats précaires, il était prévu de les déplacer, de les reloger dans des immeubles collectifs ou de les indemniser financièrement.

Il a fallu attendre 2010 pour que l’ensemble des berges soit libérées, et démarrer les travaux de réaménagement, sous forme de voies routières et de promenades piétonnes arborées longeant le canal.

«Je vis ici depuis des décennies. Auparavant, le canal était gravement pollué. Les eaux usées domestiques et industrielles y étaient déversées sans traitement. L’atmosphère était irrespirable. Depuis, beaucoup d’arbres ont été plantés et deux rues larges et propres ont été construites le long des deux rives. C’est même devenu un des lieux de balade préférés des habitants !», se réjouit Nguyên Van Thanh, qui habite près du canal.

Le canal Tàu Hu-Bên Nghe était lui aussi autrefois un «point noir»  avec ses masures dominant des eaux nauséabondes. La mise en œuvre du projet d’avenue Dông Tây (actuelle rue Vo Van Kiêt) s’est là aussi traduite par un déplacement des familles, et le réaménagement complet des rives, désormais bordées par des maisons cossues à étages. Plusieurs autres projets du même type, dont la restauration du canal Tân Hoa-Lo Gôm, sont quasi achevés. Ces projets ont  grandement contribué à la réduction de la pollution et des inondations dans les 6e et 11e arrondissements, dans ceux de Tân Binh ou de Tân Phu.

Même les projets de petite envergure comme la réhabilitation du parc du lac Khanh Hôi (4e arrondissement), le déplacement des maisons précaires des rives du canal Te (7e arrondissement), la construction du réseau d’évacuation des eaux usées de l’arroyo Câu Cut (arrondissement de Phu Nhuân), la restauration du canal Hàng Bàng (6e arrondissement), ont permis aussi de redonner à ces lieux une nouvelle fraîcheur.

«Disons le carrément, le réaménagement des canaux a permis de changer la physionomie de la ville. Des activités culturelles et sportives sont désormais organisées dans ces lieux, où viennent même les touristes alors qu’ils n’osaient s’y aventurer autrefois», affirme Mai Ba Hùng, directeur adjoint du Service municipal de la culture,  des sports et du tourisme.

Selon le Service municipal de la construction, d’après des données datant de fin 2014, la ville a déplacé 10.350 foyers vivant sur le bord des canaux dans le cadre de 26 projets réalisés dans les 4e, 5e, 6e, 7e, 8e, 11e et 12e  arrondissements, ceux de Binh Tân, Tân Binh, Tân Phu, Go Vâp, Binh Thanh, Thu Duc et dans le district de Binh Chanh.

Depuis 2004, la ville a déboursé 10.000 milliards de dôngs pour le relogement des familles déplacées dans les zones de Rach U Cây, Duong Ba Trac, Truong Dinh Hoi – en banlieue de la ville.

Manque de fonds

Cette année, l’objectif est de déplacer 4.400 autres familles. Un objectif difficile à atteindre. De 2006 à 2014, la ville n’a déplacé que 10.400 habitants dont 3.000 de 2010 à 2014. C’est-à-dire que chaque année, seuls 800 habitants sont relogés. Une situation imputable au manque de fonds.  Depuis 2008 en effet, la ville n’injecte plus de fonds au programme «Éradication des maisons de fortune et embellissement de la ville», comptant sur la mobilisation d’investisseurs privés. Une option juste certes, mais à condition qu’elle s’accompagne de politiques d’encouragement, ce qui n’est pas vraiment le cas si l’on en juge par le faible nombre d’investisseurs.

La réhabilitation des canaux et arroyos est l'objectif de Hô Chi Minh-Ville ces dernières années.

Aussi, afin de déplacer cette année ces 4.400 foyers restants, le vice-président du Comité populaire de Hô Chi Minh-Ville, Nguyên Huu Tin, vient de demander au  Service municipal de la construction et aux arrondissements et districts de faire en sorte de trouver les fonds suffisants.

Ces dernières années, la mégapole du Sud a obtenu de grands succès dans sa politique de renouvellement urbain. Outre la réhabilitation des canaux et arroyos, la ville a construit de nombreuses nouvelles artères, des parcs, des ponts, des logements sociaux, etc. Cette politique ambitieuse vise en particulier à traiter les problèmes sociaux, économiques, urbanistiques, architecturaux de certains quartiers anciens ou dégradés, ainsi qu’à susciter de nouvelles évolutions de développement. Un vaste chantier qui n’est pas près de s’arrêter...

Huong Linh/CVN

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