Nigeria
Quelque 58 morts dans un double attentat-suicide dans un camp de déplacés

Cinquante-huit personnes ont été tuées le 9 février dans un double attentat-suicide perpétré par deux femmes kamikazes dans un camp de personnes déplacées par les attaques du groupe islamiste nigérian Boko Haram dans le Nord-Est du Nigeria.

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Le camp de déplacés de Dikwa, au Nigeria, le 2 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le chef des services d'urgence dans l'État de Borno (Nord-Est), Satomi Ahmed a racontéle 10 février le déroulement de cette attaque-suicide.

"D'après ce que nous savons, trois femmes kamikazes déguisées en réfugiées sont arrivées vers 06h30 (05h30 GMT) dans le camp de Dikwa", a déclaré M. Ahmed. Dikwa est situé à environ 90 kilomètres à l'ouest de la capitale de Borno, Maiduguri, ancien fief de Boko Haram.

"Deux (femmes) ont déclenché leurs explosifs. La troisième a refusé (de le faire) quand elle a réalisé que ses parents ainsi que ses frères et sœurs étaient dans le camp et elle s'est rendue aux autorités", a poursuivi le responsable.

"Nous avons dénombré 35 cadavres et 78 personnes blessées", a-t-il ajouté, précisant que les blessés avaient été évacués vers deux hôpitaux de Maiduguri. Le bilan des morts a ensuite grimpé à 58, selon les services de secours.

Le camp de Dikwa abrite des habitants de six zones de l'État de Borno: Dikwa même, Gamboru Ngala (à la frontière avec le Cameroun) et les villes de Marte, Kalabalge, Bama et Mafa.

Selon Satomi Ahmed, la kamikaze qui ne s'est pas fait exploser a prévenu les militaires du camp de nouvelles attaques à venir dans la région.

Ce double attentat, qui aurait été mené en représailles d'une attaque militaire contre des bastions de Boko Haram la semaine dernière, nourrit de nouvelles craintes sur la sécurité et pas uniquement celle concernant les personnes déplacées.

Il risque de mettre la pression tant sur l'armée que sur le gouvernement à Abuja qui mène une politique de retour dans leur foyer des civils qui avaient fui les exactions du groupe islamiste.

Les autorités nigérianes ont annoncé le 9 février l'arrestation d'un "recruteur de l'EI en Irak et en Syrie" après la découverte par les services secrets de ses "antécédents terroristes et son intention d'endoctriner et de recruter des jeunes crédules dans le pays".

Multiplication des attaques

La semaine dernière, l'armée nigériane a attaqué trois villages considérés comme des bastions de Boko Haram près Kalabalge, tuant des dizaines de combattants et secourant des centaines de femmes.

Ces dernières, en grande partie issues de la tribu arabe Shuwa, avaient été enlevées, une pratique courante des combattants de Boko Haram, ce qui tend à accréditer la thèse d'une vengeance.

Localisation du camp de déplacé de Dikwa, dans le nord-est du Nigeria où un double attentat suicide a fait au moins 35 morts.

Le groupe, qui a fait allégeance à l'État islamique (EI), a de plus en plus souvent recours à des attentats suicides et des attaques à la bombe à mesure que les militaires le repoussent des zones qu'il contrôlait auparavant et a déjà frappé des camps de déplacés.

Le 11 septembre dernier, sept personnes ont été tuées dans l'explosion d'une bombe dans le camp Malkohi, près de Yola, dans l'État voisin d'Adamawa.

Ce camp accueillait les femmes et les enfants que l'armée avaient libérés des griffes de Boko Haram.

Attentat pendant une veillée de deuil

Le 31 janvier, au moins 85 personnes ont été tuées à Dalori, un village situé à une douzaine de kilomètres de Maiduguri, ravagé et incendié par des membres de Boko Haram. Des kamikazes avaient tenté de pénétrer dans le camp de déplacés situé à proximité de ce village mais en avaient été empêchés.

Maiduguri, qui compte environ 2,6 millions d'habitants, dont 1,6 million de réfugiés selon l'ONU, a été frappée par de nombreux attentats ces derniers mois.

Boko Haram y était apparu en 2002 avant de déclencher en 2009 une insurrection qui a fait au moins 17.000 morts et plus de 2,6 millions de déplacés.

Ces violences frappent aussi les pays voisins à l'image du double attentat suicide commis le matin du 10 février lors d'une veillée de deuil dans le village de Nguetchewe, au Nord du Cameroun, une région frontalière régulièrement attaquée. Au moins six civils ont été tués et plus de 30 blessés.


AFP/VNA/CVN

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