Privé de ses avant-bras, il realize des prouesses à l’orgue

Duong Quyêt Thang est un exemple de courage et d’abnégation, une vraie source de motivation. Victime d’un terrible coup du sort qui lui a valu une double amputation des avant-bras, ce musicien a décidé de reprendre sa vie en main après avoir sombré dans le désespoir.

>>Amputé des deux jambes, nageur et start-upper

Duong Quyêt Thang en scène durant une émission télévisée.
Photo : BGT/CVN

Organiste amateur, Duong Quyêt Thang veut dès son plus jeune âge devenir musicien professionnel. Un rêve brisé par un dramatique accident qui survient lors d’un mariage. En charge de la musique, il s’électrocute en aidant d’autres à préparer le barnum et doit alors se faire amputer les deux avant-bras. Quelques jours plus tard, vient se greffer à la douleur physique la douleur morale, lorsqu’il reçoit son admission à l’Académie de musique de Huê, province de Thua Thiên-Huê (Centre).

Après des mois d’hospitalisation et de traitement, la coupe est pleine. «Tout était terminé pour moi. Je croyais qu’on ne pouvait rien faire sans bras», partage-t-il.

L’amour maternel fait des miracles

Puis, pendant plus d’un an, Thang boit afin d’oublier son malheur. Il pense à en finir avec la vie plusieurs fois. C’est l’amour de sa mère qui le sort de cette mauvaise passe. «Maman m’a chouchouté. Elle a répondu à toutes mes demandes. Quand je voulais boire, elle m’achetait de l’alcool ; quand, dans un accès de rage, je balançais et cassais les objets qui m’entouraient, elle ramassait les débris sans rien dire. Elle m’a toujours consolé et encouragé, confie le jeune homme, avant d’ajouter qu’un jour, il a vu sa mère pleurer, et un sentiment de honte s’est emparé de lui.

Il prend alors la décision de renoncer à l’alcool et de se débrouiller seul. À cette époque, il visionne des reportages sur la vie de Nick Vujicic, un Australien né sans membres corporels et qui pourtant mène une vie heureuse accompagné des siens. Cela lui fait un bien fou ! Thang relativise par rapport à sa situation et retrouve goût à la vie. Il reprend même la musique. Les débuts s’avèrent difficiles mais en deux ans, il retrouve un niveau de maîtrise étonnant, compte tenu de son handicap.

Quyêt Thang en compagnie de son épouse, professeure de coréen, et sa fille.
Photo : CTV/CVN

Le fait qu’un homme puisse être organiste avec deux moignons attise la curiosité des gens, ce qui lui vaut d’être invité à se produire pour certains événements. Un business qui paie plutôt bien et permet de subvenir largement à ses besoins et ceux de ses proches. Il participe même au concours télévisé Vietnam’s Got Talent où il se hisse jusqu’en finale !

Après le concours (et une certaine notoriété), Quyêt Thang déménage à Hô Chi Minh-Ville et y travaille comme musicien, chanteur et «motivateur» auprès de personnes qui, comme lui, n’ont pas été épargnés par la malchance. C’est ici qu’il rencontre l’amour de sa vie, une enseignante de coréen, avec qui il fonde une famille. Le couple coule aujourd’hui des jours heureux en compagnie de leur fille. «Si tout n’est pas encore rose, je n’ai vraiment pas à me plaindre de ma vie actuelle», exprime-t-il dans un sourire.

Inspirer et aider les autres

«Motivateur», Duong Quyêt Thang visite maints endroits et rencontre maintes personnes, tantôt atteintes de maladies graves, tantôt des prisonniers «au fond du trou»... Tel un troubadour, il leur raconte sa vie, chante et joue de la musique, ce qui le plus souvent fait mouche auprès de l’assistance, qui retrouve des raisons de ne pas sombrer. «Cette activité est essentielle pour moi. Je me sens utile et cela me permet de me rendre compte également qu’il y a bien plus malchanceux que moi», partage le jeune homme.

Connu au Vietnam pour sa force mentale et ses efforts pour donner du baume au cœur à autrui, Duong Quyêt Thang a été invité à prendre part à des tournées philanthropiques au Royaume-Uni et aux États-Unis par une association. Sur scène avec son orgue, il a permis de collecter des fonds pour aider les personnes en difficulté et les sinistrés des catastrophes naturelles au Vietnam.

Mieux, il bénéficie aujourd’hui du soutien de Vietnamiens résidant dans ces pays concernant ses activités caritatives, ce qui l’encourage à poursuivre dans cette voie et prouver à tous qu’un mauvais coup du sort n’est pas une fatalité.


Mai Quynh/CVN

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