Présidentielle française : grand débat entre candidats sur fond d'incertitude record

"Petits" candidats et grands favoris à la présidentielle française s'affrontent le 4 avril lors d'un débat télévisé à moins de trois semaines du scrutin, pour tenter de convaincre les bataillons d'électeurs encore indécis et conjurer la menace d'une abstention record.

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Exercice inédit avant un premier tour d'élection présidentielle, les onze prétendants sont conviés sur un même plateau pour exposer leur projet, dans une campagne vérolée par les affaires, riche en coups de théâtre et scrutée à l'étranger, alors que l'extrême droite est donnée qualifiée au second tour. Les cinq principaux candidats avaient déjà âprement débattu entre eux le 20 mars, devant plus de 10 millions de téléspectateurs.

Les candidats de G à D: Nathalie Arthaud, Francois Asselineau, Jacques Cheminade, Nicolas Dupont-Aignan, François Fillon, Benoît Hamon, Jean Lassalle, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon et Philippe Poutou JOEL SAGET, Eric FEFERBERG.

Au coude à coude dans les sondages avec environ 26% chacun, Marine Le Pen, présidente du Front national, parti anti-immigration et anti-Europe, et Emmanuel Macron, ancien ministre du président socialiste François Hollande repositionné au centre, espèrent consolider leur avance le 4 avril, même s'ils risquent d'attirer les feux croisés de leurs adversaires.

Le candidat de la droite François Fillon, tombé en troisième position dans les intentions de vote (17%) après un scandale sur des emplois fictifs présumés qui lui vaut une inculpation notamment pour détournement de fonds public - une première pour un candidat majeur à la présidentielle - cherchera à convaincre de la pertinence de son programme d'austérité pour s'inviter au second tour.

Quatrième du peloton loin devant son rival socialiste Benoît Hamon, le trublion de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon ne cesse lui de progresser dans les sondages qui le créditent désormais de 15% des voix. Il espère continuer à creuser l'écart avec pour ambition de doubler le conservateur Fillon.

Emploi, sécurité, social

"La vague se lève", s'est réjoui dimanche le tribun de 65 ans, aux talents reconnus d'orateur. "C'est comme le printemps, on ne le voit pas et tout à coup, tchiouf ! il y a des fleurs", a lancé celui qui a finalement réussi à damer le pion à gauche à son frère ennemi Benoît Hamon, sans passer par la case primaire.

"Clairement, Jean-Luc Mélenchon a marqué beaucoup de points pendant le premier débat par sa personnalité, sa manière de s'exprimer, de prendre des positions fortes même si elles sont parfois minoritaires", commente Bruno Jeanbart, de l'institut Opinionway.

Crédités au mieux de quelques pourcents d'intentions de vote, les six autres candidats de l'élection chercheront eux à mieux se faire connaître des électeurs français en débattant autour des trois thèmes proposés mardi soir: emploi, sécurité, questions sociales.

Le format et le nombre d'invités laisseront peu de place au débat d'idées: au total, les candidats parleront en tout un gros quart d'heure chacun.

À 19 jours du scrutin, il devient pourtant de plus en plus crucial de convaincre, alors qu'environ un tiers des électeurs disent vouloir s'abstenir, un record pour une élection présidentielle qui parvient d'habitude à mobiliser environ 80% des Français.

Autre particularité, le nombre d'indécis n'a jamais été aussi fort à trois semaines du vote, y compris chez ceux qui se disent certains d'aller voter. Un Français sur trois environ (38% selon l'institut BVA, 31% pour l'Ifop) n'a pas encore décidé pour qui il va voter ou peut encore changer d'avis.

Une incertitude qui complique le travail des instituts de sondage, sous haute surveillance après l'incapacité de leurs homologues anglo-saxons à anticiper l'élection de l'Américain Donald Trump et le vote pour le Brexit au Royaume-Uni.

Comme pour nourrir la défiance envers les pronostics des sondeurs, les primaires organisées à droite comme à gauche fin 2016 et début 2017 ont scellé la défaite surprise des favoris de chaque camp -- l'ex-Premier ministre de droite Alain Juppé et l'ancien Premier ministre socialiste Manuel Valls.


AFP/VNA/CVN

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