Pour le meilleur et pour la préservation du ca trù à Hanoï

Hanoï est l’un des berceaux du ca trù, forme de poésie chantée qui a été classée par l’UNESCO au patrimoine culturel de l’humanité. Depuis cette reconnaissance internationale en 2009, le nombre de clubs de ca trù a considérablement augmenté dans la capitale.

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Hanoï est considérée comme un des hauts lieux du ca tru (chant des courtisanes).

En 2009, au moment où l’UNESCO a inscrit le ca trù sur la Liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente, Hanoï comptait neuf clubs de ca trù. Aujourd'hui, on en compte quatorze, qui rassemblent 270 passionnés, dont 50 qui sont encore capables de transmettre leur savoir. Ces clubs fonctionnent grâce aux cotisations de leurs membres.

«Les clubs de ca trù sont en général de très bon niveau pour la simple et bonne raison qu’ils ont été fondés par des artistes passionnés. Mais l’inconvénient vient de là aussi, passion pure ne rime pas toujours avec organisation stricte. Du coup, certains clubs n’ont pas d’orientation bien claire en termes de développement artistique» indique Dô Thi Hao, présidente de l’Association des arts folkloriques de Hanoï.

La plupart des clubs de ca trù de Hanoï partagent les mêmes difficultés, la première étant l’absence d’endroit fixe pour leurs réunions et leurs concerts.

Les membres du club Phu Thi lors du festival des jeunes talents du ca trù de Hanoï, le 11 novembre 2016.
Les membres du club Phu Thi lors du festival des jeunes talents du ca trù de Hanoï, le 11 novembre 2016.

«Nous nous réunissons une fois par semaine chez un membre du club pour répéter. Lorsque Chuc était encore en vie, nous nous donnions souvent rendez-vous chez elle pour qu’elle nous transmette son art. Maintenant, il ne reste plus que Nguyên Phu Dê comme artiste chevronné. Il habite à Hai Duong. Il n’est plus très en forme. De temps en temps, nous lui rendons visite, mais pour ce qui est la pratique du ca trù, nous devons compter sur nous-mêmes», fait savoir Vu Thi Thùy Linh, membre du club Phu Thi.

À la fois populaire et académique, le ca trù est un art difficile à préserver. Les artistes chevronnés disparaissent les uns après les autres, et leurs successeurs sont rares.

«L’urgence est de faire en sorte que les fins connaisseurs du ca trù puissent transmettre leur savoir à une nouvelle génération plus dynamique et plus motivée. Il importe également de sensibiliser les communautés qui ont une tradition de ca trù aux valeurs inestimables du patrimoine dont elles sont les dépositaires. Ces communautés doivent constituer le public de demain», a souligné Nguyên Thi Minh Ly, directrice du Centre de recherche et de valorisation des patrimoines culturels vietnamiens.

Les artistes Nguyên Phu Dê, Nguyên Thi Chuc et Pham Thi Huê pendant une séance de ca trù.
Photo : Internet/CVN

L’une des communautés les plus dynamiques se trouve dans la commune de Liên Hà, qui abrite le village de Lô Khê, où le ca trù est une tradition jalousement préservée. Dans cette commune de la banlieue de Hanoï, les écoliers peuvent apprendre ce chant ancestral au cours de séances d’activités extra-scolaires.

En plus de préserver une bonne trentaine de mélodies et de danses anciennes, les clubs de ca trù de Hanoï ont créé 18 nouveaux airs. Témoin de ce timide mais réel renouveau, le dernier festival des jeunes talents du ca trù de la capitale a réuni 36 jeunes de 6 à 30 ans. La poésie chantée reste un art prisé des Vietnamiens et s’il s’agit d’un art internationalement reconnu comme le ca trù, ils feront bien évidemment tout pour le préserver.

VOV/VNA/CVN

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