Plan de développement d’un label pour le riz vietnamien

Le Vietnam, l’un des premiers exportateurs mondiaux de riz, cherche à élaborer un label pour son riz. Il s’agit d’une des mesures mises en œuvre synergiquement dans l’ensemble de la chaîne de production, et d’exportation en vue de promouvoir l’image du riz vietnamien.

Le ministère vietnamien de l’Agriculture et du Développement rural (MADR) a présenté au Premier ministre Nguyên Tân Dung un rapport sur le plan de développement du label du riz vietnamien pour 2020 qui a pour ambition de faire de ce dernier une grande marque mondiale. Selon le MADR, le pays produit chaque année 26 à 27 millions de riz, dont 6 à 7 millions de tonnes sont exportées. Mais, malgré cela, par manque de label, ce riz n’est que peu connu dans le monde, car il est majoritairement commercialisé sous la marque d’entreprises autres que vietnamiennes.

Pour créer son propre label de riz, le pays devra inévitablement s’assurer de zones de production stable aux normes VietGap.

Ce projet prévoit l’édification et le développement d’un label à tous niveaux : national, régional, local, entreprises et produits. Il le sera d’abord dans le delta du Mékong qui est le grenier à riz du pays en représentant 90% du riz vietnamien exporté. Cette région devra définir les orientations de la mise en oeuvre de ce projet après analyse des exigences du marché, des capacités de production et des taux de pénétration de marché.

Le Vietnam est l’un des trois premiers exportateurs mondiaux de riz, avec la Thaïlande et l’Inde. Mais la concurrence fait rage sur le marché avec la présence croissante de nouveaux acteurs comme le Pakistan, le Cambodge et le Myanmar. Il va sans dire qu’une stratégie s’impose afin de garantir un développement pérenne et stable de la riziculture nationale. Alors qu’une restructuration agricole est déjà en cours, des améliorations majeures restent à entreprendre. Il conviendra notamment de changer les cultures, d’appliquer le progrès scientifique dans la création de nouvelles variétés de riz de rendement supérieur et de meilleure qualité, ainsi que d’agrandir la superficie de la riziculture.

En 2020, 20% des exportations de riz seront effectuées sous ce label vietnamien, et vers 2030, c’est un objectif ambitieux qui est visé : 50%. Le MADR accordera une priorité à l’élaboration d’un label national du riz sur la base de variétés très connues du delta du Mékong, tout en menant une promotion de ce label sur 20 marchés du monde. Selon des évaluations préliminaires du ministère de l’Industrie et du Commerce, cette promotion nécessiterait un budget minimum de 30 milliards de dôngs pour la période 2015-2020.

Réorganisation de la production

Selon le professeur Vo Tong Xuân, recteur de l’Université Nam Cân Tho, pour créer son propre label de riz, le pays devra inévitablement s’assurer de zones de production stable aux normes VietGap. Le pays possède déjà de nombreux points forts en termes de variétés, de terres aptes à la riziculture, et de riziculteurs expérimentés. Reste, mais c’est une question de taille, à réorganiser la production.

En 2020, 20% des exportations de riz seront effectuées sous ce label vietnamien.

L’expérience a montré que le choix d’un modèle de production sur des rizières plus vastes est crucial pour le développement de l’agriculture nationale, notamment pour réduire les coûts de production, ainsi qu’à améliorer le rendement et la qualité. Des facteurs ont permis non seulement d’augmenter la valeur ajoutée du riz vietnamien mais également de permettre une labellisation du produit.

La qualité du riz vietnamien n'est pas encore appréciée à sa juste valeur sur le marché mondial, faute de label, d’où des prix variables à l’exportation. À cela s’ajoute le fait que la riziculture dans certaines zones du pays n'applique pas encore des technologies agricoles avancées, d’où des grains de mauvaise qualité et un dédain naturel des commerçants, sauf bas prix qui souvent s’avèrent inférieurs au coût de production... En outre, de nombreux commerçants ne veulent pas investir dans l’exportation de tel ou tel riz sur un long terme, situation qui rejoint plus généralement la problématique du manque de stratégie commerciale pour ce produit. La création d’un label s’impose donc de plus fort.

Créer un label national
Depuis 2008, conformément à une décision du Premier ministre Nguyên Tân Dung, le pays célèbre la Journée du label national du Vietnam le 20 avril. La promotion de ce label national est très importante en vue d’améliorer la compétitivité des produits vietnamiens sur les marchés domestiques comme étrangers, ainsi que pour soutenir les exportations de produits industriels manufacturés. Le Programme de label national approuvé en 2008 par le Premier ministre a pour objet de promouvoir l'image du Vietnam à travers ses marques de produits et de services, ses indications géographiques et ses appellations d'origine. Les entreprises dont les produits sont sélectionnés pour participer à ce programme doivent répondre aux valeurs que le pays promeut en cette période d'intégration au monde : qualité, renouvellement, créativité, capacité d'aller de l'avant. Les marques liées au logo du label national sont juridiquement protégées. On peut dire qu’en cette conjoncture où les produits vietnamiens peinent à se faire une place sur le marché mondial, la coopération entre l'État et la communauté des entreprises pour édifier une image commune à tous les produits d'exportation, ainsi que pour promouvoir cette dernière dans le monde, contribuera à économiser du temps et de l'argent tout en optimisant la portée de la publicité.

Thuy Tiên/CVN

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