Picasso, Miro, Chagall, les trésors de Teriade à Lesbos exposés à Athènes

"Le chant des morts" de Pierre Reverdy illustré par Picasso, le "Jazz" de Matisse ou les "Fables de La Fontaine" vues par Chagall : une partie des trésors de l'éditeur d'art Teriade, conservés sur l'île de Lesbos en mer Egée, et restaurés grâce à des fonds européens, sont exposés à Athènes.

L'exposition, au musée d'art Byzantin d'Athènes, réunit jusqu'au 25 août quelques uns des "grands livres" illustrés par des gravures originales de Picasso, Matisse, Chagall Miro ou Le Corbusier, publiés entre 1943 et 1975 par le grand éditeur d'art Teriade, de son vrai nom Stratis Eleftheriades (1897-1983), ami de tous les grands artistes de la période à Paris.

"Le chant des morts" de Pierre Reverdy illustré par Picasso.

Les planches exposées, qui comptent aussi des gravures de Fernand Léger datant de 1959 (La Ville), une "Bible" ou un "Cirque" vus par Chagall respectivement en 1956 et 1967, ou le célèbre "Poème de l'angle droit" de Le Corbusier datant de 1955, sont une pure émotion, simplement réunies côte-à-côte dans des encadrements à double face de plexiglas, après avoir été restaurées par les experts du musée byzantin d'Athènes.

Détériorées par l'humidité et le soleil, dans le musée créé dans son île de naissance par Teriade, le fondateur de la célèbre revue d'art "Verve", les planches ont été sauvées d'une destruction annoncée par les experts du musée Byzantin d'Athènes, grâce à l'octroi de fonds structurels européens accordés en urgence au pays en crise.

Le musée lui-même, qui n'avait plus les moyens d'entretenir ses collections, est en cours de rénovation et d'extension, et devrait rouvrir cet automne, après un chantier total de quelque 2,5 million d'euros lancé fin 2010, a déclaré la présidente du conseil du musée Teriade, Alexandra Bounia.

"Les Fables de La Fontaine" vues par Chagall.

"Il est construit au milieu d'un champs d'olivier, il souffrait d'humidité, car trop près de la mer, et les oeuvres étaient abimées par un excès de lumière" a-t-elle dit. L'architecte a notamment installé des écrans mobiles devant les nombreuses fenêtres du bâtiment pour occulter la lumière blanche de la Méditerranée.

Cette exposition n'est qu'un "petit aperçu" des collections qui sont à Lesbos (île de la mer Egée également connue sous le nom de Mytilène), qui ont été entièrement répertoriées et fichées, a-t-elle dit, en soulignant que le musée allait essayer désormais de travailler en lien avec le musée Matisse du Cateau Cambrésis (France), qui héberge l'autre partie de l'oeuvre de Teriade, suite à une donation faite par sa deuxième épouse, Alice Teriade.

Les explications sont très pédagogiques sur les dates et motivations du travail en commun que menaient l'éditeur et ses amis artistes. On peut simplement regretter qu'aucune explication en français ne soit fournie au visiteur, alors que certaines des planches exposées illustrent parmi les plus beaux vers de la langue française du XVe  siècle: "Cœur que fais-tu? revenge-toy de soussy et merencolie c'est deshonneur et vilenie de laschement se tenir coy". Les vers de Charles d'Orléans sont illustrés de fleurs de lys, symboles de la monarchie en France, dessinées au crayon de couleur par Matisse.

AFP/VNA/CVN

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