Moscou et Washington annoncent des progrès vers un cessez-le-feu en Syrie

Les États-Unis et la Russie ont fait état de progrès pour parvenir à un nouveau cessez-le-feu en Syrie, mais les modalités d'un accord pour tenter de mettre fin au conflit qui ravage le pays depuis cinq ans restent à définir.

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Le secrétaire d'État américain John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov, à l'issue d'une réunion marathon sur le dossier syrien, le 26 août à Genève.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Nous sommes parvenus à clarifier la voie menant" à une cessation des combats, a affirmé le secrétaire d'État américain John Kerry à l'issue d'une réunion marathon d'une douzaine d'heures avec son homologue russe Sergueï Lavrov vendredi soir 26 août à Genève.

Le chef de la diplomatie russe a de son côté fait état de "pas très importants en avant". Il reste toutefois "encore quelques points, parmi lesquels l'accès humanitaire aux civils en danger en Syrie, notamment dans la région d'Alep" (Nord-Ouest).

La réunion intervenait alors que le conflit est devenu encore plus complexe avec l'intervention militaire de la Turquie dans le Nord de la Syrie contre les jihadistes du groupe État islamique (EI), mais également contre les Kurdes. Ankara y a envoyé de nouveaux chars vendredi 26 août.

Toujours sur le terrain, des insurgés et leurs familles ont commencé, à la suite d'un accord avec le régime, à évacuer la ville de Daraya, près de Damas, un ancien bastion rebelle.

Si la "grande majorité" des obstacles techniques pour un cessez-le-feu font l'objet d'un accord, Washington et Moscou ne sont pas encore prêts pour "une annonce définitive qui serait menacée d'échec", a déclaré M. Kerry.

Un char turc à Karkamis, dans le Sud-Est de la Turquie, le 25 août.
Photo : AFP/VNA/CVN

Une première cessation des hostilités négociée par Washington et Moscou et entrée en vigueur en février avait volé en éclats après des violations répétées des belligérants. "Nous ne voulons pas d'un accord pour simplement dire que nous avons un accord", a prudemment souligné M. Kerry.

Les chefs de la diplomatie américaine et russe avaient entamé leurs entretiens dans la matinée dans un grand hôtel sur les bords du lac Léman, suscitant des espoirs de relance des pourparlers de paix en Syrie.

"Changement radical"

"Si nous sommes en mesure de mettre en place un accord à long terme sur un cessez-le-feu, nous serons capables de provoquer un changement radical concernant la trajectoire du conflit", a espéré M. Lavrov.

"Nous avons convenu de domaines spécifiques sur lesquels nous allons travailler avec les parties (du conflit). La Russie (travaillera) avec le gouvernement syrien, les États-Unis avec l'opposition", a ajouté le ministre russe.

Les deux responsables ont été rejoints pendant près d'une heure en milieu de journée par l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura.

Des experts américains et russes vont continuer de travailler dans les jours à venir pour régler les points non résolus.

Une fois résolues "les questions purement techniques", et "dès qu'il y aura suffisamment de bonne volonté pour organiser des négociations productives", M. de Mistura "nous aidera à revenir à la table des négociations pour parvenir à un accord sur une transition politique", a assuré M. Lavrov.

Plusieurs sessions de discussions intersyriennes, destinées à mettre fin à ce conflit qui a fait plus de 290.000 morts depuis 2011, ont eu lieu à Genève depuis le début de l'année, sans aboutir à des résultats.

Des militaires syriens à côté d'un bus servant à l'évacuation de Daraya, dans le Sud-Ouest de la Syrie, le 26 août.
Photo : AFP/VNA/CVN

Moscou et Washington ont l'EI comme ennemi commun, mais la Russie soutient politiquement et militairement le régime de Damas, tandis que les États-Unis appuient l'opposition syrienne qui réclame le départ du président Bachar al-Assad.

Alep, deuxième ville de Syrie, reste l'un des principaux points de désaccord entre la Russie et les États-Unis. Quelque 1,5 million de personnes y sont prises au piège des rebelles et des forces gouvernementales syriennes depuis la mi-juillet.

Lors d'une conversation téléphonique vendredi 26 août, le président turc Recep Tayyip Erdogan et son homologue russe Vladimir Poutine se sont mis d'accord pour accélérer l'aide humanitaire dans la province d'Alep.

M. Lavrov a assuré que les contacts bilatéraux avec Washington sur le dossier syrien allaient "s'intensifier".

La Russie avait annoncé jeudi 25 août être prête à discuter avec Washington du rapport de l'ONU qui accuse le régime de Damas d'avoir mené des frappes chimiques en Syrie. Le rapport met également en cause l'EI dans l'utilisation de telles armes.

AFP/VNA/CVN

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