L'Union européenne progresse vers une interdiction du commerce du thon rouge

La Commission européenne a proposé le 22 février une interdiction du commerce international du thon rouge en le classant parmi les espèces menacées d'extinction.

"Nous n'avons pas d'autre choix que d'agir maintenant et de proposer l'interdiction du commerce international" du thon rouge, pêché principalement en mer Méditerranée, a déclaré à la presse le commissaire européen à l'Environnement, le Slovène Janez Potocnik.

"Notre objectif est de garantir un avenir durable aux pêcheurs (...) la surpêche n'est pas la bonne voie", a estimé à ses côtés la nouvelle commissaire en charge de la Pêche, la Grecque Maria Damanaki.

Si les gouvernements de l'Union européenne (UE) approuvent cette recommandation, l'Europe fera peser tout son poids en faveur de cette interdiction au sein de la CITES, l'organisation affiliée à l'ONU chargée de la protection des espèces en danger, qui se réunit du 13 au 25 mars à Doha.

À lui seul, le soutien de l'UE "joue un rôle prépondérant" au sein de la CITES, car les 27 pays qui la composent sont souvent suivis par de nombreux États moins directement concernés, observe Saskia Richartz, de l'organisation de défense de l'Environnement Greenpeace.

Mais les Japonais, qui consomment 80% des captures mondiales du thon rouge, ont promis lundi de "tout faire" pour contrer une telle interdiction au sein de la CITES.

Soucieux de ne pas fâcher leurs pêcheurs, les pays européens riverains de la Méditerranée y ont été aussi longtemps opposés. Mais l'Italie, la France et l'Espagne ont fini par changer leur fusil d'épaule. Mme Damanaki a estimé que la Grèce s'y rallierait aussi.

Bruxelles propose de faire entrer en vigueur l'interdiction avant la saison 2011 (de mi-avril à mi-juin). Avec des exemptions pour la pêche artisanale.

La Commission européenne (CE) propose en outre d'attendre l'avis des scientifiques de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (CICTA), qui regroupe les États pêcheurs et doit se réunir à l'automne prochain. Une idée qualifiée "d'absurde" par Saskia Richartz. Pour lui, c'est précisément la CICTA qui, par sa mauvaise gestion du stock, a "contribué en premier lieu à la raréfaction de l'espèce".

Saluant une proposition "qui se rapproche" de celles récemment faites par la France, un des principaux pays concernés, le ministre français de la Pêche, Bruno Le Maire, a néanmoins d'emblée exigé quelques "améliorations".

Paris voit notamment d'un mauvais oeil que les exemptions pour la pêche artisanale ne concernent que la zone de souveraineté nationale (12 miles marins à partir des côtes) et souhaite l'étendre aux zones économiques exclusives où a lieu l'essentiel de la pêche.

Et la France souhaite aussi des compensations financières supplémentaires pour les pêcheurs, alors que Bruxelles n'envisage pour le moment pas de dispositif spécifique.

En un demi-siècle, de 1957 à 2007, les stocks de thon rouge ont baissé de 75%, et de plus de 60% au cours des 10 dernières années, selon les défenseurs de l'environnement.

AFP/VNA/CVN

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