Loin des yeux, mais pas du cœur

Bon nombre de Viêt kiêu (Vietnamien de l’étranger) éprouvent un attachement fort pour leur pays d’origine, et n’hésitent pas à s’investir dans des actions caritatives malgré la distance. Pour Loewall Uyên Nhu, qui habite aujourd’hui en Australie, c’est même devenu un principe de vie.

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Loewall Uyên Nhu reçoit un satisfecit du ministre vietnamien des Affaires étrangères à l’occasion du Têt traditionnel 2016.
Photo : TT/CVN

En ce début d’un après-midi hivernal à Canberra, les rues bordées d’arbres se parent encore d’un jaune splendide. C’est au détour d’une d’elles que l’on peut rencontrer Loewall Uyên Nhu. À 76 ans, elle n’a rien perdu de son dynamisme.

Avec un accent vietnamien à couper au couteau, comme si elle n’était jamais partie, elle partage sa philosophie de vie. «Je continue de conduire et de travailler en tant qu’interprète. Je n’ai pas besoin de grand-chose. Je me satisfais du sourire d’une personne dans le besoin à qui je peux venir en aide». La quasi octogénaire a choisi en effet de consacrer ses économies au profit d’œuvres de charité au Vietnam.

Au chevet des autres, sans compter

Dans sa petite chambre chaleureuse, décorée de tableaux et de souvenirs du Vietnam, Loewall Uyên Nhu travaille, lit, s’informe et se détend. Un quotidien selon elle rythmé comme du papier à musique pour entretenir sa santé, mais aussi son esprit. De 08h00 du matin jusqu’à 20h00 du soir, elle ne quitte cependant pas son téléphone à cause de son travail d’interprète pour les services gouvernementaux australiens.

À côté de ses activités caritatives, Uyên Nhu cherche toujours à valoriser la culture vietnamienne à l’étranger.

Depuis une dizaine d’années, ces revenus supplémentaires sont consacrés aux œuvres humanitaires dans son pays d’origine, avec le concours de l’ambassade du Vietnam en Australie. Quand elle revient au pays, elle tient à apporter son aide aux personnes vivant dans la précarité, à l’instar d’enfants déscolarisés, d’invalides de guerre, ou encore aux militaires en poste sur les archipels des Spratly et Paracel. Le montant total des aides, elle ne s’en souvient plus. «J’ai envoyé des sommes conséquentes qui ont contribué à aider les plus démunis et à construire des écoles. Elles ont pu aussi assister les militaires sur les îles à se concentrer sur leur mission, l’argent étant envoyé à leur famille», explique-t-elle.

En désignant sa maison sur la rue Quangdong, elle ne peut s’empêcher de sourire, et de se confier sur son futur. «Le seul bien qui me reste est cette maison. Tant que je suis en bonne santé, je reste ici pour travailler. Plus tard, quand je n’en pourrai plus, je vendrai la maison avant de retourner vivre au Vietnam et utiliser l’argent de la vente pour des œuvres humanitaires», partage-t-elle.

Aujourd’hui, elle apporte son soutien à la construction d’une école à Yên My, dans la banlieue de Hanoï, regroupant à la fois les classes de primaire, collège et lycée sous un même toit.

Uyên Nhu partage ses expériences culinaires à des Vietnamiennes de l’étranger.
Photo : TT/CVN

Uyên Nhu était mariée à un Américain qui travaillait au consulat général des États-Unis à Hô Chi Minh-Ville, et tous deux sont partis il y a une quarantaine d’années en Australie. Devenue veuve et habitant loin de ses enfants installés aux États-Unis, elle occupe son temps libre en s’investissant dans des actions sociales à Canberra. Elle donne des cours de vietnamien et d’anglais, apporte son aide à ses compatriotes nouvellement arrivés et, comme d’habitude, soutient la population locale en difficulté.

Un travail reconnu en Australie et au Vietnam

L’ambassadeur du Vietnam en Australie, Luong Thanh Nghi, loue les actions de cette Viêt kiêu. D’après lui, avec d’autres Vietnamiens en Australie, Uyên Nhu a apporté un soutien financier important et efficace à la lutte contre la pauvreté, ou encore à la construction de salles de classe pour les enfants vivant dans les zones reculées, surtout à Bac Ninh et Bac Giang (Nord). Et il insiste que «notre ambassade apprécie les actes de Uyên Nhu, qui représentent, selon nous, l’exemple à suivre pour les générations de Vietnamiens en Australie, les incitant à contribuer davantage à l’édification du pays».

Une dévotion et un attachement qui inspirent Thân Thi Hông Liên, une jeune boursière à l’Université de Canberra. Elle a eu l’occasion de rencontrer Uyên Nhu en marge de ses actions communautaires. «Elle est un exemple à suivre pour nous, pour son sens des responsabilités, son abnégation et sa détermination à aider les personnes en difficulté. Malgré son âge avancé, elle poursuit toujours ses activités et œuvres charitables», exprime la jeune femme.

Pour son cœur en or et ses multiples actions en faveur du Vietnam, Uyên Nhu a été honorée par l’ambassadeur Luong Thanh Nghi, qui lui a remis les félicitations du ministre vietnamien des Affaires étrangères à l’occasion de la fête du Nouvel An de 2016. Auparavant, en 2011, pour le centenaire de Canberra, Uyên Nhu avait aussi été sélectionnée parmi les 100 femmes de la ville, pour ses nombreuses contributions à la communauté.

Khánh Linh - Phuong Nga/CVN

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