L’instit intrépide de l’île de Hon Chuôi

Sur l’île de Hon Chuôi, dans l’extrême-Sud du pays, un second capitaine a décidé de s’occuper de l’éducation des enfants. Grâce à son excellente organisation, il arrive à enseigner à six niveaux de manière simultanée, en ne négligeant aucun de ses petits protégés.

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Le second capitaine Trân Binh Phuc avec ses élèves.
Photo : Thu Trang/CVN

Pour aller à la «classe de l’instituteur Phuc», il faut gravir les 303 marches d’un escalier abrupt sur l’île de Hon Chuôi, district de Trân Van Thoi, province méridionale de Cà Mau.

La soi-disant «classe» est en fait un terrain d’une cinquantaine de mètres carrés entouré des tôles ondulées. Sans électricité, sa source de lumière possible reste les rayons du soleil traversant la toiture et les fenêtres.

Les chaises et les tables ont toutes été récupérées, ou proviennent de dons effectués par l’école primaire de Sông Dôc en 2015.

Une classe «6 en 1» de l’instituteur Phuc

La classe a été ouverte à l’initiative du second capitaine Trân Binh Phuc. Lors de son premier jour d’affectation sur cette île, le militaire avait été frappé par le très haut taux d’analphabétisme des enfants. Il a décidé de passer à l’action. «J’ai demandé aux responsables si je pouvais enseigner à titre expérimental pendant un mois, et les résultats plus que probants m’ont incité à la maintenir pendant six ans», explique Phuc.

Près d’une vingtaine d’élèves usent leur fond de culottes sur les bancs de l’école, de la 1re classe jusqu’à la 6e (de la CP à la 6e du système éducatif français).

Sans électricité, la seule source de lumière possible reste les rayons du soleil traversant la toiture et les fenêtres.
Photo : Thu Trang/CVN

Ouverte à tous, deux élèves de 1re classe présentent d’ailleurs une malformation. Pour que l’initiative perdure, l’instituteur doit se rendre dans chaque famille pour en parler.

Comme d’habitude, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il fasse un soleil de plomb, les soldats postés sur l’île de Hon Chuôi sont chargés à tour de rôle d’emmener les élèves le matin à l’école, et de les faire revenir chez eux une fois la journée finie.

Pour chaque séance, Phuc doit travailler en même temps six leçons différentes, en répartissant les cours sur les deux tableaux noirs en fonction du niveau des élèves. «Grâce à cette bonne organisation, chaque cours se déroule comme sur des roulettes», raconte-t-il, avec beaucoup de confiance.

Enseigner avec le cœur

Au lieu d’apprendre à lire et à écrire comme l’habitude, les premières leçons de l’enseignant militaire Phuc se concentrent sur «comment bien se comporter», comme les principes de politesse ou comment bien tenir son style. «Ce cours a duré pendant toute la première année, et jusqu’à ce jour, tous mes élèves sont extrêmement polis».

En plus d’être enseignant, le militaire offre à ses élèves une attention quasi paternelle. Il paie de sa poche leurs livres et stylos, mais aussi le petit déjeuner à ses protégés les plus défavorisés.

Mais il doit parfois faire face à plusieurs difficultés, notamment son manque de connaissances dans certains domaines. «Quelques fois, je dois téléphoner à mes anciens professeurs habitant le continent pour avoir des informations», avoue-t-il.

De plus, la qualité plus que limite des infrastructures compliquent la situation, notamment lors des pluies et des tempêtes. «Grâce à ces trous sur le toit, nous pouvons profiter de la lumière du soleil quand il fait beau. Cependant, quand il y a des averses, ces fentes nous causes beaucoup de problèmes», explique-t-il non sans humour, et finit par son désir : «Une classe confortable avec des leçons utiles permettrait aux enfants de l’île de Hon Chuôi d’avoir accès à de nouveaux horizons et de rêver à un plus bel avenir».

Câm Sa - Thu Trang/CVN

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