Les hôpitaux satellites dans le Sud profitent à tous

Le projet de développement des hôpitaux satellites pour la période 2013-2020 a pour objet de diminuer la surcharge des hôpitaux de ressort central. Onze villes et provinces du Sud sont impliquées. Au regard des premiers résultats, l’optimisme est de mise.

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Le projet de développement des hôpitaux satellites pour la période 2013-2020 a pour objet de diminuer la surcharge des hôpitaux de ressort central.
Photo : Duong Ngoc/VNA/CVN

Les experts sont unanimes : le projet de développement des hôpitaux satellites relevant des hôpitaux de ressort central (HRC) pour la période 2013-2020, initié par le ministère de la Santé, est efficace car, sur le court terme, le secteur peut mobiliser des médecins qualifiés travaillant dans les HRC pour assister les hôpitaux de ressort provincial (HRP). Par ailleurs, il consolide les liens entre les HRC et les HRP dans le traitement de maladies complexes ou contagieuses.

Entre 2013 et 2015, onze villes et provinces du Sud dont Tiên Giang, Bên Tre, Cân Tho, Long An, Ninh Thuân ou encore Dông Nai se sont inscrites à ce projet selon lequel les HRC donnent des programmes de formation et de transfert des technologies médicales dans cinq disciplines (oncologie, traumataulogie, cardiologie, obstétrique et pédiatrie) aux HRP désignés pour être leurs hôpitaux satellites.

Transfert des techniques avancées

Le plus grand succès du projet de développement des hôpitaux satellites réside dans l’importante diminution des écarts de qualité des soins entre HRC et HRP, ces derniers maîtrisant désormais de nombreuses techniques médicales complexes. «Plus de 250 techniques médicales particulièrement avancées ont été transférées par les HRC aux HRP qui ont pu maîtriser, avec des opérations réussies, plus de 95% de ces techniques. Parmi lesquelles la césarienne, les soins obstétriques d'urgence, la chirurgie de la colonne vertébrale, la réanimation néonatale intensive, la radiothérapie, le traitement de morsures de serpents venimeux, etc.», informe Tang Chi Thuong, vice-directeur du Service de la santé de Hô Chi Minh-Ville.

L'Hôpital d’oncologie de Cân Tho a été choisi pour être l’un des hôpitaux satellites du delta du Mékong. Dix-sept bouquets de techniques chirurgicales avancées ont été transférés à cet établissement. Ses médecins peuvent désormais effectuer des chirurgies de cancer du col de l’utérus, endoscopiques ou des techniques de traitement par radiothérapie.

Collaboration étroite entre HRC et HRP

Lê Quôc Chanh, directeur de l’Hôpital d'oncologie de la ville de Cân Tho, a déclaré que l’Hôpital d’oncologie de Hô Chi Minh-Ville - qui a le statut d’HRC - a envoyé des experts pour des formations en cancérologie sur place à l’intention de 44 médecins de son hôpital ainsi que des HRP du delta du Mékong. Le premier modèle de formation en oncologie dans la région. À noter qu’auparavant, pour améliorer leurs compétences professionnelles, les médecins du delta du Mékong devaient se rendre à Hô Chi Minh-Ville, voire à Hanoi.

Après avoir réalisé avec succès une chirurgie de la hanche pour un patient, le docteur Vo Van Hùng, de la polyclinique de Tiên Giang, fait part de sa satisfaction: «Nous venons de réussir cette intervention complexe sous la télésurveillance de nos confrèses de l’hôpital central Cho Rây (désigné par le ministère de la Santé comme l’un des HRC phares à Hô Chi Minh-Ville, ndlr). Désormais, nous pouvons traiter par nous-même de tels cas».

Chirurgie endoscopique à l’hôpital Nguyên Dinh Chiêu, dans la province de Bên Tre.

Sur l’efficacité de ce projet, Pham Minh Tuân, vice-directeur du Service de la santé de la province de Bên Tre, se montre résolument optimiste: «Chaque année, Bên Tre et d’autres provinces organisent des formations professionnelles pour leur corps médical. Mais ces formations ne sont pas sufffisantes, notamment pour les cinq disciplines faisant l’objet du projet. Mais avec ce dernier, la situation s’améliore rapidement. Il ne fait aucun doute que nous bénéficierons rapidement d’un corps médical qualifié».

«Ce projet a permis de développer ou de renforcer la collaboration entre HRC et HRP», souligne Nguyên Tân Binh, directeur du Service de la santé de Hô Chi Minh-Ville. Concrètement, si un HRP a un problème particulier, les HRC sont toujours prêts à leur prêter main forte. Et les HRP peuvent inviter des médecins de HRC pour réaliser des opérations délicates qu’ils ne sont pas en mesure de prendre en charge.

Les grands gagnants sont les patients

Le transfert des technologies médicales avancées aux HRP est également, à l’évidence, d’un grand intérêt pour les patients. Ils bénéficient de ces progrès dans leur traitement, bien qu’ils soient toujours dans un hôpital provincial. Il y a quelques mois, M. Buu, 62 ans, a subi une ablation d’une tumeur rectale à la polyclinique de Cân Tho. Il a ensuite été transféré à l'hôpital d’oncologie de Cân Tho pour continuer de recevoir des traitements par radiothérapie. «Je dois passer cinq séances de radiothérapie par semaine. Heureusement pour moi, l'Hôpital d’oncologie de Cân Tho dispose aujourd’hui de cette technique, sinon j’aurais dû aller à l’hôpital Cho Rây à Hô Chi Minh-Ville, avec le coût en temps et en argent que cela implique», confie avec soulagement ce patient.

Le docteur Nguyên Quang Tiên, de l’Hôpital de pédiatrie de Cân Tho, ajoute que grâce aux techniques transférées par les HRC, son établissement est en mesure de réaliser des actes chirurgicaux endoscopiques. En dehors d’une durée d’hospitalisation plus courte et d’interventions laissant moins de traces, la convalescence des patients est plus rapide. Par ailleurs, de nombreuses chirurgies invasives ont été remplacées par des interventions non invasives, pour la plus grande satisfaction des patients.

Selon le ministère de la Santé, le projet de développement des hôpitaux satellites ouvre des perspectives de développement large des services de santé publique, à condition toutefois que les efforts des hôpitaux comme des autorités locales soient et demeurent soutenus.


Quang Châu-Linh Thao/CVN

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