Les fusions-acquisitions menacent les marques vietnamiennes

Les fusions-acquisitions entre entreprises vietnamiennes et étrangères connaissent un bon développement ces derniers temps. Devant la vague de telles opérations, le risque de perte des marques vietnamienne est évident.

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Une série de marques vietnamiennes connues de divers secteurs, allant des matériaux de construction aux biens de consommation, ont été appréhendées par des géants étrangers. Parmi ceux-ci, les groupes thaïlandais, qui s’intéressent particulièrement au marché vietnamien.

Le groupe japonais AEON a acquis les chaînes de supermarché Citimart.

Fin décembre 2015, le groupe Masan a signé une convention de partenariat stratégique avec le groupe thaïlandais de bières et de boissons non gazeuses Singha Asia Holding Pte Ltd. Selon cette convention, le groupe thaïlandais consacre 1,1 milliard de dollars pour l’acquisition de 25 % du capital de Masan Consumer Holdings et 33,3 % du capital de Masan Brewery. En janvier 2016, Singha Asia Holding Pte Ltd a décaissé les premiers fonds pour sa prise de participation dans le capital de Masan Brewery. À noter que Masan est le premier groupe du Vietnam dans la production de boissons et de condiments.
Fin 2012, le groupe thaïlandais Siam a également décidé d’investir 5.000 milliards de dôngs (environ 230 millions de dollars) pour l’acquisition de 85 % des actions de la marque vietnamienne de briques Brime. Après cette affaire, Siam est devenu le premier producteur mondial de briques en céramique avec 220 millions de m2 par an. Ce groupe possède également une importante participation dans le capital de Tiên Phong et de Binh Minh, les deux plus grandes entreprises de plastique du Vietnam. Les géants thaïlandais visent également au marché de la grande distribution du Vietnam. Central Group a acquis 49 % des titres de la société Nguyên Kim, et le groupe BJC est également au capital du groupe Phu Thai.
Les entreprises japonaises et sud-coréennes considèrent également le Vietnam comme une «terre fertile» pour les opérations de fusion-acquisition. Le groupe japonais AEON a acquis les chaînes de supermarché Fivimart et Citimart, et le groupe sud-coréen Lotte est devenu actionnaire de la compagnie Bibica.
Le côté positif, c’est que cette vague de fusions-acquisitions expriment l’intérêt des investisseurs étrangers pour le Vietnam et son marché. Pour les entreprises vietnamiennes, ces opérations leur permettent de bénéficier des capacités financières comme du prestige de ces grands noms de l’étranger. «Le fait que la société japonaise Unicharm soit actionnaire de notre compagnie présente des avantages. Concrètement, notre société peut renouveler ses technologies de production, développer des produits et améliorer son exploitation», soulignent les dirigeants de la société Diana.
Risque d’être dominé par les entreprises étrangères

La marque Prime appartient désormais d'un investisseurs thaïlandais.
Photo : Hoàng Duong/VNA/CVN

Selon les spécialistes, les fusions-acquisitions sont inévitables sur les marchés émergeants. Les pays de la région asiatique, comme la Thaïlande et Singapour, sont déjà passés par une telle phase. Pourtant, les entreprises vietnamiennes rencontreront bien des difficultés pour protéger leurs marques. À souligner que Sabeco, Tiên Phong, Binh Minh, Masan... sont des entreprises de premier ordre de leur secteur. Les économistes ont averti du risque d’une domination des entreprises étrangères en suite de ces opérations de fusion-acquisition. Cette domination se ferait non seulement sur certaines entreprises en tête d’un secteur, mais aussi sur toute une chaîne de distribution du marché de détail. La marque de dentifrice Da Lan est un exemple marquant. Dans la période de 1990 à 1995, cette marque occupait 30 % de parts du marché national. Toutefois, cette marque a été cédée au groupe américain Colgate pour 3 millions de dollars. Malheureusement, après cette acquisition, Colgate a annulé la marque Da Lan afin de n’utiliser que sa propre marque. L’exemple de Da Lan montre les faiblesses des entreprises vietnamiennes dans la gestion et le développement de leurs marques après une fusion-acquisition.
Pour protéger leur marque, plusieurs entreprises vietnamiennes ont décidé de refuser toute fusion-acquisition. Saigon Co.op et Hapro sont en tête dans cette stratégie. Depuis plusieurs années, Saigon Co.op figure dans le top des meilleures entreprises de la vente au détail de la région Asie-Pacifique. Dans le cas de Hapro, plusieurs investisseurs étrangers cherchent à acquérir 51% de ses titres pour faire de Hapro une marque internationale. Mais «nous ne voulons pas que dès le lendemain, Hapro deviennent une marque étrangère», a souligné un représentant de Hapro.
Pourtant, Hapro fait face actuellement à une concurrence féroce des adversaires étrangers qui ont des avantages en matière de ressources humaines comme financières. «Pour un développement durable, les entreprises doivent étudier une stratégie. Hapro aménage son réseau de magasins pour le différencier des autres», a expliqué Nguyên Thi Hai Thanh, directrice adjointe de la société Hapro.
Lorsque de plus en plus de grandes entreprises vietnamiennes seront détenues par des groupes étrangers, les petites entreprises nationales connaîtront des désavantages. Parallèlement aux efforts des entreprises, le gouvernement devrait élaborer des politiques afin de renforcer les capacités concurrentielles des entreprises nationales.

Vân Anh/CVN

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