Les forces irakiennes lancent la bataille pour l'ouest de Mossoul

Le Premier ministre Haider al-Abadi a annoncé le 19 février le lancement d'une opération des forces irakiennes pour reprendre au groupe État islamique la partie ouest de Mossoul, la deuxième ville d'Irak que les jihadistes occupent depuis 2014.

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Des combattants paramilitaires préparent des positions défensives près du village d'Ayn al-Hisan, à l'ouest de Mossoul, le 18 février 2017.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Le Premier ministre a annoncé le lancement des opérations de libération de la partie ouest de Mossoul", selon un communiqué.

Les forces fédérales irakiennes ont lancé le 17 octobre dernier une vaste offensive pour reprendre Mossoul, dernier bastion des jihadistes de l'EI en Irak. Après des semaines de durs combats, elles ont pris en janvier le contrôle de la partie est de la ville.

"Nous annonçons une nouvelle phase de l'opération Ninive, nous venons libérer la partie ouest de Mossoul", a proclamé M. Abadi dans une brève déclaration télévisée, parlant de la province de Ninive dont Mossoul est la capitale.

"Nos forces entament la libération des citoyens de la terreur de Daesh", a-t-il dit, utilisant un acronyme arabe de l'État islamique. L'EI s'est emparé de Mossoul, la grande ville du nord de l'Irak, en juin 2014.

La partie occidentale de Mossoul est plus petite que sa partie orientale, mais elle est plus densément peuplée et c'est là que se trouvent certains des points d'appui des jihadistes.

On s'attend à ce que les troupes de la police fédérale et du ministère de l'Intérieur commencent la nouvelle phase de l'offensive en faisant mouvement sur l'aéroport de Mossoul, situé à la périphérie sud de la ville, à l'ouest du Tigre, le fleuve qui traverse Mossoul.

Cette bataille risque d'être l'une des plus féroces depuis le début de l'offensive pour reprendre la ville il y a quatre mois.

Assiégé dans son dernier grand bastion en Irak, l'EI oppose depuis le 17 octobre une farouche résistance pour défendre Mossoul d'où son leader Abou Bakr al-Bagdadi avait proclamé un "califat" en juin 2014.

Après avoir ratissé et sécurisé les environs de Mossoul, il a fallu plus de deux mois aux forces d'élite irakiennes - les unités du service du contre-terrorisme - pour reprendre, fin janvier, le contrôle de la rive est de Mossoul.

Dans la partie ouest, l'entrelacs de ruelles de la vieille ville rendra très difficile le passage des véhicules militaires, ralentissant l'avancée des forces fédérales, avertissent des analystes.

"Combats maison par maison"

Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi, lors de la conférence sur la sécurité, le 18 février 2017 à Munich. Photo : AFP/VNA/CVN

La bataille pour l'ouest de Mossoul "risque d'être plus difficile, avec des combats maison par maison, plus sanglants et à plus grande échelle", met en garde Patrick Skinner, du Soufan Group Intelligence Consultancy.

Les jihadistes pourraient par ailleurs jouir d'un plus grand soutien de la part des habitants de la rive ouest, majoritairement sunnites, que de ceux du côté est, prédisent des analystes.

"La résistance de l'EI pourrait s'avérer plus importance dans cette zone et il sera plus difficile, mais de la plus grande importance, de nettoyer entièrement Mossoul des réseaux (jihadistes) après sa reprise", indique Emily Anagnostos, de l'Institute for the Study of War.

L'attrition des forces fédérales est importante, mais celle de l'EI est encore plus grande et les jihadistes pourraient ne pas avoir les ressources nécessaires pour défendre Mossoul-ouest de façon efficace.

Cependant, même dans les zones reconquises, l'EI continue de frapper, ce qui reflète la difficulté pour les forces irakiennes de s'assurer que des jihadistes ne se sont pas fondus dans la population civile.

Les combattants de l'EI et les habitants de Mossoul ont pu traverser le Tigre dans les deux sens pendant une grande partie des combats dans l'est, mais aujourd'hui tous les ponts ont été détruits et les jihadistes dans l'ouest sont entièrement encerclés.

La reprise de Mossoul mettrait fin à la présence en Irak de l'EI en tant que force implantée sur le territoire et porterait un coup fatal au "califat", mais l'avis des responsables diffère sur la durée le temps qu'il faudra pour y arriver.

Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a affirmé fin décembre qu'il faudrait trois mois pour chasser l'EI du pays.

AFP/VNA/CVN

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