Les femmes qui conduisent le cyclo pour faire vivre leur famille

Conduire le cyclo, étant intrinsèquement un métier d’homme, devient actuellement le moyen de subsistance des femmes qui travaillent près du pont Cua Tien, à Vinh dans la province de Nghê An. Elles attendent quotidiennement des clients qui veulent charger des marchandises. Ce n’est pas un travail bien rémunéré et stable, mais leur famille peut survivre grâce à ce revenu.

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Avant d’exercer ce métier, elles avaient essayé un certain nombre d'emplois : porteur, pêcheur, ouvrier... Elles se sont rassemblées enfin au pont Cua Tien, et ont décidé de faire le cyclo-cargo, un travail physique très dur pour les femmes. Chaque jour, de 6 heures du matin jusqu’à 6 heures du soir, ces femmes de 40 ans et plus pédalent au pont Cua Tien et attendent les clients. Madame Pham Thi Lan, 59 ans, la plus âgée qui exerce ce métier depuis 30 ans dit que bien qu’elle soit grand-mère, elle est toujours le pilier économique de la famille avec 12 personnes à nourrir. Elle est toujours prête à charger tout ce qu’on lui demande : sol, roche, sable, gravier au ciment, bois, matériaux…

Madame Huong, 46 ans, pédale autour de la ville depuis 12 ans avec son vélo à 3 roues.

Bien que ce soit trop dur pour une femme âgée, la somme qu’elle reçoit va de 50.000 à 150.000 VND en fonction de la distance et du volume de matière transporté. Pourtant, il existe aussi des jours où elle n’a pas de clients, c’est-à-dire, elle ne peut pas gagner de l’argent pour sa famille. Pédaler depuis 30 ans la rend épuisée mais il semble qu’elle s’accroche toujours à ce métier pour nourrir sa famille.

Madame Trân Thi Huong, 46 ans, pédale autour de la ville depuis 12 ans avec son vélo à 3 roues. Elle choisit ce métier car elle n’a aucun autre choix. Son mari est mort en 2004 et lui a laissé 3 enfants avec un cyclo. Désormais, elle doit jouer le rôle d’une mère ainsi que d’un père pour nourrir ses enfants en pédalant chaque jour, quelles que soient les conditions climatiques.

Madame Song est prête à charger le bois.

Quant à madame Nguyên Thi Song, 52 ans, elle est prête à sacrifier sa vie pour que ses enfants puissent aller à l’école. Elle ne veut pas que ses enfants suivent ses faux pas, pas de diplôme, sans argent, ni futur, et elle sait évidemment qu’étudier est la meilleure solution pour éviter ce sort. C’est pourquoi elle fait tout ce qui lui permet de gagner de l’argent. Et les filles de madame Song ont donc bien étudié. Après avoir été diplômée, la fille aînée a trouvé un travail à Hanoï. La deuxième fille est étudiante à l’université Vinh (province de Nghê An) et la troisième étudie au lycée Lê Viêt Thuât (ville de Vinh, province de Nghê An).

Madame Lan, 59 ans, la plus âgée qui exerce ce métier depuis 30 ans.

En général, la plupart des femmes qui font le cyclo-cargo ont un même sort. Elles prennent toute la journée pour cette labeur, et le soir, elles retournent chez elles pour faire le ménage : cuisine, vaisselles... Elles sont toujours prêtes à se sacrifier et travailler pour leur famille et leurs enfants.

Comme elles travaillent en libéral, elles n’appartiennent à aucun syndicat. Alors, quand elles ont des accidents, ou qu’elles sont malades, elles s’occupent les unes des autres pour surmonter leurs problèmes ensemble. Chaque jour, s’asseyant sur le trottoir et regardant des passants, elles ont un seul désir : gagner suffisamment pour nourrir ses enfants pour qu’ils puissent échapper à la pauvreté.


Chu Thi Thanh/CVN


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