Textile-habillement
Le Vietnam doit s’extirper de son rôle de sous-traitant

L’industrie vietnamienne du textile et de l’habillement progresse. Néanmoins, les entreprises demeurent, pour la plupart, des sous-traitants de grandes marques internationales. Elles dépendent aussi de l’étranger pour les matières premières.

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L’industrie nationale du textile et de l’habillement a réalisé un chiffre d’affaires de 70.000 milliards de dôngs en 2014, sur le seul marché domestique. Quant à ses exportations, principalement de produits réalisés en sous-traitance, elles se sont élevées 24,5 milliards de dollars. À souligner que la sous-traitance ne représente que 5% du commerce mondial de textile. «Le Vietnam est l’un des plus grands sous-traitants de la planète. Par conséquent, notre industrie est peu reconnue. Les produits de marque vietnamienne sont presque inconnus dans le monde», remarque Doàn Bich Ngoc, directrice exécutive de la marque Canifa.

L'ao dài, une source d'inspiration des stylistes vietnamiens.

La directrice générale de la compagnie May 10, Nguyên Thi Thu Huyên, déplore les difficultés rencontrées pour s’imposer sur le marché domestique. «Le chiffre d’affaires annuel de notre compagnie s’élève à quelque 2.500 milliards de dôngs, mais 80 % de celui-ci est issu de l’export», relève-t-elle. Et d’ajouter que très peu de marques vietnamiennes ont réussi à faire leur place au Vietnam.

Comparé à ses voisins, le Vietnam possède un grand potentiel pour développer son industrie du textile et de l’habillement avec des entreprises qui ont de l’expérience en matière de sous-traitance, des jeunes stylistes et un artisanat développé.

Pourtant, le pays reste dépendant des fournisseurs étrangers concernant les matières premières. «Celles qui sont produites du Vietnam ne répondent pas à nos exigences», affirme Nguyên Thanh Giang, directrice exécutive de la marque Kana. À cela s’ajoute un niveau de développement du design encore éloigné de ce que l’on pourrait en attendre, ce qui empêche de développer les ventes et la réputation des marques, ainsi que de rémunérer correctement, en retour, les bons stylistes. Un cercle vicieux.

Les entreprises souhaitent également un plus grand soutien des mass media, qui peuvent contribuer à renforcer la confiance des investisseurs pour participer au développement de ce secteur. Les articles et les émissions de téléréalité seront des outils de promotion efficaces pour la mode vietnamienne. Ainsi, les stylistes vietnamiens auront une plus grande visibilité sur la scène internationale.

Texte et photo : Vân Anh/CVN

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