Le train qui a déraillé en Espagne aurait roulé trop vite

Les enquêteurs poursuivaient samedi 10 septembre leurs investigations sur le déraillement la veille en Espagne d'un train transfrontalier à destination du Portugal, qui a fait quatre morts et pourrait être dû à un excès de vitesse.

>>Espagne: au moins deux morts dans le déraillement d'un train

Des équipes de secours sur les lieux d'un déraillement de train, le 9 septembre 2016 à O Porrino, au Nord-Ouest de l'Espagne.
Photo : AFP/VNA/CVN

La boîte noire a été extraite et remise au tribunal de la petite ville d'O Porriño, en Galice (Nord-Ouest), où s'est produit le drame.

"On passe en revue les causes possibles de l'accident et la plus probable est un excès de vitesse", a dit samedi 10 septembre devant la presse la maire d'O Porriño, Eva García de la Torre.

L'élue a néanmoins rappelé qu'il fallait attendre de connaître les conclusions de l'enquête, qui seront rendues publiques à une date indéterminée.

Le train était parti vendredi matin 9 septembre de Vigo, dans le Nord-Ouest de l'Espagne. Il devait gagner la grande ville portugaise de Porto, avec 65 personnes à son bord dont des touristes venus d'Europe et d'Amérique. Il a déraillé juste avant de passer par la gare d'O Porriño, après avoir été dévié vers une voie secondaire en raison de travaux sur la voie principale.

Le convoi a heurté un pylône électrique et le premier de ses trois wagons s'est renversé. Quatre personnes ont trouvé la mort : son conducteur portugais, son contrôleur et un passager de 23 ans de nationalité espagnole, ainsi qu'un voyageur américain.

Quarante-huit personnes ont été blessées dont treize restaient hospitalisées samedi 10 septembre, selon les autorités régionales.

Le conducteur a-t-il été informé ?

Le ministre de l'Équipement Rafael Catalá avait assuré vendredi 9 septembre que le train avait subi toutes les révisions de rigueur, la dernière ayant eu lieu la veille du drame, et que le conducteur présentait "tous les certificats et toutes les garanties" nécessaires.

Des pompiers sur les lieux d'un déraillement de train, le 9 septembre 2016 à O Porrino, au Nord-Ouest de l'Espagne.

Sans privilégier aucune piste, il avait évoqué les "travaux d'entretien de routine" réalisés sur les voies. "Ces travaux (...) impliquent l'obligation de réduire la vitesse", avait-il relevé.

Celle-ci est limitée à 30 km/h sur la voie secondaire de la gare d'O Porriño, mais le train a pu rouler bien plus vite, son premier wagon ayant été détruit dans l'accident.

Normalement, les convois ferroviaires passent par les voies principales de la gare à une vitesse pouvant atteindre 120 km/h.

"Le train ne peut pas continuer de passer par le centre (d'O Porriño) à cette vitesse", a déclaré la maire de cette ville de 20.000 habitants, demandant que la voie soit enterrée ou déviée.

L'édile s'est aussi demandé si la signalisation sur les voies était correcte et si le conducteur avait bien été averti qu'il devait ralentir à cet endroit.

Le train, datant des années 80, disposait par ailleurs d'un système de sécurité basique qui ne lui permettait pas de freiner automatiquement si le conducteur ne réduisait pas son allure pour être dans les limites autorisées.

Depuis 2013, le train Vigo-Porto ne s'arrêtait plus à O Porriño. Mais selon la maire et des habitants, le passage à niveau tout proche posait problème : en plusieurs occasions, les barrières de sécurité n'y avaient pas été abaissées quand un train passait à plus de 100 km/h.

L'entreprise publique Adif qui gère le réseau ferroviaire s'est refusée à commenter les investigations en cours, tout comme le ministère de l'Équipement et la société nationale des chemins de fer espagnols Renfe.

Il y a trois ans, l'Espagne avait été endeuillée par une énorme catastrophe ferroviaire qui avait fait 80 morts, près de Saint-Jacques de Compostelle, également en Galice. Or, au moment de son déraillement, le train roulait à une vitesse très excessive : 179 km/h au lieu des 80 km/h autorisés.

Seul avait été mis en cause le conducteur, distrait par une conversation téléphonique quelques minutes avant le choc, mais la justice a rouvert l'enquête cette année pour déterminer si le gestionnaire du réseau pourrait avoir eu une part de responsabilité.

AFP/VNA/CVN

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