Le riz Hoa Sua ou la naissance d’une «perle» rare

Dans la commune de Khanh An, district d’U Minh, province de Cà Mau (Sud), une région gravement imprégnée d’alun est désormais réputée pour son riz à haute valeur nutritionnelle - et donc résistant à la salinité - cultivé par la société Viên Phu.

Son surnom, “la perle”, n’est pas usurpé. Afin de comprendre l’histoire de ce riz précieux, il convient de rappeler le processus de recherche et de mise en culture de cette variété.

C’est Vo Minh Khai, directeur de la société par actions de commerce et de production Viên Phu, qui a parcouru en dix ans plusieurs localités du pays pour chercher la terre qui correspondrait le mieux à la culture de ce riz organique.

Culture selon le modèle d’ensemencement traditionnel, avec fertilisation biologique des terres en recourant aux canards.

Avec diligence, Vo Minh Khai souhaitait réaliser son rêve de planter un riz à haute valeur nutritionnelle dans cette localité envahie d’herbes sauvages. Pour tester cette terre, il a décidé de souscrire un bail de location de longue durée pour 170 ha de terres afin d’analyser la possibilité d’adaptation du riz organique. Trois ans plus tard, la compagnie Viên Phu a réussi à produire une variété de forme ronde ou longue et de couleur noire, rouge et violette. Aux dires des nutritionnistes, ces types de riz sont riches en anthocyanines (pigments aux propriétés antioxydantes), en vitamines et certains minéraux spécifiques capables d’accélérer la guérison de maladies chroniques. Par conséquent, la province de Cà Mau lui a accordé plus de 147 ha supplémentaires pour qu’il développe son riz.

Selon le Docteur Nguyên Dang Nghia, directeur du Centre d’analyse de la terre relevant de l’Institut des études agricoles du Vietnam, la société Viên Phu est la pionnière dans le respect de la biodiversité. L’entreprise a appliqué à la lettre les mesures de culture biologique tout en éliminant les résidus de pesticides, les substances chimiques. Le sol a été fertilisé grâce à la décomposition des feuilles de cajeputiers déposées. Au fil du temps, selon le Docteur Nghia, elles se sont accumulées et transformées en charbon de boue. La couche de boue fonctionne comme un filtre à eau. Elle est aussi un réservoir d’eau. De cette base, le sol permettra de faire pousser les riz les plus propres et bénéfiques pour la santé de l’homme.

Le riz Hoa Sua contient une quantité de nutriments beaucoup plus élevée que le riz standard, avec 16 sortes d’acides aminés, des fibres, des vitamines B, E, du calcium, du sélénium.

Ce faisant, M. Khai a investi plus de 45 milliards de dôngs dans l’élaboration de réseaux d’irrigation, d’infrastructures au service de la production et de la transformation et mené en même temps de nombreuses recherches scientifiques. Ses efforts ont finalement été récompensés. Le label Hoa Sua Foods de M. Khai a été certifié en novembre 2011 par l’organisation néerlandaise Control Union pour le riz, qui répond à la norme organique exigée par les États-Unis et l’Europe. Du jamais vu pour un riz du Vietnam.

Un riz mué en alicament

Selon le Docteur Pham Tân Bay, directeur de l’hôpital de Binh Dân, province d’An Giang (Sud), les anthocyanines du riz Hoa Sua peuvent prévenir le diabète, les maladies cardio-vasculaires, le cancer et l’obésité. Et d’ajouter que le riz Hoa Sua contient un indice glycémique faible, permettant de stabiliser le taux de glycémie dans le sang. Il est en cela différent du riz traditionnel, qui lui peut être responsable d’une augmentation du taux de sucre dans le sang, ce qui évidemment est mauvais pour les patients atteints de diabète.

En particulier, le riz Hoa Sua contient une quantité de nutriments beaucoup plus élevée que le riz standard, avec 16 sortes d’acides aminés, des fibres, des vitamines B, E, du calcium, du sélénium. De plus, la lysine et l’arginine sont présentes en quantité allant de deux à quatre fois supérieures à celles des variétés standards. Sans omettre le fait que le riz Hoa Sua n’est pas contaminé par les engrais et autres produits chimiques et phytosanitaires.

Le Docteur Pham Thi Biên Thuy, un médecin qui travaille en Angleterre et aussi directrice de la sarl Vietnamese Organic Black Rice Supplier, se déclare convaincue de la qualité du riz Hoa Sua. Son entreprise a activement fourni cette variété sur le marché anglais, laquelle devrait bientôt faire son apparition dans l’ensemble des pays européens. C’est du moins ce qu’elle espère. En novembre 2013, l’image du riz Hoa Sua a été mise en lumière par l’agence médiatique BBC, lors de l’exposition des produits de haute qualité, à Londres.

Selon la société Viên Phu, à l’heure actuelle, le Fonds anglais d’encouragement aux affaires pour le Vietnam (Vietnam Business Challenge Fund) a financé 350.000 dollars pour les paysans de la commune de Khanh An, district d’U Minh, province de Cà Mau, dans le but de généraliser le modèle de culture du riz organique au service des exportations, en alternance avec l’élevage de poissons en eau douce à U Minh.

En mars 2014, la superficie de culture du riz organique a été étendue de plus de 200 ha. Une centaine de paysans seront parrainés par la société Viên Phu dans l’investissement des systèmes d’irrigation et d’infrastructures, bénéficieront d’assistances techniques, sous la tutelle des agronomes de la société. En 2015, 300 ha supplémentaires devraient être consacrés à ce modèle, l’objectif étant d’atteindre les 10.000 ha ces prochaines années.

Texte et photos : Quôc Thai-Truong Giang/CVN

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