Syrie
Le principal hôpital d'Alep encore bombardé, le régime toujours à l'offensive

Le plus grand hôpital des quartiers rebelles d'Alep a été bombardé pour la deuxième fois cette semaine, alors que le régime et son allié russe poursuivent leur offensive militaire pour reprendre la totalité de la deuxième ville de Syrie.

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Un Syrien portant un enfant apparaît dans un nuage de poussière crée par des bombardements sur un quartier rebelle dans la banlieue de Damas, le 30 septembre.

Depuis son lancement le 22 septembre, cette campagne militaire a permis aux forces progouvernementales de grignoter du terrain aux dépens des rebelles dans le centre et le nord d'Alep, avec des bombardements qui ont tué des dizaines de civils. Divisée depuis 2012 entre un secteur ouest contrôlé par le régime et des quartiers est aux mains des rebelles, Alep est devenue le principal front du conflit syrien, qui a fait plus de 300.000 morts en cinq ans.

Environ 250.00 personnes, dont 100.000 enfants, vivent dans les quartiers Est, assiégés par le régime, et subissent, selon l'ONU, "la plus grave catastrophe humanitaire jamais vue en Syrie". Les efforts diplomatiques pour rétablir un cessez-le-feu en Syrie semblent complètement enlisés, avec des tensions grandissantes entre les États-Unis, qui soutiennent les rebelles, et la Russie, alliée de Damas.

Alors que la situation médicale est déjà catastrophique dans les quartiers rebelles d'Alep, deux barils d'explosifs ont frappé samedi matin le plus grand hôpital du secteur selon la Syrian American Medical Society (SAMS).

"Crime de guerre"

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a fait état d'un mort dans l'attaque. Un correspondant de l'AFP sur place a vu des lits tâchés de sang, du matériel médical éparpillé et des vitres brisées. Un docteur de l'hôpital a fait état du largage d'un autre baril d'explosifs dans l'après-midi "devant l'hôpital, forçant le personnel médical qui était toujours présent dans certains départements à évacuer tous les patients vers un autre établissement".

Le président du Parlement européen Martin Schulz a condamné une "attaque abjecte contre l'hôpital d'Alep", la qualifiant de "crime de guerre". Seules six structures hospitalières sont encore en activité dans les quartiers rebelles d'Alep, a indiqué la SAMS.

Selon un responsable de la station de pompage Souleimane al-Halabi, dans le secteur rebelle, la majorité de la ville souffrait le 1er octobre après-midi d'une coupure d'eau suite à l’endommagement du réseau électrique et l'incapacité des techniciens à effectuer les réparations nécessaires avec la poursuite des bombardements.

L'OSDH a confirmé la poursuite depuis le 30 septembre d'intenses combats entre rebelles et forces du régime, accompagnés de frappes russes, autour de la station située près de la ligne de démarcation. D'après l'ONG, le régime a gagné du terrain dans Souleimane al-Halabi et s'approche de celui de Boustane al-Bacha.

La France "mobilisée"

Depuis le début de leur offensive militaire de grande envergure sur Alep-Est, les bombardements du régime syrien et de son allié russe ont tué au moins 220 personnes selon l'OSDH. "La France se mobilise en ce moment-même au Conseil de sécurité (de l'ONU) pour mettre un coup d'arrêt à ce drame inacceptable", a-t-il ajouté, en référence à un projet de résolution centré sur Alep qui a commencé à être discuté vendredi par les ambassadeurs des cinq membres permanents.

Ce texte appelle au rétablissement du cessez-le-feu initié en septembre par un accord américano-russe, qui n'avait duré qu'une semaine, et la France espère le présenter le 3 octobre aux 15 pays membres du Conseil de sécurité.


AFP/VNA/CVN

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