L'Allemagne reconnaît sa «coresponsabilité» dans le génocide arménien

Le président allemand a reconnu l'importance du «travail de mémoire» à faire sur le génocide arménien.

L’Allemagne a reconnu jeudi soir 23 avril pour la première fois le «génocide» arménien par la voix de son président Joachim Gauck, qui a souligné la «coresponsabilité» allemande dans ce crime.

«Nous devons également, nous Allemands, faire notre travail de mémoire», a-t-il déclaré, évoquant «une coresponsabilité, et même, potentiellement, une complicité (de l’Allemagne) dans le génocide des Arméniens», lors d’une cérémonie religieuse à Berlin, à la veille des commémorations officielles du centenaire des massacres perpétrés par les Turcs ottomans, qui ont fait 1,5 millions de victimes entre 1915 et 1917.

Le mémorial dédié au génocide des Armeniens à Erevan.

C’est la première fois que l’Allemagne utilise officiellement le terme de «génocide» pour évoquer ces massacres. Une vingtaine de pays, dont la France et la Russie, avaient déjà franchi le pas. Ankara rejette toujours ce terme. Joachim Gauck prend le risque de froisser la Turquie, un important allié que Berlin s’est toujours efforcé de ménager sur ce sujet. L’Allemagne abrite la première communauté turque à l’étranger, estimée à environ trois millions de personnes.

Dans un texte publié lundi 20 avril, et qui devait être discuté vendredi 24 avril au Bundestag, les groupes parlementaires allemands n’étaient pas allés aussi loin que Joachim Gauck, se contentant d’établir un lien entre le massacre des Arméniens et les «génocides» du XXe siècle. L’initiative avait obtenu le soutien du gouvernement allemand, après d’âpres débats.

La reconnaissance du génocide par l'Allemagne, une première Le Parlement autrichien a suscité mercredi 22 avril la colère d’Ankara en reconnaissant le génocide arménien, une première dans ce pays allié, comme l’Allemagne, à l’empire ottoman durant la Première guerre mondiale. La Turquie a réagi en rappelant pour consultation son ambassadeur en Autriche.Ankara avait déjà été très irrité par des déclarations du pape François, qui a parlé pour la première fois du «génocide» des Arméniens, et par le Parlement européen qui a demandé aux Turcs de reconnaître le génocide. Evitant de stigmatiser la Turquie, M. Gauck, un ancien pasteur de RDA, a insisté sur les responsabilités allemandes, dans son discours prononcé lors d’une cérémonie oecuménique dans la cathédrale protestante de Berlin.

Des militaires allemands «ont participé à la planification et pour une part à la mise en place des déportations» d’Arméniens, a-t-il relevé. «Des informations d’observateurs et de diplomates allemands qui ont clairement établi la volonté d’extermination contre les Arméniens ont été ignorées» car le Reich allemand, allié à l’empire ottoman, «ne voulait pas compromettre ses relations» avec lui.


AFP/VNA/CVN

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