L'Afghane aux yeux verts, expulsée du Pakistan, rentre au pays

L'Afghane aux yeux verts, dont le portrait en couverture du National Geographic a fait d'elle l'icône des réfugiés afghans, a été accueillie le 9 novembre dans son pays par le président, après son expulsion du Pakistan où elle avait fui la guerre il y a plus de 30 ans.

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L'Afghane aux yeux verts Sharbat Gula, 45 ans, à Kaboul, le 9 novembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le cas de Sharbat Gula, dont les saisissants yeux verts mis en valeur par son foulard rouge avaient été immortalisés en 1984 dans un camp de réfugiés afghans au Pakistan, illustre le désespoir de nombreux réfugiés à l'idée d'être renvoyés dans leur pays d'origine toujours secoué par des combats.
"Content d'avoir accueilli Sharbat Gula et sa famille de retour en Afghanistan", a écrit le président Ashraf Ghani sur son compte Twitter. "Sa vie nous a inspirés. Elle représente toutes les femmes courageuses de ce pays", a ajouté le chef de l'
État afghan qui a donné une réception en son honneur au palais présidentiel et lui a promis un appartement meublé.
Sharbat Gula avait été emmenée par voiture jusqu'à la frontière dans la nuit du 8 au 9 novembre, avaient auparavant indiqué des responsables pakistanais. Elle avait été arrêtée le mois dernier par les autorités pakistanaises et avait passé 15 jours en prison avant son expulsion pour avoir obtenu frauduleusement une carte d'identité du pays.
"Nous avons expulsé Sharbat Gula vers l'Afghanistan. Elle a passé la frontière à 2h30 du matin, avec ses quatre enfants", a indiqué à l'AFP Asmatullah Wazir, un responsable administratif dans la ville frontalière de Torkham. Un second responsable a précisé qu'elle était également accompagnée de représentants de l'ambassade afghane au Pakistan.
La semaine dernière, elle avait confié à l'AFP avoir le "cœur brisé" de devoir retourner dans son pays d'origine, où les talibans sont à l'offensive face à un gouvernement affaibli. "L'Afghanistan n'est que mon lieu de naissance, mais le Pakistan était ma patrie et je l'ai toujours considéré comme mon propre pays", avait-elle confié à l'AFP depuis son lit d'hôpital à Peshawar, où elle était traitée pour une hépatite C.
"J'avais décidé de vivre et de mourir au Pakistan mais ils m'ont fait la pire des choses. Ce n'est pas ma faute si je suis né là-bas (en Afghanistan). Je suis déprimée. Je n'ai pas d'autre choix que de partir", avait ajouté Gula, qui dit avoir aujourd'hui 45 ans.
Cette mère de quatre enfants, analphabète, avait indiqué être arrivée au Pakistan orpheline, quatre ou cinq ans après l'invasion soviétique de 1979, comme des millions d'Afghans qui avaient fui les combats de l'autre côté de la frontière.
Après avoir accueilli les Afghans pendant des décennies, le Pakistan a accentué la pression ces derniers mois sur les réfugiés, avec une nouvelle date butoir pour leur rapatriation en mars 2017, tandis que l'ONU a doublé les primes de retour.
En conséquence, des centaines de milliers d'entre eux sont retournés au pays depuis juillet, laissant craindre une crise humanitaire majeure en Afghanistan.

AFP/VNA/CVN

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