L’actionnarisation des entreprises publiques, mission majeure de 2017

En 15 années, le Vietnam a réussi à réduire le nombre d'entreprises publiques d’environ 6.000 à 718 et leurs secteurs d’activité, de 60 à 19. L’actionnarisation permet non seulement d'assainir leur situation, mais aussi de réduire les dettes publiques.

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Le gouvernement a décidé de changer de modèles de croissance et de développement des entreprises. Il a donné instructions aux ministères, aux services et aux localités de poursuivre la réforme des textes pour accélérer la restructuration de l’investissement public, des entreprises publiques et du système financier et bancaire. Les faiblesses constatées dans la restructuration des entreprises ont été circonscrites, et plusieurs mesures sont mises en oeuvre pour perfectionner le régime de l’actionnarisation et accélérer cette dernière.

Si l’ouverture du capital des entreprises publiques n’est pas nouvelle au Vietnam, son rythme s’est accéléré ces dernières années.
Photo : Danh Lam/VNA/CVN

Désormais, les ministres et présidents des comités populaires des villes et provinces, ainsi que les chefs d’entreprises, sont responsables devant le Premier ministre des résultats de ces restructurations avec, à la clé, des révocations de poste en cas d’échec... «Tous les acteurs politiques doivent se mobiliser et s’engager dans les actionnarisations. Il faut également rendre les entreprises publiques plus compétitives. Leur nombre doit être réduit et elles doivent être gérées avec efficacité», a insisté le Premier ministre Nguyên Xuân Phuc.

Plus généralement, la restructuration du secteur économique public doit venir au soutien de la croissance économique et, pour ce, l’État se retirera des domaines où le secteur privé excelle, excepté dans certains cas particuliers.

Chercher les investisseurs stratégiques

Il s’agit d’abord des secteurs stratégiques pour la sécurité ou l’économie nationale, comme les secteurs de la défense, de l’électricité, de l’agroalimentaire et de la banque, où il restera actionnaire majoritaire ou unique, outre les entreprises déficitaires. Ce sera, aussi, les secteurs dont l’activité touche à l’intérêt général, dans lesquels il restera actionnaire non majoritaire ou minoritaire.

S’agissant du processus, il faudra d’abord déterminer les secteurs desquels l’État se retirera, selon les modalités précitées. «Ces principes doivent être observés strictement, en particulier lors de l’actionnarisation +stricto sensu+, c’est-à-dire l’ouverture du capital aux investisseurs», a souligné le chef du gouvernement. Nguyên Xuân Phuc a également demandé aux responsables de ces entreprises de faire preuve de plus de responsabilité lors de cette phase, prévenant qu’ils encourront des sanctions en cas de retards ou de pertes de fonds publics, avant de les engager à prendre toutes mesures utiles pour attirer des investisseurs stratégiques.

Dans une récente décision, le Premier ministre Nguyên Xuân Phuc a établi une liste de 240 entreprises publiques devant être actionnarisées durant la période 2016-2020. Ainsi, 103 de ces entreprises auront leur capital détenu à 100% par l’État, 4 à hauteur de 65%, 27 dans une fourchette allant de 50% à 60%, et 106 à moins de 50%.

Pour tenir les rôles de l'État dans le cadre d’une économie de marché, il est nécessaire de restructurer le secteur économique public répondant aux principes d’une économie centralisée et planifiée. Son outil majeur - il y en a d’autres - est l’actionnarisation, laquelle est considérée comme le moyen le plus sûr de désengager l’État au profit d’autres acteurs économiques, mais aussi et surtout, de changer les cultures d’entreprises.

L’objectif clé de 2017 est aussi d'attirer des investisseurs privés pour assurer la relève au sein de ces entreprises.

Continuité des principes de l’actionnarisation

L’actionnarisation permet également de faire rentrer au capital des investisseurs, notamment stratégiques, qui vont lui apporter financement, des nouvelles technologies et des savoir-faire, après avoir liquidé les filiales et unités non rentables ou accusant de trop lourdes pertes. Enfin, cette opération est menée parallèlement à la mise en oeuvre de politiques gouvernementales de soutien à la formation et à l’apprentissage professionnel, au-delà des reconversions pour le personnel surnuméraire.

Les entreprises ainsi actionnarisées atteignent alors un niveau supérieur de rentabilité et de compétitivité, comme cela a été constaté depuis le lancement de la restructuration du secteur économique public. Celle-ci s’est accélérée en privilégiant les actionnarisations dans les segments de l’industrie lourde, du commerce, du transport et de la construction, en veillant à un renouvellement effectif des technologies comme des capacités en ressources humaines.

Pour achever ce vaste désengagement de l’État, l’étude des entreprises publiques susceptibles de faire l’objet d’une actionnarisation doit être poursuivie, et de manière rationnelle, durant la période 2016-2020. Pour ce, l'État a décidé de plusieurs actions, dont une nouvelle étude des secteurs desquels il se retirera, comme exposé précédemment, mais aussi de veiller aux respects de principes majeurs, comme «de vendre les actions au prix du marché, tâche essentielle qui doit être menée en toute transparence», selon le vice-ministre des Finances, Trân Van Hiêu.

Dans toutes ces actions, une expertise nationale et internationale et des contrôles stricts sont nécessaires. Le gouvernement est déterminé à en finir avec les entreprises non rentables et les projets déficitaires. L’objectif clé de 2017 est aussi d'attirer des investisseurs privés pour assurer la relève au sein de ces entreprises. En 2016, 56 entreprises publiques ont été autorisées à se transformer en sociétés par actions, et le produit de leur actionnarisation a rapporté 6.840 milliards de dôngs au budget d’État, selon Dang Quyêt Tiên, vice-directeur du Département des finances d’entreprises (ministère desFinances).


Thê Linh/CVN

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