La "sculpture souple" des robes d'Azzedine Alaïa dans l'écrin de la Villa Borghese

Des robes au profil effilé jouxtant des statues antiques sur fond de marbres polychromes, "la sculpture souple" du styliste franco-tunisien Azzedine Alaïa, hommage à l'élégance féminine, est la dernière "invitée" de la Villa Borghese de Rome.

Intitulée "Couture/sculpture", cette exposition alliant haute couture contemporaine et art classique d'inspiration gréco-romaine "n'est pas une exposition de mode mais une exposition sur la sculpture, et plus précisément sur la statue", a souligné devant la presse Anna Coliva, la directrice de la Villa.

Une création du styliste franco-tunisien Azzedine Alaïa présentée lors de l'exposition "Couture/sculpture" à la Villa Borghese à Rome le 10 juillet 2015.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'exposition, qui sera ouverte au public jusqu'au 25 octobre, fait suite à une autre initiative audacieuse pour faire vivre la Galerie au delà du classicisme: l'exposition Alberto Giacometti, qu'avait organisée en 2014 Mme Coliva.

Mais cette fois, loin du hiératisme filiforme de l'artiste italien, c'est la sensualité de la haute couture féminine qui doit correspondre avec les corps nus du Bernin et d'autres sculpteurs prestigieux.

Dans ce musée romain "qui exalte le triomphe de la beauté des corps", le grand couturier franco-tunisien "propose la +sculpture souple+ faite d'un matériau différent du bronze et du marbre : le tissu dans toutes ses textures", a-t-elle expliqué.

Dans toutes les salles, sur deux étages, des silhouettes mystérieuses se détachent en douceur du riche décor polychrome : des robes longues, de toutes les nuances sombres et intenses, viennent s'allier, comme pour le plaisir, aux marbres. Elles ont été disposées là par Azzedine Alaïa en vertu d'une alliance subtile avec le style de chaque pièce.

Alaïa a choisi "un moyen subversif d'habiller le corps", explique le communiqué de présentation de l'exposition.

Vêtement de marbre

De chaque salle, ces robes rehaussent une couleur secrète et dominante - or, gris, noir, pourpre, vert d'eau, jaune - qu'on ne perçoit pas au premier abord, et correspondent souvent avec les oeuvres qu'elles côtoient. Ainsi, de chaque côté de la gracieuse "Jeune Maure avec un enfant et un chien", au vêtement de marbre blanc, oeuvre de la "bottega" de Giovanni Battista della Porta, deux tuniques immaculées d'Alaïa semblent l'éclairer de l'extérieur.

Toutes sans visage, ces robes semblent pourtant vivantes en même temps que figées aux côtés des marbres qui les entourent.

Le Néerlandais Mark Wilson, commissaire de l'exposition, qui a travaillé en étroit contact avec Azzedine Alaïa, souligne qu'il est un "artiste classique" avant d'être un styliste. Un "classicisme" qui s'allie donc aux collections de la Villa.

"Alaïa est à la Villa Borghese en visiteur. Il se sent à l'aise mais il est aussi respectueux" de ce qui l'entoure, observe Mark Wilson, alors que le couturier, tout de noir vêtu, se tient en retrait, silencieux.

"Les expositions récemment organisées par la Galerie Borghese ont été conçues pour exprimer les aspects historiques, philologiques et contemporains de la collection, avec l'objectif d'explorer au delà de ses propres sphères. Pour cette raison, la galerie, comme une entité fluide, entend adopter une autre forme à chaque exposition, son histoire se poursuivant dans le monde contemporain", ont expliqué les organisateurs.

Azzedine Alaïa est devenu en un demi-siècle, sans publicité ni promotion pour ses vêtements qu'il présente le plus souvent de façon privée, internationalement reconnu avec ses robes sculpturales.

AFP/VNA/CVN

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