La «free rando», pour skieurs en quête d’espaces vierges

Moins d’efforts mais plus de glisse. La «free rando», à mi-chemin entre hors piste et ski de randonnée, fait de plus en plus d’adeptes chez les skieurs confirmés en quête d’espaces vierges et de neige fraîche.

La «free rando» fait de plus en plus d’adeptes chez les skieurs confirmés.
Photo : AFP/VNA/CVN

Arrivés à 2.400 mètres d’altitude, au sommet de la petite station des Sept Laux, dans les Alpes françaises, Jean-François, Yohan, Robert, Pauline et Peio déchaussent au milieu des skieurs lancés sur les pistes.

Les spatules fixées sur le dos, ils empruntent alors un étroit chemin sur une arête enneigée parsemée de rochers. L’objectif : atteindre en une vingtaine de minutes la cime de la Jasse (2.478 mètres) qui permet ensuite d'accéder à 1.400 mètres de pente en pleine nature, au cœur du massif de Belledonne.

«C’est le plaisir de marcher un peu, d’avoir des endroits vierges et d'apprécier une descente en étant seule. On se sent un peu plus en montagne et loin du monde», raconte Pauline Musolesi, 22 ans, adepte de «free rando» depuis plusieurs années.

Faire sa trace

Une fois engagés dans le vallon du Vénétier, certains randonneurs enfilent des «peaux de phoque» (rubans synthétiques fixés sous les skis pour remonter la pente), afin d'aller chercher une descente dans une combe inexplorée.

Les skieurs remontent les pentes équipés de «peaux de phoque».
Photo : AFP/VNA/CVN

Le but, «c’est un peu de s'évader et d'aller trouver une ligne où il y a de la neige vierge et de faire sa trace dedans», explique Peio Lafourcade, 44 ans. «On se fait plaisir à la descente en faisant un minimum de montée». Car contrairement au randonneur à ski qui peut enchaîner quatre heures de montée avant de profiter de la descente, le «free randonneur» n’est pas allergique aux remontées mécaniques. Il monte juste ce qu'il faut pour s'éloigner des domaines skiables et atteindre des vallons plus sauvages, inaccessibles en télécabine ou autre.

«Ça permet de faire de belles descentes sans trop transpirer», résume Didier Minelli, guide de la région.

Pas complètement nouvelle, la pratique se développe fortement avec la commercialisation d'un matériel spécifique (skis, fixations, chaussures, etc.) qui permet notamment «plus de facilité dans des neiges un peu difficiles», remarque Peio.

Fric rando pour hipster

Côté sécurité, les contraintes restent les mêmes qu’en ski de randonnée, du fait des risques d’avalanche ou de chute. Le port d’un détecteur de victimes d'avalanche, d’une pelle, d’une sonde, et éventuellement d’un baudrier, est ainsi fortement conseillé.

La «free rando» se pratique à Sept Laux (Isère, France).

«Dans free rando, il y a free. (...) On fait peut-être ce qu'on veut dans notre itinéraire. Par contre, on se renseigne sur la nivologie : est-ce qu’il a neigé ? Est-ce qu’il y a eu du vent ? Quel est le risque d’avalanche sur une échelle de 5 ? On ne fait pas n'importe quoi», explique Jean-François Genevray, guide aux Sept Laux (Isère, France).

Surfant sur la vague, plusieurs stations des Alpes françaises proposent des initiations pour les néophytes, comme aux Sybelles, à La Clusaz ou à La Plagne.

Pour les experts de la discipline, la marque de skis Zag organise même une compétition depuis deux ans. Preuve que la discipline est devenue incontournable, elle a même ses contempteurs sur internet (https://www.dailyfreeski.com) qui la qualifient de «fric rando» pour «hipster barbu» désireux de «se la jouer puriste du ski».

AFP/VNA/CVN

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