La Colombie signe un accord de paix historique avec les Farc

La Colombie vit lundi 26 septembre une journée historique avec la signature de l'accord de paix conclu avec la guérilla des Farc pour mettre fin à plus d'un demi-siècle d'une guerre fratricide, qui a fait des millions de victimes.

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Des membres des Farc, le 25 septembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'accord, conclu le 24 août à La Havane, doit être signé par le président Juan Manuel Santos et par le commandant en chef des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), Rodrigo Londoño, plus connu sous ses noms de guerre de Timoleon Jimenez ou Timochenko.

Tous deux prendront la parole lors de la cérémonie prévue à partir de 17h00 (22h00 GMT) sur l'esplanade du centre des conventions de Carthagène des Indes, station balnéaire considérée comme la perle des Caraïbes (Nord), en présence d'environ 2.500 personnes conviées à se vêtir de blanc, dont des victimes du conflit.

"Je ressens une grande émotion et une grande joie pour les Colombiens", a déclaré M. Santos dimanche 25 septembre. "Et je ressens un peu de peur pour le défi qui nous attend, de construire cette paix. Cela va requérir un très grand effort de tous les Colombiens", a-t-il souligné, selon un communiqué de la présidence.

Quinze chefs d'État latino-américains sont attendus, à commencer par le Cubain Raul Castro, arrivé dès dimanche 25 septembre et dont le pays a accueilli pendant presque quatre ans les pourparlers de paix, menés aussi sous les auspices de la Norvège, du Venezuela et du Chili.

La paix signée avec un "baligrafo"

Parmi les autres personnalités invitées pour cet acte sans précédent figurent le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon ; son homologue de l'Organisation des États américains (OEA), Luis Almagro; ainsi que les secrétaires d'État américain, John Kerry, et du Vatican, le cardinal Pietro Parolin.

Montage photos du président colombien Juan Manuel Santos (gauche) et du commandant en chef des Farc, Timoleon Jimenez, alias Timochenko, lors d'une rencontre à La Havane, le 23 septembre à Cuba.
Photo : AFP/VNA/CVN

La présidente du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, et son homologue de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, assisteront également à la cérémonie, d'une durée de 70 minutes et retransmise en direct à la télévision.

Au total, 27 ministres des Affaires étrangères, dont le Norvégien Borge Brende, ainsi que l'ex-roi d'Espagne Juan Carlos, les ex-présidents uruguayen José Mujica et mexicain Ernesto Zedillo, l'ancien chef du gouvernement espagnol Felipe Gonzalez et l'ex-secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, seront aussi présents.

M. Brende, dont le pays a été l'un des facilitateurs des pourparlers de paix, a salué dimanche soir 25 septembre, cet "accord historique" et "très complet", tout en avertissant que "mettre en œuvre tout ce qui a été convenu va demander beaucoup de leadership".

Les dates clés de la guérilla des Farc.
Photo : AFP/VNA/CVN

La cérémonie sera précédée à 08h00 (13h00 GMT) d'un hommage de M. Santos aux forces de l'ordre. Puis à 12h00, le cardinal Parolin mènera, en l'église San Pedro Claver, "une prière pour la réconciliation de tous les Colombiens", reprise au même moment dans "tous les lieux de culte" du pays. Un déjeuner réunira ensuite le président colombien et les hauts dirigeants présents.

M. Santos signera l'accord de paix avec un "baligrafo", stylo fabriqué à partir d'une balle de mitraillette ou de fusil, utilisée pendant le conflit, et qui porte l'inscription : "Les balles ont écrit notre passé. L'éducation notre avenir". Il en offrira ensuite un à chaque chef d'État et au secrétaire général de l'ONU.

Trêve de la guérilla de l'ELN

Le conflit armé a, au fil des décennies, impliqué différentes guérillas d'extrême gauche, dont l'Armée de libération nationale (ELN, guévariste), encore active avec 1.500 combattants, des milices paramilitaires d'extrême droite et les forces armées, faisant plus de 260.000 morts, 45.000 disparus et 6,9 millions de déplacés.

Chronologie des accords pour mettre fin au conflit en Colombie, chiffres clés du conflit et zone d'influence des Farc dans le pays.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'ELN a annoncé dimanche 25 septembre une trêve unilatérale le temps du référendum du 2 octobre, lors duquel les électeurs doivent approuver l'accord de paix pour qu'il entre en vigueur.

"Nous avons décidé qu'il n'y aura pas d'actions offensives de l'ELN en ces jours du référendum pour faciliter la participation des gens" au scrutin, a déclaré Pablo Beltran, chef de l'Armée de libération nationale (ELN), dans une interview à la radio Nacional Patria Libre, organe de l'ELN.

Au total 2.700 policiers et militaires sont mobilisés pour assurer la sécurité de la signature de l'accord de paix, ainsi que 29 avions et hélicoptères, dont certains survolaient déjà Carthagène dimanche. Quatre navires et neuf vedettes surveillent en outre la côte.

Épargnée par la guerre, cette station balnéaire touristique - dont la ville coloniale fortifiée est classée au patrimoine mondial de l'UNESCO - n'a pas de signification symbolique. Elle a plutôt été choisie pour ses infrastructures et préférée à la capitale Bogota dont l'altitude (2.600 m) aurait pu incommoder certains invités étrangers.

AFP/VNA/CVN

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