Élection en Équateur : les deux candidats revendiquent la victoire

Les deux candidats à la présidentielle en Équateur ont chacun revendiqué la victoire dimanche 2 avril après ce scrutin pour désigner le successeur de Rafael Correa et choisir entre socialisme et virage à droite, vote crucial pour une gauche latino-américaine affaiblie.

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Le socialiste Lenin Moreno, candidat à la présidentielle, salue ses partisans à Quito le 2 avril.

Invoquant des sondages de sorties des urnes différents, le socialiste Lenin Moreno comme l'ex-banquier Guillermo Lasso ont annoncé leur triomphe.

Le Conseil national électoral (CNE) a prévenu qu'il ne s'agissait que d'estimations et non de résultats officiels, attendus à partir de 20h00 (01h00 GMT lundi 3 avril).

"Les données sont claires (...) Nous avons un avantage très, très important", a cependant affirmé M. Moreno, citant l'institut Perfiles de Opinion (Profils d'opinion), réputé proche des corréistes, et qui crédite l'ancien vice-président de 52,2% des voix. Mais selon l'institut Cedatos, que le gouvernement lie à l'opposition, M. Lasso a rallié 53,02% des suffrages. "Nous avons gagné ! La démocratie a gagné ! Vous avez tous gagné", a-t-il lancé à Guayaquil, sa ville natale et capitale économique du pays, sur la côte pacifique (Ouest).

Ce scrutin "démocratique" s'est déroulé "en paix", a précisé le président du CNE, Juan Pablo Pozo, à la fermeture des bureaux de vote à 17h00 (22h00 GMT).

Accusations de corruption

Favori des sondages, interdits de diffusion depuis le 22 mars, le candidat du parti au pouvoir Alliance Pais (AP, Patria Altiva i Soberana : Patrie altière et souveraine - l'acronyme jouant sur le mot pays en espagnol), affichait de quatre à 14 points d'avance sur son adversaire du mouvement Créant des opportunités (Creo, "Je crée/Je crois").

Le candidat à la présidentielle en Équateur Guillermo Lasso (centre) affiche sa joie à côté de son épouse Maria de Lourdes Alcivar (droite) et devant ses partisans à Guayaquil, Équateur, le 2 avril.

Toutefois, des enquêtes non publiées faisaient état en fin de semaine "d'un nul technique à quasiment 50/50, mais avec une légère tendance en faveur de Lasso", selon Santiago Basabe, politologue de la Faculté latino-américaine de sciences sociales (Flacso).

"Le pays a besoin d'un changement (...) une nouvelle façon de gouverner", a déclaré une électrice, Lourdes Gonzales, 49 ans, femme au foyer.

Aux législatives du 19 février, AP a perdu sa majorité des deux-tiers, conservant néanmoins la majorité absolue à l'Assemblée. Elle a le soutien des classes populaires, bénéficiaires des programmes de la "Révolution citoyenne" corréiste. "J'ai voté pour Lenin (...) parce que Correa a été un bon président et il faut continuer", a estimé Maria Pillajo, 29 ans, ouvrière en mécanique de précision.

Le président sortant - qui prévoit d'enseigner l'économie en Belgique, pays de son épouse - a mis à profit la manne pétrolière pour moderniser l'Équateur. Mais son gouvernement a été éclaboussé par des accusations de corruption.

M. Lasso a séduit des classes moyennes affectées par la crise due à la chute des cours du brut, et lasses de la confrontation du chef de l'État, notamment avec les milieux d'affaires.

M. Moreno a accusé "le candidat banquier" de s'être enrichi pendant la grave crise financière de 1999 alors qu'il était aussi ministre de l'Économie.

AFP/VNA/CVN

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