Des souvenirs inoubliables chez les Lolo noirs

Les Lolo noirs sont une ethnie originaire de Chine qui s’est installée au Vietnam il y a 400 ans. Ils comptent aujourd’hui sur le territoire vietnamien 7.000 habitants environ et vivent dans les régions montagneuses du Nord.

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Deux touristes visitent un village des Lolo noirs dans le Nord-Ouest.

À la différence des autres ethnies, les Lolo noirs habitent vraiment cachés, isolés dans les hautes montagnes du Nord du Vietnam, où il y a de belles rizières en terrasse, de jolies maisons sur pilotis se cachant derrière les haies de bambous. C’est peut-être pourquoi ils gardent bien leur identité. Cela nous donne envie de découvrir cette région.

Notre trajet commence par trois heures et demie de marche à travers une forêt primitive, humide et sauvage - bien sûr c’est la forêt tropicale. Imaginez une piste en terre battue sinueuse comme un serpent avec des fougères des deux côtés, des mousses, des feuilles mortes sur le chemin qui nous rappelle un conte où il y avait une princesse qui dormait et attendait un prince charmant pour la réveiller.

Trois générations sous le même toit

Après une heure de marche, nous sommes fatigués. Notre équipe choisit des troncs de bois morts sur le chemin pour faire une pause. En se reposant, quelques blagues, quelques histoires de fantômes et même des bêtises racontées… pour faire rire, pour reprendre de l’énergie, et pour chasser la fatigue. Un petit repos dure quelques minutes, et puis nous devons repartir pour sortir de la forêt. Incroyable ! Un paysage spectaculaire s’ouvre devant nos yeux : le ciel bleu, les rayons du soleil se reflètent dans les rizières inondées comme le miroir brillant de la nature.

Nous sortons les appareils photo pour ne pas rater ce beau paysage ! Nous continuons la marche en suivant le chemin plat. Dès que nous atteignons le sommet d’une colline, une vue panoramique s’ouvre devant nous : à la gorge de deux montagnes liées, c’est le village où nous allons aller. Les toits des maisons apparaissent entre les arbres, tels que des bambous et des arbres de litchi, je crois !

J’ai l’impression de voir par avion le village. Après avoir fait quelques très belles photos, nous descendons au village toujours par le beau chemin en terre. Dès l’entrée du village, il y a déjà un groupe de petits Lolo qui nous attendent en lançant le mot «Bonjour» avec de très beaux sourires (je crois qu’ils nous ont repérés de loin). À notre tour, nous répondons aux enfants en souriant. Voilà c’est le premier contact sympathique avec les habitants du village.

Les enfants nous amènent dans une famille de Lolo noirs où nous passons la nuit. À l’escalier de la maison sur pilotis, la famille de cinq personnes nous accueille chaleureusement (mamie, son fils, sa belle-fille et deux petits enfants). Avec le beau sourire qui montre les rangées de dents noires - la beauté traditionnelle ici, mamie nous montre où nous dormons, où nous mangeons et où nous nous lavons…

Des enfants Lolo noirs.

En attendant les autres qui se lavent, nous faisons le tour de la maison pour l’admirer et comprendre la vie des habitants ici. Cette maison est située sur une bonne place avec un beau jardin potager derrière et une belle vue avec une terrasse en bambou devant. En haut, sur pilotis, c’est le coin de la famille pour la chambre à coucher, la cuisine, et même le stockage de produits agricoles. En bas, il y a des places pour les bêtes (buffles, vaches…), les outils agricoles (faucille, hache, charrue…) et la propre cuisine pour les bêtes, quel honneur !

Elle tisse le rêve de ses enfants

À la terrasse, il y a un métier à tisser où la belle-fille produit de beaux vêtements. Ces derniers sont créés par les mouvements lestes des mains et les mouvements rythmiques des pieds. Avec son métier, elle tisse non seulement les tenues mais encore le rêve de ses enfants quand le Têt et le printemps arrivent. Les petits sont bien contents de montrer à leurs amis les beaux vêtements en disant : «Et voilà ! C’est la tenue que ma mère a faite !»

À l’entrée de la maison, à gauche, après la porte, c’est le foyer. Si le métier à tisser symbolise le besoin de porter, le foyer symbolise celui de manger, de chauffer. C’est le lieu de réunion de la famille après une grosse journée de travail. Là-bas, nous chauffons (il fait froid la nuit à 1.000 mètres d’altitude), nous mangeons ensemble ou discutons. C’est également le lieu où les enfants regardent, attendent ce qu’ils vont manger. Nous prenons un dîner très simple mais typique avec la famille, nous discutons de plein de choses comme: À quel moment doit-on planter du riz ? Combien d’habitants dans ce village ? Il faut combien de temps pour finir un vêtement complet ? Combien d’enfants au total voulez-vous ? Comment fait-on pour vivre quand il n’y a pas d’électricité ici ?…

Et puis nous demandons à la mamie «Comment fait-on pour teindre les dents ?» Et nous jouons encore avec ses petits-enfants. Ils sont vraiment mignons. La nuit passe tranquillement sous le toit de la maison. Le lendemain matin, je suis réveillée par le chant du coq et je sais que nous devons repartir pour découvrir l’autre village dans notre trajet prévu.

La famille de trois générations nous dit au revoir en nous embrassant. Et voilà ! Nous quittons le village avec plein de souvenirs dans la mémoire : des gens gentils et amicaux avec de très beaux paysages.


Texte et photos : Lê Vân Nhung/CVN

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