Des jouets qui font peur cassent la baraque au box-office

Tout cinéphile a au compteur son lot de vampires et loups-garous et au bout d'un moment, ils n'effraient pas plus qu'un Arlequin ou une grosse peluche mal peignée.

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Une affiche du film d'horreur ''Annabelle'' sur la façade d'un cinéma, le 22 octobre 2014 à Paris.

Mais s'il y a une créature qui continue à faire trembler les amateurs de sensations fortes dans les salles obscures, ce sont celles qui semblent au départ les plus inoffensives: les jouets hantés. Maléfiques. Terrifiants.

Des ours en peluche sournois aux clowns possédés en passant par les poupées en porcelaine meurtrières qui se balancent d'un air menaçant sur leur fauteuil à bascule, ces personnages cartonnent régulièrement en salles, et donnent des frissons - de joie - aux spectateurs comme aux producteurs.

Pour les experts, le succès de ces jouets tueurs vient de la dissonance et de l'effroi suscité par l'idée d'enfants cajolant innocemment ces objets chéris qui se transforment en monstres.

"Il y a quelque chose de très primal dans ces peurs absurdes dont je présume que la plupart d'entre nous ne se sont jamais totalement débarrassés en grandissant", remarque Shawn Robbins, chef analyste de la société spécialisée Boxoffice.com, interrogé par l'AFP.

"Annabelle 2: la création du mal", qui a ravi les critiques et a obtenu un score positif de 100% sur l'agrégateur de critiques en ligne Rotten Tomatoes, est le dernier film d'un genre qui comprend plus de 100 films.

Les jouets tueurs fascinent les spectateurs depuis que Lionel Barrymore a incarné dans "Les poupées du diable" un travesti fugitif qui vend des poupées semblant plus vraies que nature - mais qui sont en réalité des humains rapetissés.

"Jeu d'enfant" (1988) a créé la poupée peut-être la plus terrifiante de toutes, Chucky, qui vulgaire, ivrogne et misogyne a donné lieu à une série de quatre films sortis en salles et deux suites directement diffusées en DVD.

Lors du Festival de film de Los Angeles, le 19 juin 2017.
Photo : AFP/VNA/CVN

Vraie poupée hantée

Après un passage à vide, le genre des jouets maléfiques a été relancé par le cinéaste australien James Wan qui a imaginé Billy, la marionnette utilisée par un psychopathe vicieux pour épouvanter ses victimes dans "Saw" (2004), et plusieurs suites.

Sa plus importante contribution reste Annabelle, une poupée en porcelaine hantée qui a fait sa première apparition dans "The Conjuring: les dossiers Warren" (2013).

Inspirée d'une vraie poupée supposément hantée, "Raggedy Ann", exposée dans un musée du Connecticut, Annabelle est considérée par beaucoup comme la poupée la plus horrifiante de l'histoire du cinéma.

"Annabelle", un film dérivé ("spinoff") au succès commercial mais descendu par la critique, est sorti en 2014.

James Wan est le producteur de suites bien plus impressionnantes des aventures maléfiques d'Annabelle, qui sort le 9 août en France.

Filmé l'été dernier au studio Warner Bros de Burbank à côté de Los Angeles, ce film se situe avant les événements du premier "Annabelle", et se focalise sur un fabricant de poupées et sa femme, dont la fille est morte vingt ans plus tôt.

Meurtres et troubles s'ensuivent quand ils décident d'accueillir chez eux plusieurs adolescentes venues d'un ancien orphelinat.

"Annabelle a une histoire si riche", a raconté le réalisateur suédois de 36 ans David Sandberg aux journalistes lors d'une projection de presse au festival du film de Los Angeles.

"Elle est inspirée d'une vraie poupée et James a si bien travaillé en imposant ce personnage dans +The Conjuring+ que les gens l'associent immédiatement au Mal".

L'acteur australien Anthony LaPaglia, lauréat de multiples prix dont un Emmy et un Golden Globe, qui joue le fabricant de poupées, dit avoir intentionnellement évité de faire mieux connaissance avec les deux jeunes comédiennes qui lui donnent la réplique - Lulu Wilson, 11 ans, et Talitha Bateman, 15 ans -, pour que l'ambiance sur le plateau soit "encore plus flippante".

"J'aime toujours la violence suggérée plutôt que de voir une épée traverser la tête de quelqu'un et ce film a beaucoup de violence suggérée qui le rend encore plus effrayant", a-t-il expliqué aux journalistes sur le tapis rouge avant d'ajouter en plaisantant: "pour moi, la meilleure partie de ce tournage a été de venir travailler chaque jour faire peur à ces enfants".


AFP/VNA/CVN

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