Brexit
Début des grands travaux de sortie pour Londres

Le Brexit officiellement enclenché, le Royaume-Uni se prépare à des négociations de longue haleine pour décrocher le meilleur accord à ses yeux avec Bruxelles tout en commençant à expurger le droit britannique des lois européennes.

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Dans une salle de marché à Londres, pendant le discours de Theresa May au Parlement britannique, le 29 mars.

Dès jeudi 30 mars, le gouvernement de Theresa May publie le Livre Blanc d'un projet de loi baptisé "Grande abrogation" (Great repeal Bill), visant à abolir le Code de la loi de 1972 qui a permis d'incorporer la législation européenne au droit britannique.

L'objectif est de convertir ces lois européennes en lois nationales, quitte à en conserver certaines jugées nécessaires tout en éliminant les autres.

Cela "va clarifier la façon dont nous allons transposer pas seulement les acquis mais aussi les jugements significatifs de la Cour de Justice européenne", a assuré Mme May mercredi 29 mars devant les députés britanniques.

Avec près de 19.000 lois européennes en vigueur, la tâche s'annonce immense et devrait se faire par étape pour éviter un saut dans le vide juridique.

Tout aussi ardues seront les négociations de sortie avec l'Union européenne (UE) à 27, prévues pour durer deux ans.

Theresa May a indiqué vouloir conclure "un partenariat étroit et spécial qui porte sur une coopération économique et sécuritaire". Elle a également réclamé que ces négociations de sortie se déroulent en parallèle de celles du nouvel accord qui liera son pays à l'UE.

Une demande que la chancelière allemande Angela Merkel a immédiatement retoqué.

Avant de parler avenir, "il va falloir d'abord clarifier comment délier" les liens tissés pendant 44 ans, a-t-elle dit.

"Chantage" sur la sécurité

Jeudi 30 mars, la dirigeante allemande sera à La Valette pour le congrès du Parti populaire européen (PPE) qui rassemble les partis conservateurs européens.

L'occasion de faire un premier point entre Européens puisque le président du Conseil européen Donald Tusk, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy seront également présents.

Puis vendredi 31 mars, Donald Tusk proposera des "orientations de négociations", qui traceront en des termes généraux les lignes rouges et le cap à respecter aux yeux de l'UE pour aboutir à un accord de sortie. Elles seront soumises aux dirigeants des 27 pays européens lors d'un sommet le 29 avril à Bruxelles.

Avant ça, le Parlement européen votera le 5 avril en plénière à Strasbourg son propre texte, qui prévient "qu'un accord sur une future relation (...) ne peut être conclu qu'une fois que le Royaume-Uni se sera retiré de l'UE".

L'UE "agira de manière unie et préservera ses intérêts", a d'ores et déjà prévenu le Conseil européen.

Si Mme May et Bruxelles semblent prêts à trouver un accord sur les droits des immigrés européens, la facture de sortie que Bruxelles compte présenter à Londres au titre des engagements déjà pris devrait constituer un sévère point de friction.

"Il n'y a pas de demande formelle", a dit Mme May sur la BBC mercredi soir 29 mars, ajoutant que son pays "respectera ses obligations".

Son ministre des Finances, Philip Hammond, avait toutefois prévenu plus tôt que Londres "ne reconnaît pas les montants parfois très importants qui ont circulé à Bruxelles".

La note est évaluée par les Européens entre 55 et 60 milliards d'euros.

Dans sa lettre de rupture adressée à M. Tusk mercredi 29 mars, Mme May semble mettre dans la balance des négociations la poursuite de la coopération en matière de sécurité.

Alors que "la sécurité en Europe est plus fragile aujourd'hui qu'elle ne l'a jamais été depuis la fin de la Guerre froide, affaiblir notre coopération pour la prospérité et la protection de nos citoyens serait une erreur coûteuse", a-t-elle écrit.

"C'est important pour nous et je veux continuer à avoir la même coopération mais cela fera partie de l'accord global", a-t-elle ensuite dit sur la BBC.

Une menace voilée que Guy Verhofstadt, référent du Parlement européen pour les négociations du Brexit, n'a guère appréciée. "La sécurité de tous les citoyens est un sujet bien trop grave" pour faire l'objet de "chantage", a-t-il réagi.


AFP/VNA/CVN

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