Crise politique au Venezuela : heurts entre manifestants et la police

Des heurts faisant neuf blessés, dont un par balle, ont opposé mardi 4 avril à Caracas la police à des manifestants protestant contre le coup de force de la Cour suprême qui s'est attribuée les pouvoirs du Parlement.

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Un millier d'opposants cherchaient à rejoindre l'Assemblée nationale, lorsque les échauffourées ont éclaté, le
Photo : AFP/VNA/CVN

Bien que la plus haute juridiction ait décidé de reculer samedi 1er avril face aux pressions internationales, les antichavistes (du nom du défunt président Hugo Chavez, 1999-2013) ont néanmoins maintenu les manifestations pour accentuer la pression sur le président socialiste Nicolas Maduro.

Un millier d'opposants cherchaient mardi 4 avril à rejoindre l'Assemblée nationale, lorsque les échauffourées ont éclaté. Les forces de l'ordre, qui leur barraient la route, ont fait usage de gaz lacrymogène tandis que les manifestants ont jeté des pierres. Quelques bousculades ont également eu lieu.

Neuf personnes ont été blessées, dont une qui a reçu une balle dans la jambe, a annoncé à l'AFP Ramon Muchacho, maire d'un district de Caracas. "Il est hors de danger", a-t-il précisé, ajoutant que les autres victimes présentaient des "traumatismes" divers.

Le député d'opposition José Olivares et Lilian Tintori, épouse de la figure de l'opposition emprisonnée Leopoldo Lopez, ont affirmé sur Twitter que la manifestation avait été la cible de groupes armés proches du gouvernement.

Plusieurs députés, qui se dirigeaient avec le cortège vers l'enceinte législative, affirment avoir été incommodés par le gaz lacrymogène. Ils ont finalement pu accéder individuellement au bâtiment.

La Cour suprême, proche du camp présidentiel, s'est attribuée la semaine dernière le pouvoir d'édicter des lois qui appartient normalement au parlement, bastion de l'opposition de centre droit, s'attirant une pluie de critiques internationales.

Peu avant, la plus haute juridiction avait également privé les députés de leur immunité et conféré des pouvoirs élargis au chef de l'État afin de lui permettre de réviser les lois sur le crime organisé, le financement du terrorisme, ainsi que le code pénal et celui de la justice militaire.

La Cour suprême est finalement revenue samedi 1er avril sur cette série de décisions.

Le parlement, dominé depuis décembre 2015 par l'opposition de centre droit au président socialiste, a déclaré que ce recul était insuffisant, estimant que se poursuivait un "coup d'État" voulu par M. Maduro pour renforcer son pouvoir.

Les députés devaient siéger mardi 4 avril pour initier un processus de destitution des juges de la Cour suprême mais la séance a été reportée à mercredi 4 avril.

Outre la profonde crise politique en cours, le Venezuela, pays pétrolier qui a connu trois tentatives de coup d'État depuis 1992, est frappé par une pénurie qui concerne 68% des produits de base, et l'inflation y est devenue incontrôlable (1.660% fin 2017, selon une prévision du FMI).


AFP/VNA/CVN

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