Circulation : une nouvelle feuille de route pour Hanoï

Afin de fluidifier le trafic, la ville de Hanoï prévoit d’interdire les deux-roues motorisés à partir de l’an 2025, couplée à des services de transports publics modernes et performants. Un modèle déjà appliqué par un certain nombre de grands centres urbains internationaux.

>>Hanoi déterminée à moderniser son réseau de transports

Un embouteillage dans la rue Lê Van Luong, Hanoï.

"Tous les jours à partir de 07h30, sur l’axe Khuât Duy Tiên-Nguyên Trai-Nga Tu So, c’est la même chose. Les autos, motos, camionnettes et bus s’agglutinent dans ce qui s’apparente à une foire d’empoigne pour avancer de quelques centimètres. Le matin, il me faut une heure et demie pour aller au bureau, qui se trouve à environ 11 km de chez moi», peste Nguyên Van Quy, domicilié dans l’arrondissement de Hà Dông.

Même son de cloche du côté de Thu Nga, qui habite aussi l’arrondissement de Hà Dông. À la différence qu’elle emprunte l’axe Nguyên Xiên-Khuât Duy Tiên-Pham Hùng : «Les embouteillages sont devenus chroniques aujourd’hui. Ils durent quelques heures. Beaucoup de conducteurs roulent sur les trottoirs ou en sens inverse. La circulation est un cauchemar pour moi».

Hanoï compte à l’heure actuelle 5,5 millions de véhicules individuels dont 500.000 autos et 5 millions de motos. Problème, les axes de communication de la ville sont déjà victimes au mieux de ralentissements, au pire de bouchons inextricables, notamment aux heures de pointe.

Dô Manh Linh, responsable du Groupe de la police de la circulation N°7 chargé de ces axes, fait savoir que chaque jour, 20 policiers sont mobilisés régulièrement - en coopération avec ceux des quartiers de Thanh Xuân Nam et de Thanh Xuân Bac -pour tenter de fluidifier le trafic sur ces deux axes congestionnés. En vain.

Ces bouchons sont dus essentiellement aux travaux de construction d’infrastructures, qui bloquent une partie de la chaussée, mais aussi aux comportements stupides de certains usagers qui n’ont cure du code de la route et des règles de base du savoir-vivre.

Transports en commun, une alternative crédible

Les bus devront constituer le principal moyen de transport en commun de la ville

Avec un rythme de croissance de l’ordre de 10% de nouvelles immatriculations par an, 600.000 automobiles et 11 millions de motocyclettes devraient circuler dans la capitale d’ici dix ans.

Les experts sont formels, puisque les infrastructures de transport ne parviennent pas à suivre la croissance rapide du nombre de véhicules individuels en circulation, Hanoï n’aura d’autre choix que de les limiter. Mais puisqu’il n’est pas question d’empêcher les habitants de se déplacer, la ville doit tout miser sur les transports en commun.

Le directeur du Service des communications et des transports de Hanoï, Vu Van Viên, est parfaitement conscient de la situation, critique. Et le pire est à venir si rien n’est fait. D’où l’idée d’interdire les deux-roues motorisés dans le centre-ville. «Hanoï va concrétiser cette option suite à l’accord du Premier ministre Nguyên Xuân Phuc», affirme Vu Van Viên.

Bùi Danh Liên, président de l’Association des transports de Hanoï confirme. Selon lui, la ville a déjà élaboré un plan concret sur la limitation des véhicules individuels et l’interdiction des motos en centre-ville.

Si l’idée paraît intéressante sur le papier, il faudra d’abord soumettre ce plan aux habitants et aux organisations politiques et sociales, lequel doit être accompagné de mesures et d’une réorganisation importante pour son bon fonctionnement. «Il faudra perfectionner les infrastructures, développer les transports publics et déplacer un certain nombre d’établissements scolaires en périphérie», précise Bùi Danh Liên.

«Bien que les motos soient actuellement le principal moyen de locomotion des habitants, je suis d’accord avec l’option de la ville sur leur limitation. Cependant, il faudra améliorer - et pas qu’un peu - la qualité du réseau de transports publics, et ce à tous les niveaux», partage Lê Trung Quân, cadre retraité domicilié dans l’arrondissement de Hoàn Kiêm.

Pour devenir d’ici 2020 un centre urbain «moderne et civilisé», la municipalité de Hanoï s’est fixée neuf Objectifs de développement dont la limitation et la suppression des véhicules individuels.

Ces cinq prochaines années, la ville se concentrera sur le perfectionnement et l’exploitation du réseau de bus à grande vitesse et de deux lignes ferroviaires urbaines : Cat Linh - Hà Dông et Nhôn - Gare de Hanoï. Elle resserrera les conditions d’immatriculation des véhicules, sans oublier d’investir dans la construction d’axes de communication périphériques pour que le réseau de transports publics puisse répondre à 25% des besoins de déplacement des habitants, puis à 35-40% en 2025.


Huit lignes de bus rapide fin 2016

Selon la planification des transports de Hanoï jusqu’à 2030 et sa vision pour 2050, les bus devront constituer le principal moyen de transport en commun de la ville. Le réseau de bus rapide (SRB) de Hanoï verra le jour fin 2016 avec l’inauguration de huit lignes, dont la première ira de la rue Kim Ma à la gare routière de Yên Nghia. Parallèlement au projet de SRB, la ville va construire - ou reconstruire - sept nouvelles gares routières interprovinciales réparties aux quatre coins de la ville : la gare routière de Yên Nghia (arrondissement de Hà Dông), du Nord-Est (district de Gia Lâm), du Sud (arrondissement de Thanh Tri), de Dông Anh (district éponyme), de Phùng (district de Dan Phuong), de l’Ouest (district de Quôc Oai) et la gare du Nord (près de l’aéroport de Nôi Bài). Par ailleurs, les gares routières de My Dinh, Nuoc Ngâm, Giap Bat, Gia Lâm et Thuong Tin vont être modernisées. Celle de Xuân Mai sera reconstruite pour devenir une gare de 3e classe.


Huong Linh/CVN

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