Cannes : quatre femmes au palmarès, mais toujours pas la palme d'or

Fait rare, le jury cannois a distingué dimanche 28 mai deux actrices et deux réalisatrices, mais il n'a pas renversé la table : la palme d'or est allée à un homme, comme chaque année sauf en 1993.

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Nicole Kidman (gauche) et Sofia Coppola, le 24 mai à Cannes.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le prix de la mise en scène, du jamais vu depuis 56 ans

Le jury a décerné le prix du meilleur réalisateur à l'Américaine Sofia Coppola, pour Les Proies. Une première depuis 56 ans : en 1961, la Russe Ioulia Solntseva était distinguée pour Récit des années de feu.

Sofia Coppola "a eu ce prix non pas parce que c'est une femme, mais parce que le film est excellent", a souligné la star chinoise Fan Bingbing, l'une des quatre femmes parmi les neuf membres du jury.

Le prix du scénario, un lot de consolation à partager

Une autre femme, Lynne Ramsay, a reçu un prix du scénario pour You Were never really here... qu'elle doit partager ex-aequo avec un homme, le Grec Yorgos Lanthimos (Mise à mort du cerf sacré).

La réalisatrice britannique Lynne Ramsay, le 28 mai à Cannes.
Photo : AFP/VNA/CVN

Une récompense en forme de lot de consolation pour une réalisatrice à laquelle de nombreux critiques promettaient de devenir la deuxième femme à décrocher la Palme d'Or.

La Néo-Zélandaise Jane Campion reste donc l'unique réalisatrice palmée en 70 ans de Festival, pour La leçon de piano en 1993. Elle aussi avait dû, à l'époque, partager avec un réalisateur, le Chinois Chen Kaige, ex-aequo pour Adieu ma concubine.

Deux actrices au lieu d’une

L'Allemande Diane Kruger a reçu le prix d'interprétation féminine pour In the fade mais le jury a tenu à distinguer cette année une deuxième actrice, la star Nicole Kidman, avec un prix ad-hoc, le prix spécial de la 70e édition.

Diane Kruger, le 28 mai à Cannes
Photo : AFP/VNA/CVN

Un sujet très discute

La place des femmes dans l'industrie du cinéma, très minoritaire surtout dans les postes de décision ou de création, a été évoquée à de nombreuses reprises pendant le Festival. Le sujet a été une nouvelle fois évoqué dimanche par les femmes du jury.

"J'ai été surprise par la représentation qu'on fait des personnages féminins à l'écran", a déclaré l'Américaine Jessica Chastain, à propos de la sélection. "Il faudrait davantage de réalisatrices, je reconnaitrais plus les personnages et les rôles de ma vie quotidienne".

"Nous avons beaucoup parlé de cette question. Il y avait (dans le jury) des féministes et Pedro (Almodovar) est l'un des meilleurs exemples d'un homme qui offre aux femmes des rôles de vraies femmes", a ajouté l'actrice et réalisatrice française Agnès Jaoui. "C'est un problème grave, nous avons besoin de plus de réalisatrices".

"Ce sont des hommes qui dominent dans ce métier, et ce n'est pas toujours une bonne chose", a renchéri la réalisatrice allemande Maren Ade, donnée favorite l'an dernier pour la palme d'or mais qui était repartie bredouille. "On pense que ce n'est pas un métier pour les femmes, on a tort (...) Il y a beaucoup d'histoires que les femmes pourraient raconter, qui nous manquent, pas seulement sur des personnages féminins".

La sélection 2017 était très peu paritaire : sur 19 films en compétition, seuls trois étaient réalisés par des femmes.

À noter en revanche que la caméra d'or, qui récompense un premier film, a été attribuée pour la deuxième année consécutive à une réalisatrice, la Française Léonor Serraille pour Jeune femme.

AFP/VNA/CVN

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