Brésil : émeutes et violences sans fin dans la poudrière des prisons

Au lendemain d'un nouveau massacre dans une prison au Brésil, d'autres mutineries ont éclaté dans ce pays sous tension en raison de la surpopulation carcérale, avec déjà 115 morts depuis le début de l'année, sur fond de guerre des gangs pour le contrôle du trafic de cocaïne.

>>32 morts dans de nouvelles violences carcérales

La police anti-émeute s'approche d'un homme choisi pour négocier au nom des détenus en rebélion au centre pénitentier d'Alcacuz dans l'État de Rio Grande do Norte dans le Nord-Est du Brésil, le 16 janvier.
Photo : AFP/VNA/CVN

Plusieurs dizaines de détenus ont provisoirement occupé lundi 16 janvier le toit délabré de la prison d'Alcaçuz, près de Natal (nord-est), où le dernier carnage en date a fait 26 morts dans la nuit de samedi 14 janvier à dimanche 15 janvier. On pouvait y voir des prisonniers armés de bâtons et arborant de grands drapeaux blancs avec les initiales d'une faction criminelle locale et d'autres avec le mot "paix".
L'occupation du toit a commencé lundi 16 janvier à l'aube et n'a pris fin que vers midi (16h00 GMT), après l'entrée d'une cinquantaine de policiers d'élite. Après des négociations avec les détenus, la police a identifié cinq suspects des violences de la veille et les a emmenés pour les interroger. Dans l'après-midi 16 janvier, des détenus sont à nouveau montés sur les toits de tuiles rouges éventrés de la prison, qui borde l'océan.
Balles en caoutchouc
La tension était telle que les forces de l'ordre ont tiré des balles en caoutchouc pour disperser des familles de détenus massées aux portes de la prison d'Alcaçuz dans l'attente de nouvelles de leurs proches, a constaté un journaliste de l'AFP.

Plusieurs dizaines de détenus ont occupé lundi 16 janvier le toit de la prison d'Alcaçuz, près de Natal, dans le Nord-Est du Brésil, le 16 janvier.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les violences près de Natal ont commencé samedi soir 14 janvier et ont duré près de 14 heures, quand deux factions rivales sont parvenues à sortir des quartiers séparés où elles étaient confinées pour s'affronter sauvagement. La plupart des 26 personnes tuées ont été décapitées.
À l'intérieur de chacun de ces quartiers, les cellules ne sont pas fermées parce que les barreaux ont été arrachées au cours d'une mutinerie en 2015. Les policiers ont évacué de la prison une dizaine de détenus, des membres présumés d'une faction criminelle. Ce pénitencier compte 1.083 prisonniers pour une capacité de 620 places, selon l'administration de l'État de Rio Grande do Norte.
Tandis que la difficile identification des corps mutilés a commencé dans la matinée, une autre prison de la région a connu une mutinerie, lundi 16 janvier vers 03h00.
Des détenus ont mis feu à leur matelas et la police d'élite a dû intervenir pour reprendre le contrôle de la situation. Selon les autorités locales, aucun blessé n'est à déplorer.
Au niveau national, le taux de remplissage des prisons est de 167% de la capacité officielle, d'après les derniers chiffres du ministère de la Justice, qui a récemment annoncé la construction de nouveaux établissements et une réforme du système pénitentiaire, 42% de la population carcérale étant constituée de personnes en attente d'être jugées.

AFP/VNA/CVN

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