Banques étrangères : enjeux pour l’ouverture du marché bancaire national

À côté des bénéfices avantageux tirés de l’ouverture de son marché financier, le Vietnam est confronté à une invasion massive de banques étrangères, ce qui pose une grande question : que doit-on faire pour optimiser l’activité des banques vietnamiennes subissant la pression de mondialisation.

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Les banques commerciales vietnamiennes sont confrontées à une invasion massive de banques étrangères.
Photo : Trân Viêt/VNA/CVN

Fin septembre 2016, quelque 47 succursales de banques étrangères, 7 banques à capital entièrement étranger, 53 bureaux de représentation et 4 joint-venture bancaires étaient recensés au Vietnam, alors que l’on assiste à une importante baisse du nombre de banques commerciales vietnamiennes.

Cette récente invasion s’explique, d’une part, par les potentiels, attrayants, d’un pays émergent comme le Vietnam et, d’autre part, par les bouleversements que connaît actuellement son système bancaire. L’effondrement de plusieurs banques commerciales ces dernières années, en raison de trop faibles capacités de liquidité, un manque de crédibilité en matière de services bancaires et, surtout, le défaut d’innovation dans les produits bancaires : il s'agit là d'une situation favorable que les banques étrangères pourraient bien exploiter pour prendre des parts de marché.

Une intégration à double tranchant

Considéré comme un marché émergent prometteur, le Vietnam accueille progressivement plusieurs entreprises de pays développés, membres d’organisations ou partie à des accords de coopération dans lesquels il entre. L’ouverture économique n’est ni plus ni moins qu’une suppression des diverses règles protectionnistes. Celle des marchés bancaire et financier, qui conduit à de grands flux de capitaux comportant un facteur d’extranéité, est à double tranchant pour une économie en plein développement, car elle se trouve davantage exposée aux fluctuations, dont d’éventuelles crises régionales ou mondiales, dans un secteur présentant de nombreux risques à ce dernier égard.

D’un côté, il est indéniable que l’arrivée en grand nombre de banques étrangères entraîne un regain de concurrence, et impose donc une considérable évolution aux banques vietnamiennes en termes de compétences managériales, de transparence et de diversité des services bancaires. D’un autre côté, la part de marché occupée par les banques domestiques risque évidemment de diminuer sous la pression de leurs concurrents étrangers. La Banque d’État, en vue de restructurer le système bancaire national, recherche l’adéquation entre son envergure et les capacités financières de ses composants.

Le niveau de modernisation du système bancaire du Vietnam est toujours en retard par rapport à la demande du marché, il aurait du mal probablement à subir des risques de taux et de change ou des risques opérationnels. La stabilité du système implique la prise de mesures décisives, de court comme de long termes, pour garantir un environnement de concurrence loyale et favorable à tous les acteurs.

Dans une succursale de la banque HSBC à Hô Chi Minh-Ville.
Photo : Quang Nhut/VNA/CVN

Quelle issue à cette problématique de l’intégration ?

"Afin de bien profiter des avantages de l’ouverture économique, le gouvernement et la Banque d’État doivent élaborer des réformes pour adapter le système bancaire à la nouvelle situation du marché international", estime Nguyên Duc Kiên, vice-président de la Commission économique de l'Assemblée nationale de la XIVe législature. Alors, un cadre juridique sera prochainement institué en vue de réguler strictement la création de banques étrangères au Vietnam. En plus des exigences de capital social, l’État privilégiera aussi la réglementation sur les capitaux propres, la liquidité ou les agréments bancaires. "Tout en respectant les règles lors de la participation à l’économie mondiale, le gouvernement devrait néanmoins être prudent et flexible lorsqu’il souhaite créer des barrières techniques, et s’impliquer dans les décisions des banques domestiques", selon M. Kiên.

De leur côté, les banques vietnamiennes devraient améliorer leurs compétences de gestion et de contrôle des fluctuations du marché financier. Parallèlement, les dettes impayables demeurent un des problèmes ardus auxquels ces institutions sont obligées de se focaliser, afin de donner davantage confiance à la clientèle, dans un secteur qui repose essentiellement sur cette dernière. De plus, il faut dire que les concurrents étrangers ont des atouts certains en termes de catégories et de diversification des produits et des services bancaires. Les banques vietnamiennes pourraient exploiter leurs connaissances du client vietnamien et de ses goûts pour offrir des produits bancaires plus attractifs.


Hông Anh/CVN

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