Avec le XV de France, Le Coq Sportif veut surfer sur le marché du textile sportif

Dans l'usine historique du Coq Sportif à Romilly-sur-Seine (Aube), les regards sont tournés vers 2018, lorsque les rugbymen du XV de France porteront les équipements de la marque au gallinacé tricolore, qui a choisi la relocalisation pour développer son textile haute performance.

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Le logo du Coq Sportif à l'entrée de l'usine de Romilly-sur-Seine, le 21 juin 2017.

"C'est l'un des nos plus gros contrats aujourd'hui en termes d'image et de notoriété", reconnaît Jean-Philippe Sionneau, responsable de la communication de l'entreprise, dans l'usine de 3.000 m2 à la façade en pierre et brique.

La Fédération française du rugby (FFR) a annoncé le 6 juin que Le Coq Sportif succèdera à Adidas comme équipementier à partir du 1er juillet 2018 jusqu'en 2024.

"C'est extrêmement valorisant, ça nous remet dans notre position d'avant", ajoute-t-il, en référence à l'âge d'or de la marque fondée en 1882 par Emile Camuset, féru de sport et dont les parents faisaient tourner une bonneterie à Romilly-sur-Seine, au temps où l'Aube était la capitale de la maille.

Des employées travaillent sur des vêtements de la marque Coq Sportif dans l'usine de Romilly-sur-Seine, le 21 juin.

Bonneterie sportive

Le Coq Sportif s'est réellement envolé vers 1920, lorsque la bonneterie familiale est devenue bonneterie sportive. De 1951 à 1988, la marque a fourni le textile des cyclistes du Tour de France, un partenariat relancé en 2012.

Après un passage à vide dans les années 90, un virage vers la mode sportswear, toujours d'actualité, une production délocalisée en Asie, le Coq Sportif a réintégré une partie de ses machines en France.

"Quel que soit son niveau sur le marché, la marque conserve aux yeux du grand public un coefficient sympathie assez impressionnant. Avec toutes ces années à équiper des grands noms, elle a acquis une vrai culture de la performance sportive et de la technicité", déclare à l'AFP Virgile Caillet, délégué général de la Fédération française des industries du sport et des loisirs.

Au cyclisme s'ajoute le football - les maillots de Saint-Etienne - et désormais le marché du rugby, et son potentiel de 1.900 clubs amateurs. "Le XV de France renoue avec son équipementier historique qui l'avait accompagné jusqu'en 1975 puis de 1980 à 1986", avait indiqué la Fédération dans un communiqué.

Selon une source proche du dossier, "la FFR considère qu'il est de sa responsabilité de prendre des décisions ayant un impact social et environnemental positif" en soutenant la filière textile française.

La quasi-totalité du coton utilisé transite par Aube Tricotage et France Teinture, deux entreprises locales, puis 10% de la production est assemblée en France, le reste au Maroc et au Portugal.

Des maillots de sport de la marque Coq Sportif dans la boutique de l'usine de Romilly-sur-Seine, le 21 juin 2017.

"Fierté"

Le réveil du Coq Sportif, 108 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2016, est significatif : 25 salariés en 2012, 100 aujourd'hui, et ce contrat qui devrait entraîner la création de "10 emplois directs et 20 emplois indirects", avance David Pécard, directeur du textile. "Nous produirons les maillots, shorts et chaussettes", détaille-t-il, visitant le pôle modélisme de l'usine, sans préciser les volumes.

L'entreprise détenue majoritairement par le fonds d'investissement suisse Airesis depuis son rachat en 2005 espère en tout cas atteindre "entre 10 et 20% de chiffre d'affaires additionnel net en 2019", année de la prochaine Coupe du monde de rugby.

Aux yeux de Virgile Caillet, la marque est revenue à ses "racines" en "retournant complètement vers le sport performance" et l'un des principaux enjeux est désormais "statutaire", car "le fait d'avoir une équipe nationale, française, avec le côté revendiqué du Made in France, c'est important pour convaincre la distribution."

Quelle allure aura le futur maillot, conçu d'ici fin septembre ? "On veut mettre du confort dans la performance et revaloriser le sportif en lui donnant plus d'élégance", esquisse M. Pécard.


AFP/VNA/CVN

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